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Beaucoup (trop ?) de femmes dans l’enseignement
Article publié le vendredi 24 février 2023.
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Dans les pays de l’OCDE, elles représentent en moyenne 84 % du corps enseignant primaire, 64 % dans le secondaire et 44 % dans l’enseignement supérieur (selon les chiffre de l’OCDE pour 2019). Et si leur proportion dans le corps enseignant varie fortement entre les pays, elles sont partout majoritaires dans l’enseignement primaire : de 64 % au Japon et en Turquie à 97 % en Lituanie. En revanche elles ne représentent « plus de la moitié du corps enseignant tertiaire que dans 4 des 36 pays disposant de données (Finlande, Lettonie, Lituanie et Nouvelle-Zélande), et que 28 % au Japon Â».

La France n’échappe pas à ce déséquilibre, puisque comme le montre le graphique ci-dessus le pourcentage de femmes dans l’enseignement primaire est équivalent à celui de la moyenne des pays de l’OCDE, qu’il est un peu plus faible (60%) dans le secondaire et pratiquement identique pour l’enseignement supérieur (45%).

Or comme le rappelle l’OCDE, qui prolonge les analyses thématiques de ces différentes études sur l’éducation, « un bon équilibre du ratio hommes/femmes dans le corps enseignant permet d’exposer les élèves à des modèles aussi bien masculins que féminins, et de contribuer à la diversité de l’environnement scolaire Â».

Une disparité liée aux stéréotypes de genre ?

Si plusieurs raisons peuvent expliquer le déséquilibre des ratios hommes-femmes parmi les enseignants du primaire et du secondaire, celui des stéréotypes de genre ne peut être nié. Longtemps l’image traditionnelle de la femme s’occupant des enfants a fait de l’enseignement l’une des rares professions qualifiées accessibles aux femmes. Même affaiblie, cette représentation peut encore « expliquer en grande partie la forte proportion de femmes dans le corps enseignant, en particulier dans les premiers niveaux d’enseignement » ; n’avons-nous pas en France une école dite « maternelle Â» pour les plus jeunes des élèves ?

Les femmes assumant principalement les responsabilités liées à l’éducation des enfants, l’enseignement offre aux mères qui travaillent la possibilité de combiner travail et responsabilités familiales, car « dans de nombreux pays, les enseignants disposent en effet d’une grande souplesse pour l’organisation de leurs heures de travail en dehors de leur charge d’enseignement proprement dite. [Ainsi] dans 24 des 31 pays et économies de l’OCDE disposant de données, les enseignants du premier cycle du secondaire peuvent par exemple passer tout ou partie de leur temps de travail hors enseignement en dehors de leur établissement (données OECD, 2021) Â».).

 

De la même manière, afin de combiner travail et obligations parentales, l’enseignement se prête facilement au travail à temps partiel, ce qui est le cas d’un enseignant sur cinq dans le premier cycle du secondaire ; la proportion des femmes travaillant à temps partiel étant supérieure de 4 points de pourcentage en moyenne à celle des hommes.

 

Des salaires moins attractifs ?

 

La plupart des enseignants travaillant dans des établissements publics : 88% dans le primaire 84% dans le premier cycle du secondaire, leurs salaires sont déterminés par des barèmes statutaires. S’ils varient en fonction d’un certain nombre de facteurs (par exemple, niveau d’enseignement, qualifications, ancienneté ou échelon de carrière), ils ne sont pas affectés par le sexe. L’OCDE indique ainsi que « du fait de ces dispositifs normalisés de fixation des salaires, les salaires effectifs des enseignants et des enseignantes sont presque identiques, en moyenne, dans les pays de l’OCDE (OCDE, 2021) Â». Il faudrait certes préciser ce que ce « presque Â» signifie, puisque si les différences salariales théoriques n’existent pas entre enseignantes et enseignants, leurs carrières ne sont pas pour autant identiques.

 

A « cette absence bienvenue de discrimination salariale dans l’enseignement Â» correspond un double phénomène : d’autres professions sont financièrement plus attrayantes pour les hommes que pour les femmes. En effet, pour les hommes diplômés de l’enseignement tertiaire, être enseignant revient à gagner en moyenne 20 % de moins que dans d’autres professions. En revanche, pour les femmes, être enseignantes permet de gagner « en moyenne 3 % de plus que les autres femmes diplômées de l’enseignement tertiaire, souvent victimes de discrimination salariale dans les autres professions Â».

 

C’est donc, en partie, la discrimination salariale entre les sexes dans d’autres secteurs que l’éducation qui conduit au déséquilibre hommes/femmes au sein de la profession enseignante. Pour l’OCDE, « comme il est financièrement moins intéressant pour les hommes que pour les femmes de devenir enseignant, cela dissuade les hommes d’entrer dans la profession Â». A moins que l’explication soit inverse : des salaires plus faibles permettent de maintenir la féminisation des corps enseignants, en particulier à l’école.

 

Une meilleure valorisation pour favoriser la mixité ?

Dans la même logique que les résultats du baromètre UNSA des métiers de l’Education, les données de l’Enquête internationale de l’OCDE sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS) « révèlent un sentiment de désillusion généralisé chez les enseignants concernant la perception de leur profession dans la société. […] Seul un enseignant sur quatre (25.8 %) estime ainsi que sa profession est valorisée par la société. […] Un enseignant sur trois (33.8 %) pense qu’il aurait été préférable de choisir une autre profession que l’enseignement. Et plus d’un enseignant sur huit âgé de 50 ans ou moins (14.1 %) fait part de son intention de quitter la profession dans les cinq prochaines années Â». Pour l’OCDE, « renforcer la reconnaissance de l’enseignement dans la société pourrait permettre d’attirer davantage de talents dans la profession, et ce quel que soit leur sexe Â». Si l’OCDE revendique une rémunération adéquate afin de reconnaître l’importance de la profession enseignante, il invite également à « la reconnaissance de leurs longues heures de travail en dehors de leur temps d’enseignement proprement dit, ainsi que de l’environnement de travail souvent difficile auquel ils sont confrontés Â». La mise en Å“uvre de ces mesures essentielles, « indépendamment de toute considération de genre Â», permettrait « de contribuer à attirer les candidat(e)s les plus qualifié(e)s dans la profession, et donc potentiellement de permettre d’équilibrer le ratio hommes/ femmes dans le corps enseignant Â».

Pour consulter le document de l’OCDE : https://www.oecd-ilibrary.org/docserver/cc03e59d-fr.pdf?expires=1674713216&id=id&accname=guest&checksum=31AFD920EA648C5391D499DFDA90A09F

 

 

 

 
 
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