A l’instar de la médecine générale, la médecine scolaire n’échappe pas aux maux de sa cousine. Elle cumule, en plus, ceux du monde de l‘éducation et la maladie ne fait que s'aggraver.

Avec un médecin scolaire pour 16686 élèves, on est très loin des 5000 élèves préconisés par le ministère.

Et encore, il s’agit d’une moyenne ! Avec une grande disparité selon les territoires, certains médecins ont une patientèle de plus de 30000 élèves, certains départements n’ont pas de médecin du tout.

En 2018, seulement 18% des élèves avaient vu un médecin scolaire, en 2022 le bilan n’est pas meilleur.

Comment est-ce possible avec les visites obligatoires prévues en 6^ème et 12^ème année ?

C’est simple : usage abusif de filtres !

Les enseignant.es de maternelle, dont ce n’est absolument pas le métier, doivent désigner les élèves nécessitant un dépistage aux infirmièr·es de l’éducation nationale surchargé·es (quand il y en a). Ensuite, ces derniers·ères, puisqu’ils·elles en ont l’expertise, repèrent les élèves qui ont besoin de rencontrer un médecin scolaire surchargé également.

Et on s’étonne ensuite que des cas de violences familiales soient ignorés ? Que des enfants dits à hauts potentiels, souvent en difficulté mais pas assez pour être signalés, soient laissés pour compte ? Que le nombre de cas de harcèlement scolaire s’envole ?

Car depuis toujours, le rdv avec le médecin est un temps protégé et sacré. Un temps pour s’exprimer et se livrer. Un temps, dans une société de plus en plus complexe et angoissante, dont nos enfants sont malheureusement privés.

44% des postes sont vacants dans la médecine scolaire.

Cela va au-delà d’un manque d’attractivité, pour ces médecins dont les perspectives d’évolution sont nulles. Acteurs incontournables de la formation de citoyens autonomes par l’éducation à la santé, il faut les considérer à leur juste valeur.

Pour l’UNSA Éducation, la bonne ou mauvaise santé de notre école passe aussi par la médecine scolaire.

Le suivi de la santé des élèves fait partie des missions de l’école aussi bien dans le repérage, la prise en charge que dans l’accès aux soins.

Pour aller plus loin :

la médecine du travail dite de prévention de l’éducation nationale : encore une autre victime !

La cour des comptes : bilan de la médecine scolaire

rapport de l’académie de médecine sur la médecine scolaire

rapport de l’académie des sciences morales sur la médecine scolaire

Pour nous contacter :

fp@unsa-education.org

le syndicat des médecins scolaires