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Morphée et Mnémosyne
Article publié le vendredi 22 avril 2022.
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Le CSEN* a organisé une conférence sur le sommeil fin mars pour les membres de la communauté éducative. En tant qu’enseignant, on peut se demander si c’est notre rôle de nous occuper du sommeil de nos élèves ou si cela ne concerne pas davantage l’éducation que doivent leur fournir leurs parents. Il s’avère que la recherche nous montre que lorsque l’on dort mieux, on étudie mieux.

 

La conférence qui a eu lieu le 28 mars est encore en ligne. Plusieurs chercheuses ont exposé les résultats de leurs travaux et ont montré ce que les enseignants pouvaient mettre en place en partenariat avec les parents pour améliorer le sommeil des élèves.

 

Les enseignants de maternelle sont d’autant plus concernés qu’ils scolarisent des élèves qui ont besoin de faire la sieste durant les heures de classe. Quel que soit l’âge des jeunes que l’on a en classe, le sommeil apparaît comme un besoin pour le processus d’apprentissage.

 

Durant la conférence, les répercutions d’un déficit ou d’un trouble du sommeil chez l’élève ont été ainsi exposées :

 

  • Croissance
  • Mémoire et apprentissage
  • Déficit de l’attention
  • Baisse de vigilance et hypersomnolence
  • Hyperactivité (lutte contre la fatigue perçue)
  • Troubles de l’humeur et dérégulation émotionnelle
  • Équilibre métabolique (obésité)
  • Développement sensorimoteur
  • Irritabilité et impulsivité
  • Qualité de vie des familles
  • Dépression avec plus de passages à l’acte (pour les adolescents)

 

On se rend ainsi compte que le manque de sommeil mime, contribue ou aggrave certains troubles. En 2010, la société américaine du sommeil a reconnu le manque de sommeil comme un problème majeur de santé publique chez les adolescents, l’utilisation de toutes sortes d’écran en fin de journée ayant pris de plus en plus de place dans leur vie. Durant la pandémie, des évolutions négatives ont été notées, les problèmes d’endormissement sont passés de 2 à 17 % et le nombre d’adolescents s’endormant après minuit de 3 à 32 %.

 

Chez les adolescents, les causes du manque de sommeil sont multiples, parmi les plus prégnantes, on trouve :

 

  • Le processus biologique (les hormones)
  • Les heures trop matinales pour l’école
  • Les règles parentales progressivement moins présentes
  • Le manque de sport
  • La consommation de caféine
  • L’utilisation des écrans le soir

 

Une méta analyse combinant 18 recherches sur des jeunes de 6 à 18 ans qui utilisent ou pas des écrans le soir a montré les différences suivantes :

 

  Utilisateurs d’écrans en soirée Non utilisateurs d’écrans en soirée
Manque de sommeil 45 % 31 %
Mauvaise qualité de sommeil 52 % 34 %
Somnolence 21 % 7 %

 

Le sommeil est un baromètre très sensible de la santé mentale. En dormant moins de 7 heures par nuit, on augmente tous les risques de troubles psychiatriques. De plus, les grasses matinées du week-end qui sont prises pour récupérer peuvent provoquer tous les effets négatifs de la privation de sommeil si le décalage excède 2 heures par rapport au reste de la semaine. La régularité permet de garder un équilibre. Cependant, des compromis à trouver sur la base des données scientifiques fonctionnent mieux que les injonctions pour aider les adolescents à avoir des attitudes saines pour leur sommeil. Dans ce cadre, la collaboration avec les parents est primordiale. Il faut qu’ils soient également avertis des résultats de la recherche qui montre que l’interdiction du téléphone dans la chambre fonctionne mieux qu’une durée fixe d’utilisation le soir.

 

Des sites existent déjà, comme apprendreàdormir.com qui est plus à destination des parents et leur donne quelques éléments sur la façon dont ils peuvent gérer le sommeil de leurs jeunes enfants.

 

Pour les enseignants de cycle 2, l’expérimentation « Mémé tonpyj Â» propose des activités à mener en classe pour faire découvrir aux élèves quelle est l’utilité du sommeil. Les documents sont téléchargeables sur le site de la main à la pâte.

 

L’académie de Paris propose une plaquette « dormir pour apprendre Â» à l’intention des parents et des enseignants de maternelle qui peut être distribuée en début d’année et peut ainsi aider à une meilleure collaboration entre tous les adultes responsables du sommeil des enfants. On y apprend que la sieste ne nécessite pas d’obscurité car l’horloge interne doit comprendre qu’il s’agit d’un sommeil diurne et non d’un sommeil nocturne, un enfant qui a besoin de sommeil s’endormira très bien, même avec de la lumière. La sieste reste un élément important de la journée des jeunes élèves. Certaines équipes ont pu, par exemple, coucher les enfants durant la pause méridienne, directement après le repas, ce qui leur a permis d’avoir un vrai cycle de sommeil et de reprendre les apprentissages en début d’après-midi de manière plus sereine.

 

En fin de conférence, des exemples pratiques ont été présentés. Dans certaines académies, des enseignants de maternelle ont mis en place des tableaux de communication avec les parents sur lesquels ces derniers peuvent signifier si leur enfant a bien dormi, comment il s’est endormi ou s’ils pensent que l’enfant a besoin d’une sieste ou pas. Cela fonctionne avec des magnets ayant la photo des enfants. La prise de connaissance étant faite, l’enseignant ou l’ATSEM jugera de l’opportunité d’une sieste. Le processus de cette dernière n’est pas linéaire, un enfant peut avoir besoin de sieste durant une certaine période et ne plus en avoir besoin ensuite.

 

Dans le secondaire, des équipes qui voudraient mettre en place une modification de rythmes dans leur établissement, lorsque cela est possible et en voir les impacts sur les élèves peuvent faire appel aux chercheurs de la CARDIE** afin qu’ils établissent un protocole d’observation.

 

La conférence s’est terminée sur un point important : il ne peut y avoir de pilotage national mais seulement des adaptations locales en fonction des besoins et des possibilités des établissements sur la base des travaux de la recherche.

 

La synthèse du CSEN qui reprend les observations de la recherche et propose des recommandations.

 

*Conseil Scientifique de l’Éducation Nationale

 

**Cellule Académique Recherche et Développement, Innovation et Expérimentation

 

 
 
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