Beaucoup de nos concitoyens se sont rĂ©signĂ©s Ă vivre en apprĂ©hendant la fin du mois dĂšs le 15. Cela ne concerne plus uniquement les plus prĂ©caires. La peur du lendemain gagne dĂ©sormais des pans de la population que lâon croyait jusquâalors Ă©pargnĂ©s. Il faut agir !
Le « reste à vivre » ou les restes pour vivre ?
En cette rentrĂ©e, Ă lâapproche dâĂ©chĂ©ances Ă©lectorales, une mobilisation nationale doit sâenclencher autour de la question du « reste Ă vivre », Ă savoir ce qui reste sur le compte en banque de nos concitoyens aprĂšs les dĂ©penses incompressibles. Le « reste Ă vivre » ne peut ĂȘtre « les restes pour vivre ».
Ătat, collectivitĂ©s, entreprises et partenaires sociaux : utilisons cette pĂ©riode de reprise de lâactivitĂ© pour mettre au cĆur du dĂ©bat public la question des conditions dâune vie digne et foisonnons dâidĂ©es pour amĂ©liorer le reste Ă vivre de nos concitoyens.
Pour contenir le coĂ»t de la vie et assurer les conditions dâune meilleure rĂ©munĂ©ration du travail, il faut notamment :
â Faire prendre conscience aux patrons de la nĂ©cessitĂ© dâaugmenter les salaires. Les pĂ©nuries de main dâĆuvre que traverse actuellement notre Ă©conomie ont lieu en majoritĂ© dans des secteurs pratiquant de faibles rĂ©munĂ©rations. Au lieu de le dĂ©plorer ou de nous en Ă©tonner, proposons une solution simple : lâaugmentation des salaires.
â Demander Ă lâĂtat de respecter un principe dâexemplaritĂ© en matiĂšre de rĂ©munĂ©ration. Le travail prĂ©caire est loin dâĂȘtre lâapanage du secteur privĂ©. Faiblesse des rĂ©munĂ©rations, augmentation du nombre de contractuels et de contrats courts : lâemploi public est Ă©galement touchĂ© par une prĂ©caritĂ© dommageable pour la santĂ© des travailleurs comme pour la qualitĂ© du service public.
â Soutenir plus largement les salariĂ©s dĂ©sireux dâentamer une nouvelle formation. Permettre aux salariĂ©s dâacquĂ©rir de nouvelles compĂ©tences et de sâadapter aux Ă©volutions du marchĂ© du travail est un des moyens les plus efficaces de renforcer leur pouvoir de nĂ©gociation Ă lâembauche. Encore trop souvent, se lancer dans une nouvelle formation est perçu sous lâangle du coĂ»t et du risque : ĂŽtons cette barriĂšre financiĂšre et mentale en finançant les individus tout au long de la formation.
Cela passe aussi par :
â Mettre en place une prime destinĂ©e Ă couvrir tout ou partie des dĂ©penses prĂ©-engagĂ©es (loyer, Ă©lectricitĂ©, abonnements divers) des mĂ©nages les plus en difficultĂ©.
â Supprimer la TVA sur les produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©
â Inciter les entreprises Ă rĂ©internaliser les emplois prĂ©caires externalisĂ©s ou sous-traitĂ©s
â ReconsidĂ©rer le rĂŽle du salaire pour en faire un levier incitatif