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DerniĂšrement, un rapport diligentĂ© par le PrĂ©sident de la RĂ©publique publiait une liste de 318 hĂ©ros issus de la diversitĂ©, des Outre-Mer, des anciennes colonies ou de lâimmigration afin de permettre le renouvellement des noms de rues ou de bĂątiments publics. Seules 67 femmes figurent sur cette liste soit au total 21%. De mĂȘme, le 30 novembre prochain le PanthĂ©on honorera JosĂ©phine Baker. Elle sera ainsi la sixiĂšme femme Ă entrer dans ce monument emblĂ©matique sur les 80 personnalitĂ©s qui y demeurent actuellement, soit moins de 8% de femmes.
LâHistoire de France aurait-elle manquĂ© dâhĂ©roĂŻnes ?
Et si tout cela nâĂ©tait quâune question de langage ? Si le choix des mots influençait notre pensĂ©e et notre apprĂ©hension de lâhistoire ?
Pour Pascal Gygax, responsable de lâeÌquipe de psycholinguistique et psychologie sociale appliqueÌe de lâuniversiteÌ de Fribourg (Suisse) : « un langage qui utilise le masculin comme valeur par deÌfaut est exclusif.».
En effet, dans une tribune publiĂ©e rĂ©cemment dans le journal Le Monde et sâappuyant sur les rĂ©sultats des recherches des cinquante derniĂšres annĂ©es, Il dĂ©montre que lâutilisation du masculin active dans notre cerveau des reprĂ©sentations mentales spontanĂ©ment masculines.
Ce qui a contribuĂ© Ă lâinvisibilisation des femmes dans lâhistoire, la science, la littĂ©ratureâŠ
Afin dâapprofondir notre rĂ©flexion, Pascal Gygax propose dans son ouvrage, coĂ©crit avec Sandrine Zufferey et Ute Gabriel « Le cerveau pense-t-il au masculin ? » un petit exercice que nous vous soumettons :
« Prenez un bout de papier et Ă©crivez tous les noms dâautrices que vous vous souvenez avoir lues durant votre scolaritĂ©. Si vous nâen avez plus le souvenir cherchez-les dans votre bibliothĂšque (ou sur des listes disponibles en ligneâŠ) et notez-les. Votre liste nâest sans doute pas trĂšs longue. Pourtant des autrices il y en a et il y en a eu beaucoup⊠»
Ainsi, pour lâUNSA Ăducation, notre politique dâĂ©galitĂ© se doit dâĂȘtre exemplaire Ă tous les niveaux et au risque de bousculer nos propres reprĂ©sentations, le masculin ne doit plus lâemporter sur le fĂ©minin. La reconnaissance de ces hĂ©roĂŻnes qui ont marquĂ© lâhistoire est aussi une question dâĂ©ducation, une Ă©ducation plus juste et Ă©galitaire.
Afin de bien concevoir comment le langage influence notre pensée, Pascal Gygax a répondu à nos questions dans le dernier épisode de notre rubrique « 5 minutes pour comprendre. »
Le rapport : Portraits de France