Bien qu’obligatoire depuis 2001, l’éducation à la sexualité peine à trouver sa place dans les écoles, collèges et lycées. Le tabou de la sexualité freine-t-il le personnel éducatif à mettre en place des séances ?

Selon le BO du 12 septembre 2018 : « L’éducation à la sexualité se fonde sur les valeurs humanistes de liberté, d’égalité et de tolérance, de respect de soi et d’autrui. Elle doit trouver sa place à l’école dans un esprit de laïcité, de neutralité et de discernement […]Cette éducation vise à la connaissance, au respect de soi, de son corps et au respect d’autrui, sans dimension sexuelle stricto sensu à l’école élémentaire. Elle est complétée, à l’adolescence, par une compréhension de la sexualité et des comportements sexuels dans le respect de l’autre et de son corps. L’enfance et l’intimité sont pleinement respectées. Â»

L’éducation à la sexualité repose sur 3 champs de compétences et de connaissances comme l’indique cette infographie. Elle « contribue à la construction de la personne, à l’éducation du citoyen et au bien-être des élèves. Â»

Les domaines psycho-émotionnel et juridique et social prennent toute leur place dans cette approche globale de cette éducation. Il n’y a pas que l’aspect biologique qui rentre en ligne de compte ne faisant autrefois intervenir que le professeur de SVT (Sciences et Vie de la Terre).

On peut trouver sur le site Eduscol des fiches thématiques apportant des éléments de repères et de réflexion, des fiches pédagogiques, ainsi que des guides d’accompagnement.

Pas toujours très à l’aise pour traiter de cette question, de nombreux établissements choisissent de la confier à des partenaires extérieurs institutionnels ou associatifs. Il ne faut pourtant pas oublier que les personnels de santé scolaire , ainsi que les personnels des services sociaux en faveur des élèves sont formés pour ces questions et peuvent les prendre en charge, accompagner les équipes, réfléchir collectivement et en partenariat. Pour l’UNSA éducation, TOUTES et TOUS les professionnels de l’éducation doivent être formé.es afin d’accompagner les élèves. C’est une problématique qui concerne toute la communauté éducative.

Parmi les ressources utiles, on peut citer le planning familial qui s’empare de cette thématique en proposant d’accompagner les établissements du second degré et les jeunes par les biais de deux campagnes :

#Libresdenoschoix : cette plateforme a pour but d’informer tou.tes les jeunes sur leurs droits en matière de sexualités et de santé sexuelle.

Et #StopIntox : qui permet de lutter contre la désinformation autour de l’éducation à la sexualité dès le plus jeune âge.

La chaîne Lumni participe également avec une nouvelle web série d’éducation à la sexualité « Sexotuto Â» à destination des élèves du second degré. Avec humour et sans tabou , elle aborde les questions que peuvent se poser les adolescents sur la sexualité et les relations amoureuses. De nombreux thèmes sont abordés : le consentement, les règles, la puberté les films pornos, la virginité, être amoureux, les violences sexuelles, l’inceste, etc.

Suite au groupe de travail interministériel portant sur les violences sexuelles intrafamiliales, 19 actions vont être reprises dans un plan d’actions gouvernemental dont la mise en œuvre débutera dès la rentrée scolaire 2021.

Parmi celles-ci figurent le recrutement massif de médecins de l’Éducation nationale, la formation des personnels sur l’éducation à la sexualité, deux vadémécums d’éducation à la sexualité et la construction d’une culture commune du repérage associant le scolaire, le péri et l’extra-scolaire.

A l’Unsa Éducation, nous considérons que l’éducation à la sexualité a toute sa place à l’école. Nous sommes dans l’attente de la mise en place de ses actions qui font partie de nos revendications et nous accueillons ce plan d’action favorablement.