Depuis que les évaluations nationales en CP et CE1 ont été mises en place, la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) a produit de nombreuses notes afin d’en présenter les résultats. Ces notes sont assez fournies mais il est difficile d’en tirer des enseignements. En se focalisant sur certaines compétences, on peut néanmoins observer les inégalités ancrées suivant les zones d’enseignement. Le dédoublement des classes qui a été une mesure très coûteuse du quinquennat et qui fait partie du dispositif « 100 % de réussite » semble montrer ses limites.
Toutes années et tous niveaux confondus, on s’aperçoit qu’il y a une différence de 20 à 25 points entre les élèves scolarisés en Rep+ et ceux scolarisés dans le public hors éducation prioritaire.
Les multiples livrets qui sont parus depuis le début du quinquennat montrent une volonté de prendre la main sur la liberté pédagogique qui ne peut que crisper les enseignants. Les équipes, sous pression, n’ont malheureusement plus la possibilité de construire une organisation pédagogique en fonction de leurs besoins, flexibilité qui était encore possible lorsque les PDMQDC existaient. Les classes dédoublées se traduisent par la disparition des décloisonnements et classes multi-âges.
Le bénéfice du dédoublement des classes de grande section ne sera connu que dans les années à venir, s’il existe.
En attendant, moins de pression et une réelle confiance sont attendues. Une évaluation de la politique ministérielle sera aussi nécessaire, car à la lumière des résultats des évaluations nationales, la justice sociale que l’on pourrait attendre de l’école de la République est loin d’être démontrée.