C’est la dernière mise à jour de la FAQ officielle du ministère, disponible ici, qui nous en parle en page 21.

Voici l’extrait qui nous intéresse :

« En cas d’impossibilité matérielle liée à l’absence d’équipements extérieurs ou à des conditions météorologiques incompatibles avec une pratique adaptée aux contraintes sanitaires, les enseignants peuvent organiser des cours théoriques d’EPS, travaux dirigés, film (ou autre) en classe dans le strict respect du protocole sanitaire et si l’établissement dispose de salles permettant de les accueillir. Un équipement de type gymnase au sein de l’établissement ou mis à disposition à cet effet peut également être exploité pour accueillir ces cours théoriques dans le strict respect du protocole sanitaire. Â»

Concrètement, il est interdit de faire pratiquer le sport aux élèves en intérieur, donc on demande à ce que tous les cours soient en extérieur. Mais ce n’est pas forcément possible (principalement à cause de la météo hivernale) donc on les met en intérieur pour des cours théoriques. Bonus : en l’absence de salle dédiée disponible, un cas fréquent dans nos établissements trop souvent sous-dimensionnés en nombre de salles, on peut « réquisitionner Â» un gymnase pour faire cela.

Le SE-UNSA reconnaît de façon générale qu’il peut être très intéressant de mieux connaître les principes sous-jacents à la pratique sportive, que nos collègues s'appliquent d'ailleurs à mettre en pratique dans le cadre de leurs progressions, toutefois cette proposition ne peut en aucun cas remplacer la pratique, et en plus s’avère loin de la réalité des possibles.

Nous étions déjà en désaccord avec la précédente décision, et vous pouvez relire notre billet du 18 janvier à ce sujet : « Suspension de l’EPS en milieu clos : ignorance et impréparation ! Â», dans lequel nous mentionnions justement que la décision de pratiquer les cours uniquement en extérieur en plein hiver était une aberration, témoignant au passage de l’aspect précipité de la décision, ainsi que l’absence de concertation que nous déplorons tant avec notre gouvernement actuel.

Semaine suivante, « patch Â» suivant : on remet un peu d’intérieur. « On Â» demande donc à nos enseignants d’EPS de trouver le temps et l’énergie d’animer des séances théoriques, soit dans les salles disponibles de l’établissement, soit dans un gymnase, qui devront durer 2 heures (durée normale d’une séance d’EPS) et être « théoriques ». Comme si on pouvait improviser 2 heures de cours sur la théorie du sport, et susciter l’intérêt des élèves sans effort.

Ces dernières propositions nient la réalité du terrain de nos professeurs d’EPS. Ils ont un programme, des objectifs, et les préparent des semaines ou des mois à l’avance. Par ailleurs, une des raisons d’être de l’EPS est de donner un moyen aux élèves de se dépenser. Actuellement, entre l’arrêt des associations sportives et le couvre-feu à 18h, pour beaucoup d’entre eux, l’EPS est même la seule activité physique de la semaine. Et il semble impossible de faire confiance à nos enseignants pour choisir des activités en gymnase sans contact, mais parfaitement acceptable de leur demander de faire pratiquer la Projection Mentale de Réussite en salle de classe pour obtenir le même résultat. Nous ne parlerons même pas de ce à quoi peuvent ressembler des cours théoriques d’EPS dispensés à des élèves assis par terre, immobiles et espacés, dans un gymnase non chauffé. Après tout, tant que c’est pour leur santé...