Oui être handicapé n'est pas de tout repos.
Parfois cela peut gêner. Pourtant, en prenant mes fonctions je ne pensais pas être la cible d'un manque de respect à la limite de la discrimination par une autre organisation syndicale.

Si être aveugle me permet de faire beaucoup de chose, je suis tout de même dépendant d'une aide humaine pendant les cours, en réunion syndicale, en visite d'établissement...

Or, lorsque mon aide humaine s'est blessée, je me suis retrouvé seul la veille du CTSD du 30 juin 2020. Personne n'était libre à la section du 37 pour m'y accompagner dans un délai si court.
Alors, j'ai demandé à un ancien élu SE-UNSA retraité (on connait l'emploi du temps des personnes retraitées, je le remercie donc d'avoir pu se libérer), de devenir pour un temps mon AESH.

Cela n'a posé aucun problème au directeur académique qui a bien compris ma situation : je suis élu, je parle, j'ai besoin d'aide pour lire ma déclaration liminaire mieux que je ne le ferai en braille. J'ai besoin d'aide pour me décrire le paralangage physique des personnes présentes, je devais donc faire appel à mon partenaire du jour.

Or, il a fallu que Force Ouvrière, une autre organisation syndicale, désapprouve ma situation exceptionnelle.
Cela était étonnant car, par le passé, ils avaient pu me soutenir face à d'autres manœuvres inter-syndicales de la FSU.
Je ne suis pas une valeur d'ajustement, merci bien.
Cela a interrompu ce CTSD, si bien que le directeur académique, président de séance, a proposé le report de l'instance jusqu'à ce que mon aide humaine puisse revenir.Il était dans son rôle puisqu'une organisation avait émis une réserve quant à ma position inhabituelle lors d'une instance officielle.Il a mis au vote la tenue de cette réunion qui a finalement eu lieu.

Par ailleurs, je suis heureux que mon aide humaine se soit remise depuis. Outre son état de santé et l'amitié que je lui porte, mon travail sera plus simple avec son retour. J'ai beaucoup pris sur moi car  mon accompagnateur du jour ne connaissait ni mes habitudes de travail ni les exigences de mon handicap.

Alors oui, j'ai été touché, comme d'habitude je veux dire lorsque les limites de mon handicap me rattrapent, mais, que ces limites me soient rappelées en instance alors que je n'avais pas d'autre choix, me soupçonnant de je ne sais quel sombre comportement...je le prends mal.

Cédric Picard
Secrétaire SE-UNSA37
et
Secrétaire UNSA Education 37