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Contradictions, confusion, injonctions, pressions, coercition : des personnels de direction craquent et le SNPDEN dit STOP !
Article publié le lundi 15 juin 2020.
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Des équipes de direction sont actuellement confrontées, de manière pour le moins insistante, à des « demandes » de certaines autorités académiques à se porter volontaires pour la mise en place cet été de différentes initiatives ministérielles du type « vacances apprenantes ».

Sans mettre en cause l’opportunité de ces projets, dont certains seront de nature à compenser positivement pour des jeunes de nos établissements les conséquences parfois lourdes de la période de confinement que nous venons de vivre, le SNPDEN rappelle que l’engagement de nos collègues ne peut se faire que sur la base de leur seul volontariat « spontané ».

Dans notre profession, confrontée depuis maintenant près de deux ans à une succession de crises inédites, marquées par une amplification des phénomènes de violence, dont ils sont eux-mêmes bien souvent victimes, beaucoup sont désormais au bord de l’épuisement professionnel.

Ces dernières semaines, les personnels de direction se sont mobilisés, souvent dans des conditions difficiles, pour accueillir à nouveau leurs élèves et professeurs, dans le cadre d’un protocole sanitaire national, certes indispensable, mais particulièrement lourd et contraignant dans ses exigences.

Ils pourraient l’être à nouveau pour mettre en œuvre les changements à venir qu’inspirerait un conseil scientifique qui, il y a à peine quelques semaines, ne souhaitait pas de réouverture des collèges et lycées avant le mois de septembre, mais semblerait désormais ne pas comprendre pourquoi tous les élèves ne sont pas dans leurs établissements au mois de juin…

Les personnels de direction qui sont seuls « sur le terrain » à être en contact direct avec les usagers, ne peuvent gérer toutes les contradictions fussent-elles légitimes parce que fondées sur les plus solides expertises scientifiques !

Ils le peuvent moins encore quand cette mission essentielle est détournée pour faire face aux conséquences d’un fonctionnement erratique institutionnel. A cet égard, la remontée des notes pour les examens, en collège et en lycée, entre pointillisme bureaucratique, ordres et contrordres, applications informatiques défaillantes et délais intenables, accentue encore les difficultés et met nos collègues en situation de « craquer ».

Est-il ainsi bien normal :

- de devoir en collège, inventer des notes d'épreuves terminales du DNB en fractionnant arbitrairement des moyennes annuelles pour les transformer en notes fictives de sous-épreuves, et dont la saisie reposera sur des secrétariats déjà très sollicités ?

- de devoir en lycée professionnel, faire avec des ajouts de consignes ou modalités à géométrie variable venant des DEC et des corps d'inspection qui aboutissent à des saisies multiples des notes du contrôle continu dans des documents différents (bordereaux, tableaux, récapitulatifs pour les jurys...) ?

- de devoir en lycée général et technologique, alors que les décisions ont été prises depuis 2 mois, attendre des bordereaux envoyés en pdf, disponibles très tardivement, et avec moins de 10 jours pour reporter des notes et effectuer les saisies dans Lotanet ?

- de devoir mener un combat syndical, pour arracher au final des recteurs quelques jours de délais pour les remontées vers les services, et soulager ainsi un peu les équipes de direction des EPLE ?

Alors que les risques psycho-sociaux et la qualité de vie au travail sont, à ce point devenus une préoccupation, qu’ils sont inscrits au menu du dialogue social que nous menons actuellement avec la DGRH du MEN, certains échelons académiques persistent pourtant d’évidence dans des modes de gouvernance d’un autre temps !

Pour le SNPDEN, il y a urgence à relâcher la pression, à laisser les personnels de direction reprendre leur souffle, afin de leur permettre de retrouver sérénité et sens de leurs missions premières. Il faut les laisser se consacrer au pilotage, déjà bien ardu, de leurs établissements dans un contexte complexe et mouvant. De nombreuses autorités académiques ont exactement perçu ces besoins et adaptent leur management en conséquence.

Au lieu de cela, d’autres semblent s’ingénier, faute d’une bonne appréciation de la situation ou se refusant à prendre en compte cette réalité difficile, à pousser des collègues à bout par la force de pressions de formes diverses.

Le SNPDEN alerte solennellement le Ministre sur ces situations locales et lui demande qu’une action forte soit engagée pour remédier à cet état de fait inacceptable dans une relation équilibrée d’encadrement.

Philippe Vincent
Secrétaire général du SNPDEN

 
 
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