SECTION SE-Unsa de l'INDRE ET LOIRE - MAISON DES SYNDICATS - 18 RUE DE L'OISELET - 37550 SAINT AVERTIN
Tél. 02 47 38 65 10 - Por. 06 01 07 05 84 - 37@se-unsa.org - Facebook - Twitter

 
Second et premier degré même combat : les inquiétudes grandissent.
Article publié le mercredi 25 mars 2020.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

Personnels de direction, directeur d'école, même combat et même traitement : merci pour votre dévouement.

Ci-dessous, vous trouverez un courrier destiné à la rectrice de l'académie Orléans-Tours.
Le Secrétaire Académique du SNPDEN-UNSA, y met en lumière plusieurs problématiques de façon précise.

Bonne lecture et surtout prenez soin de vous.

Doutes, solitude et fatigue des chefs d'établissement - dissonance des communications et commandes du pôle ministériel au terrain

Mme la Rectrice,
M. le Directeur de Cabinet,
J'en appelle à votre compréhension et à la logique. En effet, il n'est plus tenable ni cohérent de demander aux équipes de direction des modalités de mises en oeuvre de la continuité pédagogique qui vont à l'encontre des deux récents durcissements et discours de M. le 1er Ministre. Nous ne pouvons plus demander à des familles en confinement de venir régulièrement chercher les copies et photocopies dans les collèges. Cela va à l'encontre du principe de précaution et de la logique de confinement. De plus, qui sont les chefs d'établissement pour savoir qui peut sortir, quand et selon quelles modalités.
Il est clair que cette modalité de transmission de la continuité pédagogique n'est plus viable actuellement et qu'elle doit s'arrêter.
Par ailleurs, la continuité pédagogique connait des difficultés majeures de mises en oeuvre. En effet:
- on ne peut pas dire que nous étions prêt partout en France pour mettre en place un enseignement coordonné et numérique, c'est inexact / les équipes de direction - dont on ne garde pas les enfants faut il le rappeler - sont encore une fois dans l'ingénierie et la réaction face aux demandes et sollicitations continues et pressantes de ce ministère.
Si la maison Education Nationale ne tangue pas, c'est grâce aux directeurs d'école (qui n'ont pas un statut à la mesure de leurs responsabilités actuelles ET habituelles) et aux personnels de direction.
- nos établissements se transforment peu à peu en centre de tris postaux et nous n'avons ni la logistique ni la compétence pour assumer de telles missions
- les services postaux se regroupent et beaucoup de zones seront moins ou pas desservies prochainement - imaginez les détours des collègues pour aller poster tous les jours la cinquantaine d'enveloppes en moyenne
- les établissements vont se retrouver en pénurie de papiers, d'encres (photocopieurs et machine à affranchir), de toner et de fournitures (enveloppes, trombones, agrafes, ...)
- l'affranchissement et toutes ces démarches représentent un coût certain pour les établissements EN PLUS des annulations de voyages non couvertes par la mise en oeuvre tardive des fermetures des EPLE. Il y aura des trésoreries très inquiétantes (on parle pour plusieurs établissements de 30 000 à 60 000 euros d'Insuffisance d'Auto-Financement) lors de la sortie de crise et ce n'est pas les DGF en baisse des EPLE qui vont compenser ce phénomène.
- si le prêt des tablettes ou moyens numériques arrive... qui va s'en charger... les chefs d'établissement bien évidemment. Cela va poser des problèmes, encore une fois, logistique, éthiques et organisationnels: nous sommes déjà en saturation sur la gestion quotidienne et la continuité pédagogique alors avec cette nouvelle potentielle charge... / ensuite si nous avons 100 tablettes pour 600 élèves: qui choisir? comment? pourquoi? en REP+ quelle égalité? / enfin: un prêt = une convention de prêt à signer par prêt (quel modèle?) donc encore faire venir les familles pour signature (cf problème plus haut), leur expliquer le fonctionnement (ce ne sont pas des tablettes habituelles) et ensuite il faudra les récupérer après la crise ...
- gestion des situations d’élèves atteints de COVID 19 et des décès de parents ou de membres de la famille proche (cela arrive dans quelques établissements) : comment accompagner ce jeune, sa famille et quid de la continuité pédagogique dans ces moments là ?
- concrètement, les équipes de direction encourent des risquent sanitaires importants quant à leur non confinement actuels et aux risques pris en conséquences pour la continuité pédagogique et du service public d’Education,
- ...
J'arrête là un premier listing d'éléments inquiétants et surtout en décalage total avec une communication nationale de notre ministère où tout irait bien dans le meilleur des mondes.
Cette communication agace et ne reflète pas la réalité du terrain. Ces interventions perpétuelles et qui peuvent être parfois très dissonantes d'une communication à une autre ont également un effet "papillon": celui d'inciter les professeurs "à fournir" et donc Ã  amener nos élèves à avoir une charge de travail beaucoup trop importante.
Heureusement, il y a un vent de solidarité actuellement dans l'EN et cela fait du bien. C'est la seule chose qui évite la fissuration de la communauté scolaire au sens large. Et c'est en cela que finalement nous pouvons être fiers de notre Ecole.
Pour conclure, le SNPDEN-UNSA Orléans Tours vous demande de prendre en compte toutes ces constats de terrains et leurs analyses afin de mettre en place un fonctionnement qui serait:
1. Plus simple et moins sollicitant pour les personnels et surtout les équipes de direction.
2. Plus cohérent avec les nouvelles directives et ne mettant pas les équipes de direction dans des situations  d'infractions juridiques et de potentiels burn out à venir.
3. En réelle harmonisation   d'un département à un autre.
La crise des vocations qui commençait à poindre (enseignants, personnels de direction surtout) et risque de s'aggraver actuellement.
Enfin, nous vous demandons de relayer ce message à M. le Ministre afin qu'il puisse avoir à sa disposition ces éléments de retours pragmatiques et conformes à ce que nous vivons.
Encore une fois, nous vous remercions pour votre travail et savons que votre situation d'exercice professionnel actuel n'est guère plus confortable que la nôtre et c'est pour cela que nous pensons qu'elle sera accueillie avec bienveillance et étudiée attentivement.
Veuillez croire, Mme la Rectrice, Monsieur le Directeur de Cabinet, en notre dévouement au service Public d'Education.

--
Philippe SAUZEDDE
Secrétaire Académique
SNPDEN-UNSA
Orléans-Tours

 
 
Pétition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Concours
 
Baromètre Unsa Éducation
 
ALC
Je m‘inscris
Formation