Le ministre de l’Education annonçait en août dernier, à l’occasion d’un déplacement dans l’Hérault, qu’il n’était pas opposé à des « expérimentations » concernant le port de l’uniforme dans les écoles à condition que les communes soient volontaires et que la communauté éducative d’un établissement le demande.

Il n’en fallait pas plus à l’uniformisation idéologique de Robert Ménard pour sauter parmi les premiers dans la brèche ouverte par Gabriel Attal. Le SE-Unsa apprend ces derniers jours que plusieurs conseils d’écoles de Béziers auraient voté favorablement cette mesure sur demande du maire biterrois.

Après l’échec des « blouses » en 2014 (distribuées en nombre dans quelques établissements privés de la ville) qui n’ont visiblement pas trouvé leur public, M Ménard tente une nouvelle fois et sans attendre le cadrage national annoncé de donner vie à ses fantasmes en se faisant passer au passage pour le défenseur de l’égalité des chances.

Pour le SE-Unsa, l’uniforme comme gage d’égalité, n’est autre qu’une réponse de façade à un problème de fond. 

Mais pendant que l’on occupe les esprits sur un tel sujet, on évite de parler des vraies difficultés dans lesquelles les élèves de l’école publique de M. Ménard apprennent et dans lesquelles les personnels exercent. La moyenne des IPS (Indice de positionnement social) publiés par le Ministère de l’Education Nationale lui-même, est de 112 au niveau national alors qu’à Béziers, toutes les écoles publiques sont bien en-dessous de cet indice et qu’en parallèle l’ensemble des écoles privées de la ville sont largement au-dessus.

Le SE-Unsa dresse le constat que ce sujet accessoirement couteux est bien loin des préoccupations des équipes des écoles et ne permettra en rien de résoudre les difficultés et les échecs des élèves pas plus qu’il ne permettra d’aider au quotidien, dans leur classe, les enseignants.

Pour le SE-Unsa, les expérimentations annoncées par le ministre occultent malheureusement les vrais sujets que sont la mixité, la prise en charge des élèves en difficultés, le lien entre les parents et l’école, la parentalité ou encore le climat scolaire. Autant de sujets pour lesquels une mairie volontaire et soucieuse du bien-être des enfants aurait pourtant de nombreux leviers.