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SE-UNSA 34


 Par SE-UNSA 34
 Le  lundi 26 juin 2023

Nous ne sommes pas des citrons pressés

 

 

Aujourd’hui notre Fédération Unsa Éducation va vous parler de mouchoirs jetables et de citrons pressés. Surprenant je vous l’accorde. Mais rentrons dans le concret : à notre connaissance, deux situations issues de ce dernier mouvement des personnels nous interrogent fortement.

Récit d'une situation non fictive...

Dans une école, une collègue assume une direction d’école par intérim suite à un accident de la vie survenu au titulaire. Elle assume cet intérim pendant, pendant, pendant, non pas un mois, non pas un an, non pas deux ans, mais deux ans et demi.

Cette collègue assume donc pendant tout ce temps la direction d’une école de treize puis douze classes avec pour partenaire une municipalité qui mélange allègrement intérêts privés et publics communs. Elle gère avec toutes les difficultés que nous avons connu une crise sanitaire sans précédent.

Donc elle assume, elle gère, elle va même plus loin, à la demande de son inspecteur, elle intègre la liste d’aptitude, sans difficulté. Et pire encore, elle accepte de participer à l’entretien pour ce poste à profil. Avec je vous l’accorde, un avantage certain : elle connaît les enfants, les familles, les collègues, la municipalité, les partenaires. Et bien vous savez quoi, elle se retrouve seconde sur la liste des prétendants à ce poste. Elle ne devait pas suffisamment connaître les enfants, les familles, les collègues, la municipalité, les partenaires.

Lorsque les résultats tombent, notre Fédération s’empresse de contacter l’administration pour demander si notre collègue avait pu fauter. « Non, non, nous répond-on, mais nous avons rencontré des collègues  qui cochent toutes les cases et brillants. »

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, nous ne sommes pas des mouchoirs jetables ou des citrons à presser.

Pour avoir raconté cette situation à de nombreux collègues, je peux vous affirmer que les réactions sont unanimes. Mais quelle image donne notre administration !

Votre décision et votre entêtement mettent en difficulté deux collègues : celle en poste comme celle que vous venez d’affecter. Mais cette décision met également en difficulté une équipe enseignante qui lutte tous les jours pour un service public de qualité, contre une concurrence déloyale face au secteur privé.

Pour terminer, dans le genre fin drôle, enfin, on va rire jaune, l’administration demande à la collègue évincée si elle veut bien être suppléante de la direction. Mais ce n’est pas fini : dans le document que nous allons analyser aujourd’hui, il y a une fermeture de classe dans cette école, et donc plus de décharge totale normalement. Et donc, cette école n’a plus à apparaître dans la liste des postes à profil.

Ces deux situations génèrent une suspicion légitime sur les intentions de l’administration. Aussi, et pour protéger les collègues, l’Unsa Education et le SE-Unsa de l’Hérault n’auront de cesse de mettre en garde les volontaires éventuels devant toute demande d’exercer les intérims ou remplacements de directrices ou directeurs.  Que l’administration et ses représentants assument leur inconséquence !

Quelle vision de la direction d'école et des directrices et directeurs avez-vous ?
Des postes de direction sont encore restés vacants à l'issue du mouvement. Il faut se questionner sur l'attractivité de ces postes, la charge de travail croissante qu'ils font peser sur les personnels qui les occupe et le manque de considération.

Non, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, définitivement non, les enseignantes et enseignants ne sont ni des mouchoirs jetables ni des citrons à presser.