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SE-UNSA 34


 Par SE-UNSA 34
 Le  lundi 24 août 2020

PES 2020-2021 : L’Hérault revoit sa copie grâce au SE-UNSA

 

Alors que le département de l’Hérault avait choisi de faire cavalier seul en 2019-2020 en proposant des modalités de mise en stage différentes du reste des départements de l’académie, à la rentrée prochaine, les nouveaux collègues stagiaires du 1er degré vont connaître de nouveaux changements dans leur mise en stage.

 

Comment va s’organiser la formation à la rentrée ?

Les stagiaires travailleront en alternance sur des périodes de deux semaines (ESPE/Classe) et deux PES partageront la même classe. (contre trois semaines en 2019-2020)

Comme cette année, la FDE a affirmé au SE-UNSA qu’elle serait attentive à ce qu’un mercredi sur trois soit toujours consacré à un temps de concertation entre les deux stagiaires et que ceux-ci occupent la classe conjointement en début et fin d’année scolaire.

Ils seront toujours accompagnés par un tuteur terrain nouvellement renommé « tuteur académique » et par un tuteur universitaire. Des « référents de proximité » les accueilleront de nouveau dans les écoles et tiendront un rôle d’accompagnant quotidien, sans pour autant avoir de mission d’évaluation.

Et le SE-Unsa là dedans ?

En 2019-2020, l’équipe du SE-UNSA 34 a mené une vaste enquête de terrain auprès des stagiaires 1D, de leurs enseignants de proximité ainsi que de leurs écoles de rattachement afin de lister les points de satisfaction et les conséquences des modalités de stage passées et de la présence de deux PES sur la même classe. S’en sont suivies des rencontres avec la DSDEN 34 ainsi que la FDE afin d’émettre des pistes d’améliorations pour faire évoluer la formation des PES.

Le bilan de cette enquête a révélé que :

-Le dispositif, tel que nous l’avons connu cette année, a fonctionné sous certains points lorsque toutes les conditions étaient réunies.

-Prévoir des stages de durées conséquentes est adéquat pour la mise en place d’un projet transversal et son évaluation . Le retour à la fac permet une analyse et un ajustement des pratiques qui semble profitable à la majorité des stagiaires en enseignants de proximité.

-Néanmoins, à l’issue de la lecture des résultats de cette enquête le SE-UNSA a constaté qu’il existait, avec ce dispositif, un ensemble de facteurs qui ne permettait pas une entrée dans le métier sereine et équitable entre tous les stagiaires.

-Des inégalités claires apparaissaient dans l’accompagnement apporté aux PES en fonction des circonscriptions et/ou des enseignants de proximité.

- Il existait par ailleurs aussi de grandes disparités entre les profils des PES qui auraient du s’accompagner d’un parcours de formation et d’un suivi adaptés et personnalisés. (PES renouvelés, pas de M1, reconversion professionnelle…).

- Le calendrier et la répartition des stagiaires (temps de classe/temps FDE) a un impact d’autant plus grand sur le vécu des stagiaires que cette alternance les aura contraint à des ruptures successives et à une gymnastique de gestion et de concordance des calendriers très importantes.

- L’alternance choisie et le binôme PES engendrent des situations de surcharge de travail, voire de souffrance dont nous ont fait part une majorité de stagiaires.

-Tous les protagonistes ont insisté sur la nécessité d’alléger le parcours de formation et la pression qui s’y rattache.

 

Les pistes d’améliorations portées par le SE-UNSA

A travers ses mandats, le SE Unsa défend une formation en filé massé (2 X 3 semaines de stage tels que certains stagiaires l’ont connu il y a quelques années-ce qui permettait aux collègues titulaires de partir en stage et ne mettait pas une classe « en difficulté » et un stage filé un jour par semaine toute l’année dans la classe d’un titulaire) avec appui sur un collègue titulaire expérimenté.

Les propositions concernant la mise en stage

  • Une semaine d’observation dans l’école en juin permettrait aux futurs PES de prendre leurs marques, de se rencontrer, de rencontrer l’équipe, de constater le matériel et les manuels disponibles sur place…afin de se diriger vers une entrée dans le métier moins brutale et davantage anticipée
  • La semaine de formation dont dispose actuellement les stagiaires à la pré-rentrée à la FDE gagnerait à se dérouler plus tôt. Il faudrait la prévoir début juillet de l’année antérieure à la prise de poste tel que cela est mis en place dans d’autres FDE de notre Académie
  • Il faudrait repenser le contenu de formation pour les PES qui prennent la classe en premier. Ils se sentent démunis et confrontés à quelque chose auquel ils ne sont pas du tout préparés. Leur apporter des réponses d’ordre pédagogiques les aiderait beaucoup
  • Une alternance plus courte permettrait de mieux englober les périodes de vacances scolaires, que les PES voient leurs élèves plus régulièrement (de ne pas avoir 5 semaines sans enseigner)
  • Si le principe d’alternance se voyait maintenu à la rentrée prochaine : une entrée progressive sur le poste (en classe) est souhaitée par les PES avec une semaine de formation en juillet, puis par exemple une alternance 1 semaine/1 semaine et enfin 2semaines/2semaines
  • Si le dispositif est amené à être reconduit avec deux PES dans la même classe, il faudrait prévoir un meilleur accompagnement des équipes et des enseignants de proximité (parfois inexistant dans certaines circonscriptions)
  • De réelles journées de tuilage seraient à envisager pour permettre aux PES de construire une année scolaire et des apprentissages de qualité (toutes les 3 semaines avec médiateur quand les binômes rencontrent des difficultés de communication, en y associant les enseignants de proximité
  • Il faudrait éviter de confronter les stagiaires à la gestion de doubles niveaux et sélectionner des postes berceaux sur des écoles ne faisant pas partie des Réseaux d’Educations Prioritaires, ni Renforcés
  • Il faudrait mettre en place un parcours et un suivi adapté aux stagiaires quand ils sont en situation de reconversion professionnelle (surtout s’ils font partie du même binôme)
  • Il faudrait prévoir plus de contacts entre PES et tuteurs terrains, surtout au début d’année quand il y a le plus besoin.
  • Prévoir des temps de régulation et de dialogue entre les PES et l’administration

 

Le statut d’enseignant de proximité

  • Créer un statut d’enseignant de proximité répond à un réel besoin des stagiaires. Néanmoins, il faudrait que ceux-ci soient volontaires, davantage accompagnés et déchargés de classe pour permettre de réels temps d’observation
  • Une décharge de classe pour bien effectuer le lien PES/EP devrait être mise en place (toutes les circonscriptions pourraient faire appel à des remplaçants ou des collègues à 80%)
  • Les enseignants de proximité gagneraient également à avoir plus de jours de formation, d’accompagnement e de suivi (seules deux journées d’information étaient prévues cette année et certains n’ont pas pu y assister)
  • Les directeurs (et notamment les directeurs totalement déchargés) qui ont déjà une charge de travail colossale ne devraient pas être enseignants de proximité
  • Les enseignants de proximité devraient être sur la même école et le même niveau (a minima le même cycle) que les PES qu’il encadre.
  • Les professeurs et enseignants de proximité sont en demandes de retour sur le nouveau dispositif dans les écoles où il y a des PES
  • Il faudrait également redéfinir clairement le rôle des Enseignants de proximité et le transmettre aux PES, pour qu’ils sachent distinguer les différents interlocuteurs de leur formation (entre EP, tuteur terrains, tuteurs INSPE et directeur, ils ne savent souvent pas qui est l’interlocuteur adapté)

 

L’avis du SE-Unsa

Le SE-Unsa se félicite de constater que certaines de ses demandes ont été entendues par l’administration et la FDE comme : la reconnaissance de l’accompagnement des référents dans l’accès à la classe exceptionnelle, la rémunération des collègues accueillant des stagiaires dans leur classe, l’écriture d’une charte définissant clairement les missions des « référents de proximité », la prise et la fin de classe progressives partagées par les deux PES, la nouvelle alternance de deux semaines en lieu et place de l’ancienne.

Néanmoins, de multiples questionnements persistent : les journées de tuilage prévues seront-elles bien mises en place pour les PES? Des temps d’échanges entre enseignants de proximité et stagiaires seront-t-ils dégagés ? Les enseignants de proximité seront-ils mieux accompagnés et de façon uniforme ? Ce calendrier modifié pourra t-il convenir à la nécessaire adaptation de l'enseignement aux élèves ? Que se passera t-il pour les élèves et l’équipe si l’un ou les deux stagiaires est en difficulté ? Leur accompagnement ne sera-t-il pas rendu plus complexe ? Sans titulaire de classe et sans cadre préétabli, certains PES ne se retrouveront-ils pas dans une situation de gestion de classe inconfortable ? Une équité dans l’accompagnement des stagiaires sera-t-elle effective ?

De plus, le flou laissé jusqu’à la dernière semaine de classe l’année dernière autour de la mise en place de ce dispositif expérimental a créé des inquiétudes auxquelles certaines équipes ont de nouveau été soumises cette année. En effet, alors que l’administration semble avoir pris la mesure de l’importance du volontariat dans la prise en charge des stagiaires par les collègues enseignants de proximité en redistribuant les rôles là ou les collègues le souhaitaient, certains « nouveaux » collègues ou équipes n’y semblaient pas plus préparés que l’an passé. (Le SE-Unsa leur apprenant, par exemple, fin juin que les affectations des stagiaires n’auraient lieu que le dernier jour de classe, que l’alternance de 3 semaines de classe n’était plus de mise ou encore en créant le lien entre néo-stagiaires et équipes que l’administration n’avait su guider).

Le SE Unsa continuera à être vigilant et proche des PES et des collègues sur le terrain dès la rentrée pour accompagner et faire évoluer la formation initiale.