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SE-UNSA 34


 Par SE-UNSA 34
 Le  jeudi 12 décembre 2013

Vers un nouveau collège unique ? Les orientations du ministre au CSE

 

Lors de la séance du Conseil Supérieur de l'Education du 6 décembre, Vincent Peillon a présenté les principes redéfinissant le collège unique, au regard de la loi d'orientation. Il s'agit de concevoir des contenus et des méthodes pensés, autour d'un socle commun renouvelé, pour tous les élèves, qui devront être accompagnés dans leurs apprentissages. Des marges d'autonomie pédagogique seront accordées pour permettre aux équipes de répondre aux besoins spécifiques de leurs élèves. Enfin ces changements seront accompagnés par une relance de la formation initiale et continue. Pour le SE-Unsa, ces principes vont dans le bon sens, mais des questions – notamment pratiques - restent encore en suspens. Analyse.

Premier acte. La loi d'orientation de juillet 2013, qui fait suite notamment à la concertation de l'été 2012, définit, à côté d'un tronc commun d'enseignement, des « enseignements complémentaires » qui contribuent à l'élaboration du projet d'orientation des élèves, tout en favorisant l'acquisition du socle commun. En juillet 2013 également, deux décrets renforcent la continuité éducative et pédagogique entre l'école et le collège, en créant d'une part un conseil école-collège, d'autre part un cycle de consolidation allant du CM1 à la 6ème. La réforme des programmes commencera ainsi en 5ème à la rentrée 2015, en 4ème en 2016, et en 6ème et 3ème en 2017 (voir notre analyse

Deuxième acte. Lors du CSE du 6 décembre 2013, le ministre, qui a rappelé ainsi que la « refondation ne peut être que pédagogique » et que « l'articulation école-collège est un levier formidable de la réussite de tous les élèves », a détaillé les principes et mesures qui doivent faire évoluer le collège.

Les horaires des élèves ne seront pas alourdis, mais des heures-professeurs seront accordées en plus aux enseignants pour, selon le ministre, mieux travailler, accompagner, diversifier, moduler les classes, mener des projets... On aboutit ainsi à une organisation des enseignements en trois blocs : tronc commun, enseignements complémentaires et accompagnement. Vincent Peillon annonce ainsi 4000 équivalents temps-pleins, des heures qui serviront pour l'autonomie pédagogique des établissements, allant de 4 heures-professeurs par classe en 6ème, à 2 heures-professeurs en 3ème. Dans le tronc commun, les horaires disciplinaires seront maintenus. Afin de limiter le morcellement des apprentissages, des enseignements complémentaires permettront le travail en interdisciplinarité. Vincent Peillon précise qu'il sera nécessaire d'accompagner les enseignants par la formation continue et de définir des programmes adaptés, en cohérence avec le socle commun. Le ministre et le président du Conseil Supérieur des Programmes ont ensuite présenté, en complément, le rôle et le fonctionnement du CSP qui a en charge la redéfinition du socle commun et des programmes. Le ministre a transmis ainsi des lettres de saisine au CSP (voir site du ministère). L'objectif est ambitieux. Pour le ministre, il faut sortir des programmes surchargés, problème récurrent de notre système scolaire, pour permettre les adaptations pédagogiques nécessaires, au service de la réussite des élèves. Ces programmes doivent être lisibles par tous les citoyens. Le socle commun est réaffirmé par la loi d'orientation, mais il s'agit désormais d'articuler pleinement socle commun et programmes.

Ces annonces importantes confirment que le collège bénéficiera de moyens de fonctionnement supplémentaires et d'un projet renouvelé. Mais de nombreuses questions restent en suspens sur l'usage de ces heures ou sur l'organisation pratique des enseignements complémentaires : que vont devenir les options, comment seront-elle intégrées ? De même, les modalités de l'accompagnement auprès des élèves restent floues : heures indépendantes ou attribuées à certaines disciplines ? Se pose aussi la question de la réelle marge d'autonomie des établissements face aux choix pédagogiques et donc à l'affectation des moyens supplémentaires.

Le SE-Unsa sera force de proposition et communiquera régulièrement sur l'avancée du dossier. Par ailleurs, le SE-Unsa a demandé au ministre que les professeurs de collège soient d'une part pleinement associés à la refonte des programmes, et d'autre part formés au plus près des besoins du terrain.

Rappel, sur le dossier collège, de décisions prises depuis 2012 :