C’est la question légitime que se pose la profession et au-delà l’opinion publique suite au récent déplacement du Préfet, de la rectrice et de la directrice académique pour se plier aux photos et interviews dans la ville de Béziers, largement repris dans la presse locale et nationale. Si certains applaudissent des deux mains à l’opération de communication magistralement orchestrée du couple Ménard pour ce premier jour de tenue uniforme, le silence d’autres, questionne voire inquiète.

Qu’il séduise ou qu’il crispe, le sujet de l’uniforme à l’école reste un prétexte qui permet d’offrir une fois encore une tribune aux réactionnaires en tout genre sous couvert d’égalité et de lutte contre les discriminations.  Cependant, La surmédiatisation de cette journée doit-elle faire oublier une réalité pourtant bien ancrée dans notre territoire local : Béziers et son maire M. Ménard sont eux sous l’uniforme de l’extrême-droite.

Si l’Etat a bien annoncé une participation financière, rien n’obligeait ses représentants à se plier à la communication municipale. Pourquoi avoir accepté de faire le jeu de l’extrême droite locale et de porter la responsabilité des conséquences du message véhiculée ?  La Ministre elle-même qui prend de la distance en dénonçant la mise en scène (trop ?) médiatique du couple Ménard ne dédit-elle pas sa Rectrice qui a accepté de participer à cette mascarade ?

Autant de questions auxquelles chacun.e apportera sa propre réponse, mais qui doivent cependant nous alerter sur cette banalisation dangereuse des idées les plus extrêmes. L’Ecole de la République ne doit en aucun cas céder aux sirènes de l’époque. Elle doit demeurer un rempart, un roc au milieu de la tempête solidement ancrée sur ses valeurs.

Mais cette banalisation est-elle vraiment le pire ? Rien n’est moins sûr.

Le pire, il est dans le silence. Le silence assourdissant des humanistes, des défenseurs des valeurs de la République, de toutes celles et ceux qui au fond, ne cautionnent pas cela mais laissent dire, laissent faire, s’habituent, abdiquent… Laisser dire et laisser faire n’est plus une option ! Combattre l’extrême droite et ses idées, c’est avant tout les dénoncer et n’avoir de cesse de leur opposer les valeurs fondamentales de la république. Les valeurs d’humanisme, de solidarité et de liberté. Un projet de société porteurs d’avancées, de droits nouveaux et d’unité. Tout l’inverse de ce qu’ont à proposer les extrêmes.

Devant tout ce silence, le SE-Unsa refuse de se taire. Quand M. Ménard enfile son blazer, c’est l’école républicaine malade qui tousse.