SECTION SE-Unsa de l'HERAULT - 474 - ALLEE HENRI II DE MONTMORENCY - 34000 MONTPELLIER
Tél. 04 67 64 54 47 - Por. 06 81 31 42 38 - 34@se-unsa.org

 
Dispositif Agir pour l’Ă©cole : Que se cache-t-il derrière...
Article publié le jeudi 24 janvier 2019.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

L’association Agir pour l’école, hébergée dans les locaux de l'institut Montaigne (Think tank Libéral), dont le Ministre Jean-Michel Blanquer fut un temps membre du comité directeur, est à l'origine des protocoles « Du son à la lettre » utilisé en GS et « De la lettre au mot » utilisé au CP.

Les académies touchées par l’entrisme d’ « Agir pour l’école », avec le soutien actif de l’Éducation Nationale, sont celles de Lille, Limoges, Lyon, Versailles, Montpellier et Nice. La focale est mise sur les classes en REP+, celles où il y a le plus d’élèves en difficulté certes, mais ce sont aussi les écoles où les parents, souvent éloignés de la culture scolaire font le plus confiance à l’institution et ne posent donc pas de question sur la pertinence scientifique des méthodes employées.

Pour en savoir plus :

Le protocole d'Agir pour l'Ă©cole : https://ecolededemain.wordpress.com/2018/10/27/quy-a-t-il-dans-le-protocole-de-lecture-d-agir-pour-lecole/

Ce qu'Agir pour l'Ă©cole veut cacher : https://ecolededemain.wordpress.com/2018/07/13/le-protocole-qu-agir-pour-lecole-veut-cacher/

 

Localement

Dans notre département, les écoles choisies sont situées dans les villes de Béziers et Sète, uniquement en REP+.

Suite à des alertes de collègues, le SE-Unsa s'est penché sur la question et a questionné le DASEN sur ce protocole.

 

Quels retours?

Le DASEN précise qu’un retour ne se fait pas en cours d’expérimentation mais qu’il faut attendre la fin du dispositif.

Le SE-Unsa est étonné de la réponse car les collègues interrogées ont pourtant des choses à dire. Soit il s'agit d'un manque d'intérêt manifeste, soit on détourne le regard parce qu'on ne veut pas voir. Cette réponse est d'autant plus étrange que le directeur d'Agir pour l'Ecole n'a de cesse de clamer dans la presse les soit-disant très bons résultats de sa méthode en CP dédoublés...

 

Les enseignants ont-ils été formés?

Le DASEN précise que les enseignants ainsi que les inspecteurs ont été formés. 1/2 journée collective sur Béziers et 3h en circonscription.

Les collègues interrogées confirment mais rajoutent que le dispositif ne leur est dévoilé qu'au fur et à mesure. Aucun manuel ou document ne leur a été distribué en amont

 

Qui est chargé du pilotage et de l'évaluation?

Au dire du DASEN, c'est la DGESCO qui pilote et délègue à l'association Agir pour Ecole. Les IEN et les équipes de circonscription sont toutefois associés à tout cela et effectuent le suivi.

Cela ne correspond pas aux retours du SE-Unsa sur le département, mais également à l'échelle nationale.

Le suivi est effectué par des "chargés de mission" de l'association n'ayant aucune compétence pédagogique. Ces personnes préviennent de leur venue 48h avant et consigne est donnée de ne rien laisser filtrer.

Les consignes données et conseils ont parfois pu choquer les collègues (par exemple : interdiction de changer d'exercice tant que l'élève n'y arrive pas. S'il n'y arrive pas, c'est qu'il a un problème cognitif...)

Les CPC sont quant à eux sollicités pour faire passer de petits tests tous les 3 mois.

Concernant l'évaluation, le SE-Unsa demande si des classes témoins ont été prises à l'intérieur des écoles pilotes? (par exemple 2 classes utilisant la méthode et 2 autres ne l'utilisant pas). Réponse négative...

Le SE-Unsa voit mal dans ces conditions comment l'on peut mener une étude sérieuse d'évaluation de la méthode d'autant plus lorsque les évaluateurs sont les concepteurs... Scientifiquement, cela ne tient pas et n'est pa recevable.

 

Les familles sont elles informées?

Après une hésitation, le DASEN suppose que oui.

FAUX! Le SE-Unsa peut d'ores et déjà affirmer que les familles n'ont pas été prévenues sur consigne de ces fameux "chargés de mission". Les parents doivent être informés, d’autant que ce protocole est lourd et demande des adaptations importantes dans l’organisation de la classe. Ces expérimentations étant concentrées dans les écoles en REP+, il est tentant d'y voir un heureux hasard, ces familles faisant d'autant plus confiance à l'Ecole qu'elles en sont éloignées... Peu de risques de remettre en question les méthodes pédagogiques.

Ce dernier point est très pratique quand on sait que ces expérimentations ne sont pas suivies par des laboratoires de recherche, que les organisateurs en sont aussi les évaluateurs et que jusqu’à présent aucun résultat tangible d’une quelconque efficacité n’a pu être scientifiquement démontrée, au contraire !
 

Les collègues ont-ils la possibilité de quitter le protocole dès qu'ils le souhaitent?

Pour le DASEN, cela n'est pas envisageable. Il faut aller au bout de l'expérimentation.

Le SE-Unsa s'attendait à cette réponse. Cependant, il veillera à ce qu'aucune difficulté ne soit faite aux collègues qui décideraient de ne pas poursuivre l'an prochain. Cette expérimentation doit se faire sur la base du volontariat, ce qui n'a déjà pas forcément été le cas partout. Le SE-Unsa soutiendra les collègues qui souhaitent quitter ce dispositif.

 

Conclusions

Le discours du DASEN est très approximatif et très détaché : "Laissons faire l’expérimentation. Faisons confiance. Au bout viendra le temps du bilan." Preuve s'il en fallait du peu d'informations qui fuites.

Le SE-Unsa quant à lui est inquiet de ce qui se passe dans ces classes. Ne sommes-nous pas en train de sacrifier une classe d'âge? La réussite des élèves n'est-elle pas liée plutôt aux conditions d'accueil (Uniquement des CP dédoublés 12 élèves par classe. Pas de situation de co-intervention)? Quel objectif poursuit cette expérimentation? Imposer in fine une même méthode à l'ensemble des CP de France? Une association est-elle légitime à diffuser une méthode de lecture et l’expérimenter elle-même ?

Un tas de questions qui n'ont pas trouvé de réponses, mais auxquelles le SE-Unsa sera particulièrement vigilant.

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
ALC