Le ministère lance en ce début d’année 2015 son projet de rénovation du collège unique, qui doit accompagner la mise en œuvre des nouveaux cycles et des nouveaux programmes à partir de la rentrée 2016.
La réforme du collège se dessine avec les décrets déjà en œuvre depuis la Refondation, qui créent les conseils école-collège et qui redéfinissent les cycles de la scolarité commune. Tout en gardant leurs spécificités, école et collège sont donc doublement arrimés afin d’assurer une meilleure continuité dans les programmes, le suivi des élèves, les modes d’évaluation, la mise en œuvre des parcours, afin de pouvoir garantir aux élèves la maîtrise du socle commun.

L’objectif de la réforme est de restructurer les enseignements au sein du collège unique. Le projet ministériel entend ainsi, tel que l’annonçait la loi, associer au «tronc commun des enseignements» (les disciplines en place actuellement avec l’éducation morale et civique) des «enseignements complémentaires» et des dispositifs d’accompagnement pour les élèves, en plus des parcours créés par la loi (éducation artistique et culturelle, Piiodmep).
Les établissements devraient disposer d’une part d’autonomie plus importante qu’actuellement pour mettre en œuvre les enseignements complémentaires, et mettre en place des groupes à effectifs réduits.
Le ministère doit formuler, à la fin du mois de janvier, des propositions précises et mener des discussions avec les organisations syndicales. De nombreuses questions restent donc en suspens. Des précisions sont attendues notamment sur les Segpa ou sur la Dp3 découverte professionnelle en 3e (et plus largement sur le sort des options facultatives). Nous manquons en outre de lisibilité sur les volumes horaires, ou sur les effets du passage du cycle de consolidation au cycle des approfondissements, entre la 6e et la 5e.

Le SE-Unsa partage les objectifs généraux de cette réforme, mais s’interroge sur les conditions de sa réalisation. La réforme ne doit pas mener à la prise en charge de classes supplémentaires par les enseignants, qui serait provoquée mécaniquement par une baisse des horaires d’enseignement par discipline. En parallèle, il faut permettre à tous les enseignants de contribuer à l’accompagnement des élèves et aux enseignements interdisciplinaires.
Le SE-Unsa est également très attaché à instaurer un collège unique qui garantisse une réelle équité de moyens pour les élèves : un même horaire garanti à tous les élèves, avec des contenus d’enseignement variés et adaptés à tous. La réforme doit être aussi l’occasion de faire évoluer les temps et rythmes de travail au collège et de réduire le morcellement des enseignements dans la journée et dans la semaine.

À partir des propositions ministérielles, le SE-Unsa fera connaître prochainement son projet pour le collège unique.