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SE-UNSA 33


 Par SE-UNSA 33
 Le  vendredi 27 juin 2014

Niveau des élèves en CE2 : ce que dit l’enquête de la Depp

 
Vient de paraître une note de la Depp(*) sur l’évolution des acquis en début de CE2 (de 1999 à 2013). Elle fait suite à une précédente note qui concluait à une forte augmentation des acquis des élèves à l’entrée au CP entre 1997 et 2011. Petit bémol, la dernière note ne confirme pas ces progrès.
Prudente dans ses conclusions, elle annonce d’entrée que le niveau des acquis en CE2 est resté stable ou a légèrement diminué selon les composantes...
 
En français, les résultats sont stables en lecture et en baisse sur les points suivants :
 
  • le vocabulaire de la lecture : ligne, phrase, paragraphe, titre, légende ;
  • l’orthographe : transformer au féminin un petit texte rédigé au masculin ;
  • la compréhension d’un texte très court jouant sur l’ambiguïté de genre des prénoms Claude et Dominique. 
En mathématiques, on constate une nette hausse concernant la soustraction et une baisse en :
 
  • connaissance des nombres ;
  • organisation et gestion de données dans un tableau ;
  • reproduction de figures géométriques;
  • résolution de problèmes.
Pour le dernier point, la note donne un exemple précis :
«La directrice de l’école a 87 lettres à envoyer. Elle doit mettre un timbre sur chaque lettre. Les timbres sont vendus par carnets de dix timbres. Combien de carnets doit-elle acheter ?»
Ce problème a été réussi en 1999 par 32% des élèves et par seulement 18% en 2013. Il est difficile d’en tirer des conclusions définitives sans précision sur les réponses obtenues. «8 carnets» a sûrement été la réponse la plus donnée. Acheter un carnet supplémentaire pour n’utiliser que 7 timbres sur les 10 n’est pas si facile à concevoir pour les élèves. Que faire des 3 timbres qui restent ?
 
Néanmoins, on peut raisonnablement penser que sans abandonner les connaissances de «stock» qui avaient progressé selon la note sur le CP (connaissance du code, des règles grapho-phonologiques, des nombres), il faut aussi confronter nos élèves à leur mobilisation et leur utilisation dans des situations complexes variées.
 
Ces connaissances de stock sont nécessaires mais non suffisantes pour accéder à des compétences de compréhension de plus haut niveau. Encore faut-il sortir des exercices scolaires stéréotypés qui enferment et masquent les incompréhensions parfois profondes des élèves. C’est tout l’enjeu de la nouvelle définition du socle commun.
 
Nous espérons que le nouveau socle commun et des programmes adaptés et accompagnés d’une formation continue de qualité vont nous aider à progresser sur ce point pour permettre à nos élèves d’apprendre plus efficacement.
 
(*) Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance