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Enquête PIRLS 2006
Article publié le jeudi 13 décembre 2007.
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L’enquête PIRLS 2006 dont les conclusions ont été publiées, a été conduite auprès de 43 États. Elle vise à mesurer les compétences des élèves de ces pays en "littéracie" et à collecter des informations sur les méthodologies d’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
La France se classe 19ème.
 
Devançant la publication des résultats, Xavier Darcos, a déclaré dimanche 28 octobre 2007, au Grand Jury RTL-Le Figaro- LCI :
 
Réaction du Ministre 
 
"Pour nous les résultats sont mauvais (…) Notre système va mal en ce qui concerne la maîtrise de la langue, il faut mettre le paquet là dessus", analyse le ministre, qui annonce un recentrage des programmes de l’école primaire sur les fondamentaux : "la lecture, l’écriture, le français".
Le ministre a ensuite rappelé les trois volets du plan primaire : programmes recentrés sur les apprentissages fondamentaux, heures supprimées le samedi matin et transformées en "heures de réussite éducative destinées à ceux qui en ont le plus besoin", séquences de remise à niveau au cours des vacances de pâques et d’été pour les élèves qui ont des difficultés dans la maîtrise de la langue, entre la fin du CM1 et l’entrée au collège.
 
Analyse du SE- UNSA
 
Les réactions du Ministre de l’éducation nationale sont-elles révélatrices d’un changement d’attitude de la France à l’égard des évaluations internationales ? Si tel était le cas, cela marquerait une rupture.
 
Rappelons qu’en 2005, le Haut conseil de l’évaluation de l’école déplorait que « ces enquêtes ne soient pas plus largement connues des milieux enseignants et que la France ne prenne pas suffisamment la mesure de l’importance de celles-ci » et recommandait « la mise en place d’un dispositif spécialisé dans la programmation, le suivi et l’exploitation de ces enquêtes, une meilleure visibilité auprès des enseignants ainsi que la volonté de développer le partenariat européen ». Nous savons en outre que la France a elle-même bien du mal à évaluer les acquis de ses élèves : "L’Éducation nationale se révèle impuissante à rendre compte avec précision aux élèves et à leur famille de la réalité des savoirs ou des savoir-faire acquis comme des progrès accomplis dans leur apprentissage." (Rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale et de l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la Recherche "Les acquis des élèves, pierre de touche de la valeur de l’école"). Ce qui fait dire, avec raison, à Christian Forestier que nous devons trouver les moyens de ne pas évaluer notre système éducatif seulement à l’aune des évaluations internationales.
 
Cela étant dit, les résultats, guère réjouissants de PIRLS 2006 ne surprennent pas car aucun plan sérieux en matière de maîtrise de la lecture n’a été valablement mis en place, piloté et accompagné depuis 2001, année de la précédente enquête PIRLS. PIRLS confirme par ailleurs ce que l’on savait déjà, à savoir que la France utilise très peu les TICE (3% utilisent des logiciels contre 32% en Angleterre, 36% à Hong-Kong). De plus, il faudrait véritablement s’interroger sur nos pratiques en matière d’évaluation des élèves : les français ont très peur de se tromper (on retrouve dans PIRLS un trait déjà mis en évidence dans Pisa. Les jeunes français sont beaucoup moins sûrs d’eux que leurs camarades. Seulement un tiers des élèves (36%) juge qu’ils lisent bien contre 49% ailleurs.). Il est temps de promouvoir l’évaluation positive.
 
A la lecture du document d’orientation pour l’école primaire présenté par Xavier Darcos comme un ensemble de propositions soumises à discussion, pour « définir un nouvel horizon pour l’école primaire », on peut hélas redouter que les solutions envisagées ne soient aucunement adaptées à la situation. Que propose-t-il ?
 
Il tente surtout de donner un habillage éducatif a posteriori à deux mesures annoncées sans aucune concertation, la suppression des cours du samedi matin et l’utilisation des heures ainsi récupérées pour une aide particulière aux 15% d’élèves les plus en difficulté.
 
Le document fait l’impasse sur tous les dispositifs d’aide existants, qu’il s’agisse par exemple des RASED ou des PPRE. Il cite le « socle commun » mais ignore sa logique : continuité éducative entre école et collège, acquisition de compétences, individualisation dans le temps scolaire. Il sépare artificiellement, dans le temps scolaire, « le temps de la transmission des savoirs et le temps de l’accompagnement éducatif » au risque de réactiver un débat qu’on croyait dépassé. Surtout, il rejette le traitement de la très grande difficulté hors du temps scolaire.
 
Le principe est en lui-même contestable et sa mise en œuvre soulève de nombreuses questions : comment garantir que ces dispositifs s’adresseront effectivement aux élèves les plus en difficulté ? Comment organiser les transports scolaires pour les élèves qui resteront en soutien ? Le dispositif sera-t-il le même dans toutes les écoles alors que les publics présentent des caractéristiques très différentes d’une école à l’autre ?
 
Plusieurs propositions portent sur une révision des objectifs et des programmes de l’école maternelle et de l’école élémentaire avec l’idée « d’un recentrage sur les fondamentaux » idée qui rejoint celle de son prédécesseur qui a remis au goût du jour les leçons de vocabulaire et de grammaire ! Plus grave encore, il propose une usine à gaz en matière d’évaluation des élèves, alors que celles-ci devraient clarifier les objectifs et les pratiques.
 
Pour le SE-UNSA, les clés d’une amélioration du système sont ailleurs. Il faut promouvoir l’évaluation positive des acquis des élèves, accompagner la mise en place effective des cycles, donner aux enseignants du temps pour se concerter et mettre en place une pédagogie différenciée, donner aux RASED les moyens humains et financiers de fonctionner efficacement. Et puis bien sûr, chaque école doit avoir plus de maîtres que de classes. Quant aux programmes, il faut d’une part en dresser un bilan d’application et les repenser dans une logique de continuité éducative. Pourquoi viser l’exhaustivité quand tous les élèves vont au collège ?
 
Enfin rien ne se fera sans l’adhésion des enseignants. Or, ceux-ci sont las des réformes qui se succèdent à un rythme effréné et ne sont pas accompagnées sur le terrain, ni par une formation, ni par des moyens supplémentaires. Le pilotage de notre système est largement défaillant. Les élèves en sont les premières victimes.
 
 
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