Pour la rentrée 2024, la mise en place des groupes de niveau sur la totalité des heures de mathématiques et de français en 6èmes et 5èmes entraîne la mise en barrette de toutes ces heures. Ce qui complexifie le fonctionnement des collèges tant pour les élèves que pour les enseignants.

En effet, les enseignants de français et de mathématiques n’auront pas tous les élèves d’une classe mais un groupe d’élèves.

Comment, dans ces conditions, leur confier la mission de professeur principal ? Les personnels de direction trouveront difficilement des remplaçants pour cette fonction. De plus, comment créer une dynamique de classe quand un tiers de l’horaire s’effectue en groupe ?

Pour les petits collèges, qui sont majoritaires, le fait de créer trois niveaux en mathématiques et français impliquera la mise en barrette de toutes les classes de l’établissement. Les groupes étant flexibles, il faut pouvoir en changer la composition en cours d’année.

Les conséquences sur les emplois du temps s’avèrent nombreuses :

- l’impossibilité d’avoir des stagiaires à 18h dans les collèges dans ces disciplines (à cause des EDT contraints).

- une multiplication de BMP assurés par des contractuels ?

- des amplitudes horaires plus grandes.

- des emplois du temps à trou.

Afin que ces groupes de niveau soient flexibles (sinon cela revient à créer des classes de niveau figées), il faut une évaluation permanente et/ou des évaluations standardisées plusieurs fois par an.

Face à toutes ces difficultés, il n’y aura pas 3 niveaux de groupes en français et mathématiques dans tous les collèges. La plupart n’auront que 2 niveaux (parfois sans groupes réduits ou des groupes réduits non financés).

Quelle est la pertinence de la création des groupes dans ce cas ?

L’UNSA Education craint que, face à la complexité de ces organisations, dans quelques années, les politiques en place basculent vers de véritables classes de niveau figées. Ce qui impliquerait la fin du collège unique et un véritable retour en arrière. Les élèves les plus pénalisés seraient ceux issus des milieux les plus défavorisés. A contrario, le collège unique a été créé pour combattre les inégalités et offrir à tous les élèves les mêmes chances de réussite et d’orientation.