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Le Pacte est arrivé dans les écoles... bonjour le cadeau
Article publié le vendredi 2 juin 2023.
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Les écoles ont reçu, dans leur boîte mail un courrier du Dasen sur la mise en œuvre du Pacte pour la rentrée 2023. Pour ceux qui n’auraient pas encore entendu parler du Pacte (peut-être qu’il y en a encore), c’est le moyen qu’a trouvé notre Président pour augmenter la rémunération des enseignants... à condition qu’ils travaillent davantage en acceptant des missions supplémentaires !


Chaque école va recevoir, sous peu, sa dotation en heures pour les missions PACTE . Charge aux directrices et directeurs de trouver des volontaires parmi les collègues pour les accepter sachant qu’une mission est rémunérée 1250€ bruts annuels.


Quelles sont ces missions ? Et comment seront-elles pratiquement mises en œuvre ? Nous avons rencontré le Dasen en audience à ce sujet. Voici ses réponses et nos commentaires...

 

Il existe deux types de missions, des missions en face-à-face pédagogique avec un nombre d’heures quantifié, et des missions annuelles non quantifiées d’un point de vue du volume horaire. Tour d’horizon…

 

Les missions en face-à-face pédagogique


18h annuelles de soutien et d’approfondissement en Français et Mathématiques en 6e


Un appel à volontaires a déjà été fait par les IEN via un mail envoyé dans les écoles. 27 PE du département y ont répondu, nous a assuré le Dasen.


A quels moments de la semaine ces PE vont-ils pouvoir intervenir en 6e ? Mis à part les mercredi matin, nous ne voyons pas. Mais comme une bonne moitié des écoles du Gers ont classe le mercredi matin...
Le Dasen reconnaît qu’il y a là une véritable difficulté.


Intervenir pour du soutien en 6e ne peut pas se faire sans préparation et concertation avec les professeurs de collège. Ce temps s’ajoutera forcément aux 18h annuelles face à un petit groupe d’élèves de 6e.


24h annuelles pour ‘devoirs faits’ en 6e, soutien renforcé sur les enseignements fondamentaux pour les élèves de primaire en difficulté, stages de réussite et école ouverte


Qu’un PE intervienne sur le dispositif « devoirs faits » en 6e pose les mêmes problèmes que ceux cités précédemment : quand dans la semaine ? et la concertation avec les professeurs ?


Les APC existent toujours et font partie des obligations de services des PE adjoints. Le soutien aux élèves en difficulté s’ajouterait donc aux APC qui, très souvent, ciblent les mêmes élèves !!! La barque sera chargée...au risque de couler.


Cette mission ‘fourre-tout’ de 24h est-elle modulable ? Un enseignant qui l’accepterait pourrait-il choisir, par exemple, de faire 12h de stage réussite pendant les vacances scolaires et 12h de soutien renforcé les semaines d’école ? Le Dasen n’a pas la réponse mais il espère que ce sera le cas.

 

Les missions annuelles

 

À côté de ces missions en face-à-face pédagogique, il sera possible de s’engager dans des missions annuelles qui correspondent elles aussi à une unité-pacte ouvrant droit au paiement sous la forme d’une part fonctionnelle de l’Isae à 1 250 € bruts/an. A la différence des missions en face-à-face pédagogique elle ne correspondent pas à un volume horaire déterminé.


La mission d’accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers

 

On ne voit pas trop concrètement à quoi ça va consister. Les bonnes solutions, c’était les Rased avant qu’on ne les réduise à peau de chagrin et
le Plus de maîtres que de classes avant qu’on ne le supprime.
Le Dasen admet qu’il sera nécessaire de préciser le contenu de cette mission.

De plus, le gouvernement a maintenu cette mission dont on ne voit pas comment elle pourrait se mettre en oeuvre dans le 1er degré. En effet, l’ensemble des personnels ont dans leur classe des élèves à besoins particuliers. On ne voit pas comment un enseignant dans un collectif de travail peut être choisi plus que ses pairs et pourrait remplir cette mission.

Par ailleurs, cela revient à nier la légitimité des personnels spécialisés qui ont suivi une formation ad hoc et ont donc validé les compétences avérées pour exercer ces missions.

 

Projets pédagogiques innovants

 

Cette mission correspondra elle aussi à une unité-pacte ou une demi-unité pacte selon l’importance des projets et a priori selon la taille des écoles.

Rien de précis n’est défini.

Pourtant, il serait légitime qu’un certain nombre de projets dans lesquels s’engagent les personnels soient reconnus pour l’investissement qu’ils demandent.

La mission projets pédagogiques innovants pourra-t-elle inclure, par exemple, l’organisation de classes découvertes ou l’organisation de rencontres sportives ou artistiques inter écoles ?


Concernant la marche à suivre, le Dasen a précisé que le collègue volontaire devait faire part de son projet au directeur qui le transmettait ensuite à l’IEN, qui, au vue du projet, choisit de le valider comme un projet rentrant dans le ‘PACTE’ ou non.

 

Le SE-UNSA est opposé au pacte, en voici les principales raisons :

 

Alors que la profession est mal rémunérée au regard du niveau de diplôme exigé, de la charge de travail et des conditions d’exercice, il est assez cynique d’instrumentaliser le réel besoin d’augmentation des rémunérations des personnels, impactés de plein fouet par le recul de leur pouvoir d’achat, pour mettre en œuvre au sein de l’Éducation nationale une logique idéologique : le travailler plus pour gagner plus.

Cela nie la charge de travail des personnels alors que les enquêtes faites par le ministère lui-même indiquent que les enseignants travaillent en moyenne 43 h/semaine et la moitié des congés scolaires

De nouvelles heures de travail pour les profs c’est aussi ignorer la réalité de l’épuisement des personnels. La moitié d’entre nous se déclare en situation d’épuisement professionnel.

De plus, le pacte est source d’inéquités : aura-t-on les
mêmes opportunités de PACTE en zone rurale qu’en zone urbaine ? En maternelle qu’en élé ?

Quid des remplaçants et des TRS ? Difficiles pour eux, sur le plan pratique, de se porter volontaire pour une mission.

 Il est méprisant pour les personnels en ne reconnaissant pas l’ensemble des missions qu’ils exercent déjà.

 Pour certaines missions, comme nous le disions plus haut, il ignore la réalité de l’emploi du temps des PE qui rendra matériellement impossible pour les PE de se déplacer au collège.

Mais le plus grave est l’effet sur les conditions de travail qui vont se trouver dégradées.

Le pacte rendra de plus en plus difficile la possibilité pour les collègues de travailler ensemble.

Ces nouvelles activités vont mobiliser du temps et de l’énergie chez nos collègues qui s’y engageraient et cela se fera nécessairement au détriment des préparations de cours, du temps disponible pour rencontrer les familles et pour le travail informel entre les profs.

 Enfin, la mission d’accompagnement des élèves à besoins particulier est déjà au centre du travail de tous les enseignants et pourtant certains seulement seraient rémunérés ce qui est pour le SE-Unsa une injustice inacceptable.

Pour conclure, la mise en oeuvre du pacte va :

- mettre encore davantage en tension le système éducatif en créant une véritable usine à gaz,

- abîmer les collectifs de travail

- accroître les inégalités de rémunérations entre les femmes et les hommes, entre le 1er et le 2d degré, des inégalités qu’il devrait au contraire chercher à réduire.  


 

En pièce jointe, vous trouverez le courrier envoyé dans les écoles.


   courrier pacte école   
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