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SE-UNSA 31


 Par SE031
 Le  mercredi 26 février 2014

L’avis de l’UNSA sur l’appel à la grève pour le 18 mars

 

Le 18 mars prochain, le lendemain de la rentrée, plusieurs confédérations syndicales appellent à la grève. Ci-dessous, l’avis du SE-Unsa :

L’UNSA n’appelle pas à cette grève car elle est en désaccord total avec l’analyse et la méthode utilisée. Pourquoi ?

1) nous n’étions pas invités à l’intersyndicale nationale interprofessionnelle qui s’est tenue le 21 février. Elle s’est faite, à l’initiative de FO, avec pour seuls invités la CGT, la FSU et Solidaires. La CFDT, la CFTC, la CGC et l’UNSA n’ont pas été conviées. Cette méthode très singulière est une première depuis des années et ce n’est pas la conception que l’UNSA se fait des relations intersyndicales.

2) des craintes sur la mobilisation :
Après les échecs des actions de grève de la FSU en décembre et de la CGT en janvier, proposer une nouvelle mobilisation sur des mots d’ordre éloignés de notre champ d’activité fait prendre le risque d’une mobilisation très faible et ne pourra que renforcer le sentiment d’inutilité que peuvent avoir nos collègues vis à vis des organisations syndicales.

3) Pour l’UNSA, la méthode d’un pacte est la bonne. En matière d’emploi et de croissance en effet, seule la mobilisation coordonnée de tous les acteurs concernés (pouvoirs publics, entreprises et leurs représentants, salariés et leurs représentants), autour d’objectifs et de moyens communs, est susceptible d’enclencher une dynamique efficace. La priorité absolue du pacte doit être l’emploi, la montée en qualification et en compétence des salariés, l’amélioration de la qualité de vie au travail.

4) Ce pacte doit permettre un dialogue social renforcé pour l’emploi et la croissance. Le Premier Ministre a demandé aux partenaires sociaux de lui faire parvenir par écrit leurs analyses d’ici la fin février. La discussion doit s’engager ensuite : une mobilisation a minima, voire ratée sera de nature à conforter le patronat.

5) L’UNSA se refuse à condamner par principe le pacte avant même d’en connaître le contenu. A contrario, dans la phase actuelle de sa construction, la priorité est pour elle d’influer sur son contenu à partir de nos revendications. C’était d’ailleurs le contenu de l’appel intersyndical CFDT, CGT, FSU, UNSA signé début janvier. Il faisait de l’investissement européen, des salaires, de l’emploi et de la fiscalité des axes à discuter dans le cadre du pacte de responsabilité…

6) L’appel s’oppose étrangement à tout financement de la protection sociale hors du salaire, au motif contradictoire que la protection sociale est un droit universel. Les mandats de l’UNSA vont précisément à l’inverse : dès lors que la protection sociale a en partie acquis un caractère, il est indispensable, si on souhaite la pérenniser, que son financement se fasse sur une assiette plus large que celle des seuls salaires, notamment sur des aspects relevant d’une logique de solidarité nationale et plus seulement de l’assurance sociale. Étrange de se priver de financements assis sur des revenus du capital par exemple pour financer des parties de la protection sociale.

7) la date en elle-même du 18 mars pose problème. Il est rarissime en effet dans notre pays qu’une action nationale interprofessionnelle soit située à 5 jours seulement d’une échéance électorale politique d’ampleur nationale. C’est situer l’action syndicale sur un terrain dangereux, en l’exposant à toutes les tentations de détournements ou de récupérations politiciennes qui ne sauraient être son but.

8) S’ajoutent des thématiques avec lesquelles nous sommes en complet désaccord :
- Retrait du décret sur les rythmes scolaires
- Abandon de la refondation de l’école

9) La grève ça doit servir à quelque chose… surtout en temps de crise. Perdre encore une journée de salaire alors que la situation économique du pays est ce qu’elle est nous paraît totalement irresponsable. Nous ne nous lancerons pas dans une grève de témoignage qui n’est pas exempte d’arrière-pensées électoralistes.