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SE-UNSA 31


 Par SE031
 Le  mardi 5 mars 2024

Comité "mixité" du 4 mars

 

Le 4 mars 2024, le conseil départemental (CD) a réuni le " comité mixité " sur une journée (Voici un premier retour en attendant d’avoir les documents de travail).

Ces réunions s’inscrivent dans le projet du CD d’organiser réellement la mixité dans les collèges de l’agglomération Toulousaine (Les deux collèges les plus "ségrégués" de la ville ont été fermés entre 2017 et 2021 et les élèves répartis dans des collèges "favorisés" ; depuis 2022 deux nouveaux collèges et 7 collèges "favorisés" accueillent les élèves des collèges fermés).
Le comité suit le projet et réfléchit à son devenir.

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Durant la matinée, le conseil départemental et la Dsden ont présenté
- Le bilan des réflexions des ateliers du comité précédent
- L’observatoire académique de la mixité sociale
- Un bilan sur la situation actuelle des collèges

(Nous attendons l’envoi de ces documents, nous les publierons)

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La FCPE a pu présenter une étude sur les différences entre les IPS de chaque secteur de collège (plutôt équilibrés) et la réalité des IPS de chaque collège (moins équilibrée) ...

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Le SE-Unsa a rappelé (dans ses déclarations, voir au bas de l’article) :
- Que la raison première du manque de mixité sociale est connue (et financée) : le privé !
- Que si le CD fait un travail utile et nécessaire sur la sectorisation, il ne doit pas limiter son attention à ces 9 collèges, d’autres aussi ont besoin de soutien.
- Que l’Education nationale percute complétement les efforts de mixité avec le "choc des savoirs" qui impose un tri social des élèves du collège.

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L’avis du SE-Unsa :

- Si nous voyons que le conseil départemental mobilise des moyens conséquents, fait un travail de recherche (M Ben Ayed est intervenu) et de suivi ; nous sommes moins convaincu par l’implication de notre ministère...

- Malgré ce bémol, la convention (qui engage le rectorat sur des moyens) est une première en France et, si 9 autres départements ont aussi engagé ce travail sur la mixité, nous sommes scrutés par beaucoup dans le pays.

- Cet exemple haut-garonnais est un modèle pour certains, un repoussoir pour d’autres, il est pour nous une application concrète de revendications.
C’est bien un "enjeu sociétal" (dixit le vice-président du CD) qui va éclairer les débats nationaux à venir.


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L’après-midi a été consacré à un travail de recherche sur "les freins et les leviers" pour améliorer et pérenniser cette recherche de mixité.

Le comité réuni les représentants du CD, de la mairie, des personnels (Unsa et FSU présents), des parents (FCPE) ainsi que des personnels concernés (principaux, MMS, coordo REP...) et des associations intervenantes...

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Déclarations du SE-Unsa au comité mixité du 4 mars 2024

Le service public de l’éducation... contribue à l’égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative.... Il veille également à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d’enseignement.... "
C’est extrait ressemble au programme du conseil départemental pour les collèges, ce n’est pourtant que le premier article du code de l’éducation (L 111-1).
La loi qui régit (ou qui devrait régir) l’Ecole dans notre pays.

Nous sommes donc dans un département qui ne fait qu’appliquer la loi commune et se retrouve à faire (c’est le Recteur que je cite) : « une politique publique emblématique, concrétisé par un projet audacieux »

Dit autrement : notre ministère tourne tellement le dos à ce qui devrait être ses engagements qu’il se retrouve à conventionner avec un département qui, lui, souhaite les appliquer vraiment.

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Comment arrive-ton à cet écart, ce fossé, ce ravin même entre la loi et la réalité ?

La réponse est connue de tous. (et les documents distribués par les parents de la FCPE le démontrent excellement)
Plusieurs mots peuvent être utilisés : la triche, la fuite, la fraude…
Ces mots ne conviennent pas vraiment puisque le système est légal, autorisé et financé (à 73 %).

Le mot adéquat est donc « le privé ». Enfin privé de contraintes (puisqu’il choisit, qu’il tri, voire qu’il expulse ces élèves) mais abreuvé d’argent public.

Vous allez répondre que c’est un problème national et que notre assemblée n’a pas les moyens d’y remédier… Vous avez raison, c’est un problème.
Et nous tenions à le rappeler : Nous ne sommes pas dupes, c’est le principal problème.

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Concentrons-nous maintenant sur ce qui est possible pour le conseil département et pour la Dsden.

Pour le Conseil Départemental

- Vous nous avez annoncé au dernier comité de suivi (en avril et mai), que nous nous réunirions deux fois par ans, pour améliorer le suivi… Une « bilan de rentrée » à l’automne et une « préparation de rentrée » au printemps.
Cette année, il y a un peu de retard ? ou revient-on sur cet engagement ?

- Vous travaillez sur la sectorisation, c’est le levier d’action du département et les IPS des secteurs de collèges (des secteurs pas des collèges) montrent que votre travail est réel.

Au-delà des 3 collèges de REP +, quasiment tous les secteurs sont autour de la moyenne, entre 100 et 120.

- Nous souhaitons maintenant que votre engagement n’oublie aucun établissement.
Il y a les REP+, les REP, Guilhermy, St Simon et les 7 collèges « accueillants » et il y a aussi tous les autres.
Par exemple les collèges Jolimont, Auclert ou encore Lamartine sur la commune de Toulouse alertent régulièrement. Ils ne peuvent rester à l’écart de votre attention.

Pour l’Education Nationale

- Notre administration dit suivre et approuver le conseil départemental…
Pourtant, encore une fois, elle amène un nouveau problème, même « un choc ».

En effet, le travail accompli en Haute-Garonne percute frontalement l’injonction ministérielle de tri des élèves.
« Tri des élèves », oui le « choc des savoirs » qui voudrait imposer des groupes de niveau au collège ne créé pas autre choses que du tri social.

Les personnels résistent à cette volonté de retour en arrière, les personnels en collèges l’ont manifesté par la grève du 1er février, par leur rejet des groupes dans les établissements, par le refus des dotations dans les conseils d’administration (merci aux élus du conseil départemental de leur soutiens), par le vote de motions.
L’opposition des personnels demande un retrait de ce « choc des savoirs ».

D’ailleurs, ce « choc » de tri voudrait être imposé sans même que des heures soient attribuées pour l’accomplir ni que des personnels soient recrutés.
Il y a même une heure par semaine enlevée (discrètement) à chaque classe de 6e.

Alors, ces groupes, on les fait comment dans les sept collèges qui accueillent les élèves de REP ?
On fait une classe par quartier d’origine ? On pourrait y ajouter les élèves avec des notifications MDPH ? Ceux qui sont à l’ULIS ?

Une fois que vous aurez répondu que nous exagérons et peignons tout en noir… En vrai, comment fait-on pour ne pas récréer de la ségrégation ?

- Et deuxième demande pour l’éducation nationale : nous souhaitons maintenant que votre engagement n’oublie aucun établissement.

Vous avez annoncé des collèges, hors REP, qui ont des maximums par classe inférieur à 30. Pouvez-vous à nouveau préciser de quels collèges nous parlons ?

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Globalement, pour département et Education Nationale,

Nous vous rappelons que l’Unsa-éducation souscrit aux objectifs de mixité sur lesquels travaille ce comité, ils sont l’application concrète de la loi.

C’est parce que nous soutenons cette orientation que nous souhaitons qu’elle se concrétise partout, dans chaque établissement.

Cela demande des moyens et de la constance,
si nous pensons que le conseil départemental en a, nous en doutons pour notre ministère.