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SE-UNSA 31


 Par SE031
 Le  mardi 12 avril 2022

AESH - La situation dans le département (Audience du 8-4-22)

 

Le SE-Unsa 31 a (une nouvelle fois) été reçu par l’administration de Haute-Garonne pour discuter des AESH.

Moyens, (dys)fonctionnements, (dés)organisations... Le SE-Unsa a interrogé l’employeur sur toutes les questions que nous posent les collègues...

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- Etaient Présent·es pour l’administration  : M.DESTABLE, DASEN adjoint Haute-Garonne ;Mme SEGUIGNES, IEN SDEI 31 et M.SANCHEZ, RH SDEI
- Pour le SE-Unsa 31 : Franck
CALMELS, Enseignant et secrétaire Départemental et Lucile JOJOU, Aesh et responsable des AESH.

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En préalable...

En préalable, le SE-Unsa a répété que le travail des AESH est un sujet qui suscite énormément de questions au sein des AESH, des collègues enseignant·es, directeurs·trices et chef·fes d’établissement.

La réalité oblige à faire un état des lieux assez critique 
malheureusement…
De plus en plus de démissions, d’arrêts maladie au sein des AESH notamment à cause des conditions de travail qui se sont détériorées au cours de ces 2 dernières années.
La crise sanitaire a mis à mal tous les employés de l’Education Nationale mais lorsque la reconnaissance (passant entre autres, par le statut, le salaire très précaire même s’il y a eu des avancées) est absente, les AESH craquent.
Nous nous retrouvons face à une pénurie de personnel (par manque de moyens financiers) et les AESH croulent sous les accompagnements multiples qui mettent à mal le personnel mais surtout les élèves.
Si nous croyons au principe des PIAL (un accompagnement humain défini et au plus près des besoins de chaque élève, une réactivité dans l’organisation des accompagnements ou encore, l’idée d’une professionnalisation des AESH et une amélioration de leurs conditions de travail... ).
Force est de constater que la réalité du terrain est toute autre.

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Quels moyens ?

SE-Unsa 31 : Quel est le besoin estimé en terme de recrutement des AESH ? Quel est le budget ? Y’a-t-il des recrutements à venir ? Sous quelle forme ?

Daasen : Les AESH sont au nombre de 4200 en Haute-Garonne et représentent une population professionnelle très plurielle.
En effet, le métier est très variable et différent dans le sens où l’on a des agents dans le 1er degré (maternelle et élémentaire) et dans le 2nd degré (collège/lycée).
4200 AESH pour 10 000 notifications MDPH.
Nous rencontrons sur le terrain une pénurie d’AESH. Cette pénurie dûe au fait qu’il y a une explosion des notificiations MDPH en Haute-Garonne (plus qu’ailleurs).
Cette année, il y a eu une hausse des moyens de 11 % des AESH pour une augmentation de 30 % des notifications MDPH demandant un accompagnement humain pour les élèves en situation de handicap.

L’administration précise que les délais sur les listes d’attente pour les prises en charge des élèves, ainsi que le manque de places en structures engendrent une explosion des demandes d’accompagnement auxquelles le rectorat ne peut répondre favorablement au vu de l’enveloppe qui leur est attribuée.
Cette pénurie est donc aussi dûe à un manque de moyens financiers (et non par manque de candidats) : il n’y a plus d’enveloppe budgétaire permettant d’effectuer de nouveaux recrutements.
Il faudra donc attendre la rentrée 2022-2023 pour que l’administration se voit attribuer une nouvelle enveloppe et permettre de nouveaux recrutements et de nouvelles embauches.

→ Le SE-Unsa 31 déplore cet état de fait et tient à souligner que sur le terrain, les notifications tombent et les AESH déjà en poste doivent de plus en plus diviser leur temps d’accompagnement déjà très restreint, pour ne pas que les élèves notifiés restent non accompagnés.
Cela met à mal les équipes (AESH/enseignants) ainsi que les élèves en situation de handicap.

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Coordo PIAL, AESH référents ?

SE-Unsa 31 : Quelle(s) démarche(s) faut-il effectuer afin de devenir coordonateurs PIAL et AESH-référents ? Quel temps de décharge est-il accordé aux coordonateurs ? Comment les collègues sauront-ils quand c’est le bon moment pour postuler ?
D’ici fin avril, les personnes intéressées pourront postuler pour ces postes. Les informations seront envoyées sur les boîtes mails professionnelles des agents. Il est toujours d’actualité de donner 1/4 temps pour les coordo PIAL.

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Quels interlocuteurs ?

- SE-Unsa 31 : Les collègues nous font remonter très régulièrement qu’ils ne savent pas à qui écrire, qui contacter pour telle ou telle question. Ce n’est pas clair de trouver le bon interlocuteur. Que proposez-vous ?
Il faut se rendre sur le site de la SDEI (Service Départemental de l’Ecole Inclusive) où il y a un organigramme qui a été mis à jour récemment. Toutes les informations y sont.
Tout ce qu’il faut savoir c’est que la SDEI s’occupe de tous les sujets SAUF de la paie.
Pour les problèmes de paie, il faut se rapporcher de son gestionnaire.

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Titre II et hors titre II ?

SE-Unsa 31  : Quelle différence faîtes-vous entre les AESH titre 2 (employeur = DSDEN-rectorat) et les AESH hors titre 2 (employeur = un Etablissement Public Local d’Enseignement-Déodat de Séverac) ?
Sur quel(s) critère(s) déterminez-vous l’employeur des agents recrutés ?
Il n’y a pas vraiment de règle...Tout dépend des budgets de fonctionnement disponibles au moment des recrutements...
Ce qui est sûr, c’est que TOUS·TES les AESH en CDI sont employé·es par la DSDEN (Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale).

→ Le SE-Unsa 31 souligne que selon l’employeur, les AESH n’ont de fait pas accès aux mêmes droits et que cela n’est pas normal ni équitable.
Par exemple, l’application Colibri n’est pas accessible aux AESH Hors titre 2...Il ne peut pas y avoir de différence de traitement entre agents selon l’employeur qu’ils ont.

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Le temps périscolaire ?

SE-Unsa 31 : Quelle est la règle concernant le temps d’accompagnement périsoclaire sur la pause méridienne ? Nous avons remarqué des disparités : parfois des AVL (embauché·es par la mairie), parfois des AESH... quelle est la règle ?
L’Education nationale n’est pas responsable du temps méridien. Cependant, effectivement, des AESH accompagnent des élèves notifiés entre 12h et 14h, rémunéré·es par l’Education Nationale.
A terme, nous travaillons à ne plus avoir d’AESH sur la pause méridienne et sommes actuellement en train de travailler en lien avec la mairie, afin de donner la possibilité aux AESH de faire des "ponts", de lier les contrats entre la collectivité et l’Education Nationale, afin que les agents effectuent plus d’heures.
Ceci étant dit, l’administration ne souhaite pas enlever les heures aux AESH déjà en place, travaillant sur la pause méridienne, mais souhaite éviter, à l’avenir, que cela se reproduise.

→ Le SE-Unsa 31 tient à souligner que notre organisation syndicale défend dans son projet la possibilité pour les AESH d’accompagner les élèves en situation de handicap sur le temps pérsicolaire afin de pouvoir bénéficier enfin d’un temps complet et d’un salaire décent.

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Quelle quotité de travail ?

SE-Unsa 31 : Quels types de contrats sont ou vont être proposés ? Comment les AESH peuvent-iels augmenter ou diminuer leur quotité ?

Les contrats proposés sont des contrats de 19h30/24h/27h/32h et 39h (pour les AESH-référents). Lorsque l’agent veut augementer ou diminuer sa quotité de temps de travail, ce dernier doit en formuler la demande écrite, la faire passer par son/sa directeur·trice ou chef·fe d’établissement et c’est l’IEN SDEI qui statuera en fonction des besoins du service.

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Les entretiens professionnels ?
Quand, comment, qui, pourqoui ...

SE-Unsa 31 : Concernant les entretiens professionnels, serait-il possible de donner de la clarté à la lettre hebdomadaire départementale envoyée aux écoles ?
Il est bien stipulé dans les textes que c’est au chef de service, soit, l’IEN (dans le 1er degré), de faire passer les entretiens professionnels aux AESH et non aux directeurs·trices, qui n’ont pas cette tâche dans leurs prérogatives et qui ne sont en aucun cas les supérieurs hiérarchiques des AESH. Qu’en est-il ?

On demande aux directeurs·trices de nous aider à faire passer ces entretiens. Les IEN ne peuvent pas faire passer ces derniers au vu du nombre d’AESH à évaluer. De plus, il nous paraît logique que les directeurs·trices les fassent passer car ces derniers·ères connaissent mieux le travail des AESH que les IEN qui ne les connaissent pas.

→ En réponse, le SE-Unsa 31 trouve ça très dommageable qu’effectivement les IEN ne connaissent pas les AESH et souligne que c’est très révélateur de ce sentiment qu’ont les AESH, de ce manque de considération par la hiérarchie.
Qu’effectivement, les directeurs·trices les connaissent mieux, mais ce n’est pas une raison car le chef de service reste l’IEN et que cela peut engendrer des conflits internes et une surcharge de travail aux directeurs·trices qui se voient une tâche supplémentaire ajoutée. Qu’en est-il des directeurs·trices qui ne voudront pas faire passer ces entretiens ?

Les directeurs·trices aident juste à remplir la feuille d’évaluation. S’ils ne veulent pas le faire, les AESH peuvent s’auto-évaluer avec seulement leur avis consultatif. Ca sera à eux d’en assumer les conséquences car cela peut amener des tensions venant des AESH.
Certains·es ont besoin de cet entretien pour aboutir à la signature d’un CDI...C’est à eux/elles de voir ce qu’iels veulent faire...
Nous leur demandons de l’aide car les IEN ne sont pas assez nombreux et c’est impossible de faire passer ces entretiens à tous les AESH qui le doivent.
Les IEN passeront quelques entretiens professionnels, notamment avec les agents qui "posent problème" car nous ne pouvons pas nous permettre de cédéiser du personnel non compétent. 

→ Le SE-Unsa 31 demande donc de bien préciser que légalement, les directeurs·trices n’encourent rien si iels refusent de les faire passer. C’est une sollicitation des services et non une injonction ?
C’est vrai. Aucune obligation. Mais une aide que l’on demande et surtout une aide pour que les collègues AESH puissent enfin bénéficier d’entretiens professionnels et ne pas ajouter de tension dans les équipes. C’est tout de même l’IEN qui signera l’entretien donc c’est bien lui le garant de cet entretien, par le biais de l’avis professionnel du/de la directeur·trice.

→ Le SE-Unsa peut comprendre l’urgence et le manque de personnel IEN pour faire passer ces entretiens mais déplore tout de même cette méthode car les directeurs·trices se retrouvent acculé·es d’une nouvelle tâche chronophage et qui les mette dans une position délicate vis-à-vis des AESH.
Ces derniers rencontrent déjà des difficultés à se trouver une place au sein de la communauté éducative parce que c’est un métier émergent, parfois mal ou peu considéré et le fait de se faire évaluer par le/la directeur·trice peut engendrer des confusions et instaurer un climat "hierarchique" désagréable.
La neutralité possible avec un chef de service qu’est l’IEN évite justement ce genre de problématique et le SE-Unsa 31 a tout de même demandé si l’administration aurait envisagé la possibilité que les collègues enseignant·es soient évalué·es par le/la directeur/trice de leur école ? (Nous restons à ce jour sans réponse de leur part...)

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Changement dans les affecattions ?

SE-Unsa 31 : Si un·e AESH souhaite changer d’affectation au sein du même PIAL ou partir dans un autre PIAL, comment cela se passe-t-il actuellement ? Les collègues nous font remonter que c’est très compliqué, voire, n’ont aucune réponse de votre part.

Il n’y a aucun critère...
Les AESH n’appartenant pas encore à un corps (contrairement aux enseignants par exemple), aucun outil n’a été crée pour décider de ce type de demande et comment on y répond.
On fait du cas par cas, en fonction des besoins de services et des cas d’extrême urgence.
Au sein du même PIAL, l’agent peut en faire la demande au co-pilote du PIAL qui sait beaucoup mieux que nous les besoins du terrain et qui peut donc dire si c’est possible ou pas.
Pour changer de PIAL, c’est la SDEI qui se réserve le droit d’accepter ou de refuser mais actuellement, c’est très compliqué de pouvoir changer...

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Situations particulières...

Le SE-Unsa 31 a par la suite traité des cas particuliers que vous, collègues (AESH, enseignants, directeurs·trice, coordonateurs PIAL) nous avez fait remonter. Nous allons à présent leur faire passer par écrit ces problématiques et attendons que ces dernières soient entendues voire résolues dans la mesure du possible.

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L’audience a duré 1h30.