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SE-UNSA 31


 Par SE031
 Le  samedi 21 septembre 2019

Ecole inclusive : où sont les moyens nouveaux ?

 

École inclusive rentrée 2019 : où sont les moyens nouveaux ?

Le ministre Blanquer l’a claironné dès le mois de juin, la rentrée 2019 sera zéro défaut, et donc, les services académiques et les IEN ont doctement répété : Oyez, oyez, la rentrée s’est bien passée.

Le Service Départemental de l’Ecole Inclusive (nouveau nom de l’ASH) est en route vers des lendemains qui chantent.

En Haute-Garonne, la réalité est autre, la scolarité des élèves en situation de handicap ne se résume pas à des gesticulations médiatiques et à des mantras répétés par les IEN ni à l’installation des PIAL. Les PIAL ne sont pas généralisés, un bilan sera indispensable avant toute généralisation tant les pratiques d’un PIAL à l’autre sont diverses.  En septembre 2019, 6100 élèves devraient avoir un notification d’accompagnement notifiée par la MDPH 31.

De nombreux élèves n’ont pas encore d’AESH, plusieurs semaines après la rentrée, les conditions de travail des collègues ULIS, par exemple en raison des effectifs et des profils parfois incompatibles des élèves, en EMS également, en UE, en SEGPA en raison des effectifs et du nombre croissant d’élèves ayant un PPS, ainsi que celles des ERS, se dégradent visiblement.

Que dit la circulaire « école inclusive » ?

La circulaire de rentrée consacrée à l’école inclusive est parue le 6 juin 2019, accompagnée d’un vade-mecum sur la mise en œuvre des PIAL (les pôles inclusifs d’accompagnement localisés).
Elle est également accompagnée d’une circulaire définissant le nouveau cadre de gestion des AESH.

L’objectif affiché est de donner des suites opérationnelles aux annonces du 11 février 2019 issues de la concertation sur l’école inclusive engagée durant quatre mois entre octobre 2018 et janvier 2019.

Le constat initial de cette circulaire précise que « depuis la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les effectifs d’élèves en situation de handicap sont passés de 118 000 à 340 000. Le nombre d’élèves accompagnés est passé de 26 000 en 2005 à 166 000 à la rentrée 2018 »

Face à cette augmentation des demandes et afin de rendre plus efficientes les inclusions, nous aurions pu nous attendre à une augmentation des moyens… Ce n’est malheureusement pas le cas ! Les personnels confrontés aux difficultés au quotidien pour que l’inclusion soit une réussite restent largement sur leur faim.

La circulaire présente de nombreuses annonces que le ministère de l’Éducation nationale et la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées qualifient de changement en profondeur, de « transformation générale » du système éducatif. Il s’agit ni plus ni moins que de mettre en œuvre le « Service Public de l’École inclusive ».

Sont présentés :
- l’utilisation de l’outil d’évaluation Qualinclus (à quelles fins ?),
- l’apparition d’un livret de parcours inclusif,
- le temps de rencontre avec les parents pour les PE (6 heures sur les 48 heures, à la place de quoi ?).

Que reste-t-il à préciser ?

Sont peu précisés et seront l’occasion pour le SE-Unsa 31 de demander des précisions au niveau local et national :
- Les moyens mis en œuvre pour réaliser les dispositions de formation et d’allègement de service pour les directeurs qui accepteraient d’assumer ces fonctions.
- La gestion l’opposabilité des parents.
- La carte des PIAL en Haute-Garonne a été remise aux élus du SE-UNSA lors du CDEN, on peut se questionner sur les modalités de l’harmonisation des pratiques entre les différents PIAL. Les AESH ne doivent pas en faire les frais.

De plus, pour les personnels d’enseignement et d’éducation qui expriment des besoins forts d’information et de formation comment se contenter d’une plateforme numérique, d’une information le jour de la prérentrée, et de courts modules de formation (3 ou 6 heures) et cela, sans nouveaux moyens de formation ?

Le SE-UNSA 31 regrette que les PIAL ne soient pas plus utilisés comme des pôles-ressources de professionnels aptes à répondre aux besoins des élèves mais soient quasi-exclusivement destinés à la gestion des accompagnants.


Pour conclure

La rationalisation de l’accompagnement humain est la motivation première de ce texte. Les personnels auront du mal à y trouver leur compte. Les services académiques relaient les paroles du ministre, pour autant les faits devraient inciter à relativiser cette rentrée « zéro défaut ». Les PIAL, les AESH, le nouveau mode de calcul du temps de travail sont autant de nouveautés menées au pas de course et négligent encore trop l’avis et l’expertise des organisations syndicales et/ou des partenaires des associations médico-sociales« experts » du handicap.

Le ministre veut aller vite, communique abondamment, mais ira-t-il loin s’il continue d’ignorer les actrices et acteurs qui œuvrent au quotidien au service de l’École inclusive, au plus près des plus de 100 000 enfants et jeunes en situation de handicap accueillis aujourd’hui dans les écoles et établissements