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SE-UNSA 31


 Par SE031
 Le  jeudi 20 décembre 2018

Budget 2019 - déclaration Unsa au CTM

 

Suite au CTM (comité technique ministériel) du 19 décembre, le ministère a publié les dotations en poste pour la rentrée 2019.

Le ministère annonce, au niveau national :
- La présentation du budget : une entourloupe ministérielle, voir notre article > ICI <

- Pour les écoles, 2 325 postes supplémentaires pour 33 612 élèves en moins prévus.
Voir le détail > ICI <

- Pour les collèges et lycées, 2 450 postes en moins pour 32144 élèves supplémentaires prévus.
Le ministère maquille les suppressions en enlevant l’équivalent de 2085 postes en heures supp., pour ne laisser que 365 suppressions de postes...
Voir le détail > ICI <

Pour Midi-Pyrénées.

- (Il y a 13 534 postes) Il y aura 55 postes de plus dans les écoles, pour 0,4 % d’élèves en moins.
N’oublions que ces postes doivent aussi servir au dédoublement des CE1 en REP...
(Le rectorat fera la répartition entre les huit départements, au CTA prévu le 21 janvier 2019)

- (Il y a 16 948 postes) Il y aura 37 postes de plus pour les collèges et lycées, pour 1,37 % d’élèves en plus.

Une dotation qui annonce déjà que nous n’aurons aucune amélioration dans nos classes en 2019...

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Déclaration de l’UNSA Education
au CTMEN du 19 décembre 2018

Mesdames et Messieurs,

Les élections professionnelles confortent la représentativité de l’Unsa dans la fonction publique et ses trois versants. Elle est l’une des quatre organisations syndicales représentatives dans les trois versants (État, Territoriale, Hospitalière) et la seule organisation à progresser dans chacun d’eux. Sur la seule Fonction Publique de l’État, l’Unsa pro­gresse de plus d’un point et gagne un siège au conseil supé­rieur de la Fonction Publique de l’Etat (15,9% des suffrages exprimés et 4 sièges au CSFPE).

C’est forte de cette représentativité accrue que l’Unsa éducation aborde les graves questions qui se posent à notre pays au travers de la crise des « gilets jaunes ». Leurs revendications, pour contradictoires parfois qu’elles paraissent, font ressortir nettement la demande d’une plus grande justice sociale et d’une meilleure écoute de la part du pouvoir.

Le président de la République a répondu à cette crise en annonçant des mesures en faveur du pouvoir d’achat et en invitant les employeurs à accompagner cet effort. Or, à aucun moment il n’a évoqué la situation des agents publics, et, pour ce qui nous concerne, plus particulièrement ceux qui sont au service de l’école.

Comment, face à un mouvement réclamant justice et écoute, la plus haute autorité de l’Etat peut-elle annoncer des mesures d’amélioration du pouvoir d’achat tout en ignorant la situation de ses propres employés au service du public, au service de l’école ? Car, à ce stade, aucune prime exceptionnelle n’est annoncée pour les agents publics et encore moins une perspective d’augmentation du point d’indice.

Est-il nécessaire de rappeler, notamment, que certains d’entre eux, comme les AESH, sont rémunérés en dessous du SMIC ?
Que 46% d’entre eux, agents de catégorie C, ont des rémunérations proches du SMIC ?

Que beaucoup d’agents non titulaires et de fonctionnaires de catégorie B, voire de catégorie A, ont des rémunérations inférieures à ce que leurs responsabilités, assumées parfois au-delà de leur niveau de recrutement, devraient autoriser ?

C’est pour cela qu’avec l’Unsa Fonction Publique, l’Unsa éducation a adressé un courrier au Président de la République et propose aux agents d’en faire de même pour que leur engagement au service du pays soit justement reconnu.


Sur le service du pays, justement, nous avons bien des inquiétudes.

Les suppressions de postes dans les services publics en général et à l’éducation nationale en particulier, à l’heure, de la réforme du baccalauréat et de la réorganisation des académies, nous semblent à la fois mal venues et dangereuses pour les réformes elles-mêmes.

S’agissant de la réforme du lycée devant s’articuler avec la réforme du bac, les moyens alloués doivent au moins être constants de façon à ne pas hypothéquer les effets attendus. Or, les suppressions annoncées, dont nous allons découvrir les modalités ce jour même, risquent de mettre en péril l’accès effectif pour tous les élèves, à l’ensemble des spécialités du bac 2021.

Ce qui nous remonte des académies n’est guère plus encourageant. Il semblerait que les recteurs calculent les moyens attribués sur la base de trois enseignements de spécialité par division de première sans aucune marge pour financer un choix plus large et tenir compte d’éventuels effectifs inférieurs à 35. Certaines stratégies vont dans le sens d’un financement des enseignements spécialisés sur les marges d’autonomie des établissements. Dans les rares cas où l’esprit de la réforme se voudrait mis en œuvre, ce sont les tableaux de répartition des moyens qui deviennent alors impossibles à construire, en repoussant à la fin du second trimestre la finalisation de l’offre de spécialités.

Ainsi, les réductions budgétaires sur fond de réforme du bac général et de transformation de la voie professionnelle sont autant de mauvais signaux qui laissent penser que l’amélioration pour les élèves ne sera pas au rendez-vous. Or, les écoliers d’aujourd’hui ne sont-ils pas notre avenir ? Hypothéquer cet avenir est-il responsable ? L’égalité des chances ne devrait-elle pas, au moins, être garantie ?

L’égalité des chances, le candidat Emmanuel Macron en avait fait la promesse. L’égalité des chances, cela passe par plus de justice sociale. La perspective d’une vaste concertation est séduisante, mais doit remplir certaines conditions. La fiscalité, le logement, la mobilité, l’emploi, autant de thèmes participant à la transition écologique, doivent être traités avec une logique de co-construction visant la justice sociale.

Jusqu’à présent, les corps intermédiaires que constituent les syndicats ont été bien plus informés, voire mis devant le fait accompli, que réellement associés au changement et aux réformes.

L’épisode des promotions de la CAPN des personnels de direction hier en est une illustration inquiétante. L’ensemble des organisations syndicales siégeant a dénoncé « une rupture de confiance dans le cadre du dialogue social car le ministère ne tient pas les engagements antérieurement pris sur ce point avec les organisations »

Le dialogue social n’est pas simplement la condition d’une forme de démocratie particulière. Il est un élément essentiel, au côté de la représentation politique et de la libre expression citoyenne, de la démocratie « tout court ».

Je vous remercie.