Le 10 novembre, le conseil départemental a reçu l’Unsa-éducation 31 sur les questions de

mixité scolaire dans l’agglomération toulousaine

Mme Leclerc, vice-présidente du Conseil départemental (CD) commence cette audience en nous indiquant que ce projet de mixité sociale sur Toulouse est un projet partagé dans lequel ce que disent leurs partenaires, entre autres les organisations syndicales, est important.
Ce projet n’est pas ficelé ni figé et d’ailleurs il a évolué depuis le départ. Le CD 31 a abandonné, par exemple, l’idée des binômes.
Pour eux on ne peut y arriver que s’il y a consensus.

Au départ, le projet était de rééquilibrer les collèges REP + mais il y a eu une évolution dans le projet car en cherchant les informations dans les collèges REP+, ils se sont rendus compte qu’il n’y avait pas consensus dans ces établissements et que surtout il y avait deux grandes situations différentes dans ces collèges-là :

- D’un côté on a Rosa Parks, G. Sand et Stendhal dans lesquels il y a vraiment une mixité dans les quartiers où les collèges recrutent.
Mais de plus en plus cette mixité ne se retrouve pas réellement dans le collège de secteur car par le biais des dérogations les familles parviennent à éviter ces établissements.
Dans ces établissements selon M. Delrue du Conseil Départemental il y a une vraie volonté de concentrer les efforts pour faire revenir les familles du secteur dans ces établissements.

- De l’autre côté on a Badiou et Bellefontaine, établissements dans lesquels il n’y a pas du tout de mixité car elle est déjà inexistante dans les quartiers où ils recrutent.
Très peu de familles issues de CSP plutôt favorisées dans ces quartiers.
Pour le CD, les parents sont demandeurs de sortir de ces quartiers pour permettre à leurs enfants une meilleure réussite.
Selon le CD encore, un parent est même intervenu en réunion publique avec une formule choc : leurs enfants n’auraient « que deux choix dans ces quartiers-là : la mosquée ou la drogue ».

Le but étant d’être plus réactif que la politique de la ville, le CD 31 veut maintenant agir. Jusqu’à présent l’ancien Président du Conseil Départemental, M. Izard pour ne pas le citer, ne voulait pas attendre parler de l’idée de détruire (pour reconstruire !) un seul collège toulousain malgré les sollicitations et les alertes des services.
Le nouveau Président, G. Méric, est lui plutôt réceptif, voilà pourquoi le budget pour ce chantier a été voté récemment. L’idée donc du Conseil Départemental serait de reconstruire un collège dans le cadre de la Politique de La Ville, d’ici 2021.

Dans la suite de la discussion nous avons évoqué la situation du collège Fermat.
Le Conseil Départemental nous a dit que dans cet établissement il y avait quand même de la mixité sociale puisque à peu près 30 élèves sur les 850 du collège viennent des établissements de REP+ (!). 
Ils arrivent à obtenir l’affectation dans ce collège et pas dans celui de leur secteur par le biais des options et dérogations. Du coup ces élèves qui ne sont pas affectés dans leur collège de secteur manquent vraiment aux REP+ pour une vraie mixité sociale.
Par conséquent dans leur projet de destruction et de reconstruction d‘un collège toulousain en REP+ (Badiou ou Bellefontaine) ils veulent un vrai partenariat avec l’Inspecteur d’Académique pour travailler sur les dérogations.

Nous avons également évoqué le point des établissements REP. Pour le Conseil Départemental il n’y a pas à toucher à ces établissements-là. Le problème dans ces collèges c’est qu’un quart des élèves ne sont pas dans leur collège de secteur public mais dans un autre collège public ou partent vers le privé car pour les habitants du quartier ces collèges ne sont pas assez réputés… même s’ils sont mieux que ceux REP+ !

Les nombreuses dérogations provoquent des fuites en cascade, c’est-à-dire fuite de REP+ vers REP et de REP vers collèges plus favorisés.

La ville de Toulouse annonce construire "10 écoles" pour faire face à l’afflux d’élèves ; cela aura un impact sur la sectorisation.
Il faut tenir en compte dans ce projet que depuis deux ans la courbe est inversée : auparavant Toulouse perdait des élèves tous les ans alors que depuis 2 ans les chiffres ne font que progresser. Et il ne faut pas oublier qu’il est prévu que d’ici 5 ans il y ait 3000 élèves de plus scolarisés à Toulouse.

En conclusion, le CD 31 nous a indiqué que ce projet de transition de mixité sociale doit prendre effet au 1^er septembre 2017.
Ils ont insisté sur le fait qu’ils ne veulent pas affecter les élèves de REP+ en REP et qu’ils ne veulent pas surcharger le collège Nicolas Vauquelin car il ne faut pas casser l’équilibre qu’il y a dans ce collège.

L’Unsa Education a enfin évoqué avec eux le rôle des transports dans ce projet de mixité sociale.
Le CD 31 laisse Tisséo maître d’œuvre sur les lignes car ils sont plus forts sur les offres de marché, mais si Tisséo n’accepte pas de faire le transport entre les écoles de destination et le collège d’arrivée, le Conseil Départemental s’engage à faire ce lien car pour eux le lien de transport est une problématique centrale pour faire une vraie mixité sociale.

L’Unsa Education précise que les établissements privés sont, eux, très bien organisés en matière de transports scolaires en allant chercher les élèves loin dans l’agglomération toulousaine…