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M Attal, l’Ecole ne peut attendre
Article publié le jeudi 7 mars 2024.
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Courrier du SE-Unsa Ă  Monsieur le Premier Ministre,


La situation de l
’Ecole aujourd’hui, de ses personnels et de ses élèves, semble suspendue à votre entière décision et dépendre de votre agenda, alors même qu’elle n’a sans doute jamais connu de telles urgences dont elle ne peut souffrir d’attente.

Certes, dès votre départ de la rue de Grenelle, vous aviez annoncé emporter avec vous à Matignon le dossier de l’Ecole et au SE-Unsa nous vous avions demandé de rester le garant d’une Ecole qui a les moyens de fonctionner mais pas d’en rester le pilote.
La réalité est
inverse : l’Ecole vient de se voir annoncer des restrictions budgĂ©taires et sa ministre actuelle est contrainte d’attendre vos arbitrages.

Pourtant, il y a seulement quelques mois, vous aviez admis que notre Ecole, au regard de ses enjeux et de ses difficultĂ©s, devait bĂ©nĂ©ficier de mesures rĂ©unissant investissement, courage et rĂ©activitĂ©. Qu’en est-il quelques mois plus tard ?
Passé l
es remous médiatiques d’une succession de ministres, c’est un calme anormal et inquiétant qui règne sur le plus gros ministère de notre pays.
Toute urgence semble ĂŞtre devenue moins urgente.

*

Les leviers de l’attractivité ne sont toujours pas activés

Vous l
’aviez annoncé comme votre chantier prioritaire en septembre 2023, la pénurie de personnels, principal frein à la réussite de tout dispositif visant à faire réussir l’Ecole, ne s’est vue apportée aucune réponse.
Les constats sont largement partagés, les leviers
efficaces Ă  activer aussi. L’exemple le plus flagrantest le dĂ©placement, dès 2025, des concours deux ans plus tĂ´t qu’actuellement pour les personnels enseignants et d’éducation. Alors que tout lemonde sait dire que ce dĂ©placement contribuerait Ă  rĂ©augmenter de façon significative les viviers de candidats, les annonces se font attendre depuis de longs mois. Or l’heure tourne et ne joue pas en la faveur de cette mesure pourtant essentielle mais nĂ©cessitant du temps de construction et d’articulation. Le gouvernement jouerait-il la montre pour s’éviter de choisir entre la santĂ© de l’Ecole et un autre flĂ©chage des moyens de l’Etat ?

*

Le plan Choc des savoirs est devenu illisible

Face à la crispation, et même la colère, générée par les annonces du plan Choc des savoirs,aggravée par la réalité des moyens insuffisants alloués pour le mettre en place, le SE-Unsa en appelle à l’honnêteté politique et demande l’abandon de l’intégralité des mesures qui soutiennent le plan. Décalage avec les besoins réels, investissement au rabais, temps de mise en œuvre insuffisant et dialogue suspendu, tout plaide pour un renoncement du plan Choc des savoirs.
Concernant
les groupes de niveau, la ministre a beau tenter de rassurer, jouant sur les mots et les chiffres, plus rien ne les justifietant ils sont devenus impopulaires faute d’avoir su convaincre de leur efficacité.
Les moyens que vous vous ĂŞtes satisfaits d
’obtenir en janvier, malgré tout très insuffisants, doivent permettre aux équipes degérer la diversité des besoins des élèves sur la base de leur expertise et de leur choix les plus adaptés, et non sur la base de cadres contraints inadaptés et dommageables.

*

L’Ecole inclusive semble avancer sans les personnels
Elle Ă©tait, elle aussi, l’un des objets qui devait occuper le dialogue il y a des mois, entachĂ©e d’un constat très alarmant : les personnels sont au bord de la rupture face Ă  la difficultĂ© d’accompagner tous les Ă©lèves dans de bonnes conditions.

L’Ecole pour tous n’a pas les moyens de bien accueillir, elle le fait donc au dĂ©triment desĂ©lèves et des personnels. Cependant, alors que lĂ  aussi les propositions pour amĂ©liorer la situation de l’Ecole inclusive existent, le SE-Unsa en a fait, et alors que ce dossier doit urgemment ĂŞtre Ă©changĂ©et travaillĂ©, le dialogue est au point mort. Mais visiblement pas pour tout le monde. Ce dossier interministĂ©riel rĂ©unit certains acteurs et continue d’avancer mais sans les personnels concernĂ©s de l’Education nationale !
Qu’en penser si ce n’est une volonté de prendre des mesures qui seront à rebours de ce que les personnels dénoncent depuis des années et à rebours de leur capacité à accueillir une partie des élèves.
Qu’en penser si ce n’est un acte II de l’Ecole inclusive qui, sans les personnels, ne pourra qu’aggraver la situation actuelle déjà trop douloureuse. Il y a donc urgence à reprendre le dialogue pour construire une Ecole pour tous efficace et aux contours partagés.

*

Dans ce contexte d’une Ecole reléguée au second,voire au troisième plandes priorités gouvernementales alors qu’elle n’a pas le luxe de l’être, le SE-Unsa vous demande de vous rappeler vos constats lucides d’il y a seulement quelques mois et de tenir vos engagements pour que l’Ecole de tous puisse fonctionner.

Redonnez toute lĂ©gitimitĂ©Ă  la ministre Mme Nicole Belloubet pour dialoguer et acter, pour rĂ©pondre et dĂ©cider. Elle doit pouvoir rouvrir au plus vite le chantier de l’attractivitĂ©, elle doit pouvoir revenir sur le plan Choc des savoirs en Ă©coutant ce que dit toute la communautĂ© Ă©ducative et elle doit pouvoir Ĺ“uvrer avec les personnels Ă  une Ecole inclusive qui cesse de faire souffrir.

Renoncez à faire des économies sur l’éducation des élèves et jeunes de notre pays. Nous savons tous à quel point ces économies coûtent cher, très cher, à l’équilibre d’un pays.

 
 
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