SECTION SE-Unsa de la HAUTE GARONNE - 19 BD SILVIO TRENTIN - 31200 TOULOUSE
Tél. 05 61 14 72 72 - 31@se-unsa.org - Facebook
L’école
selon Zemmour : ordre nouveau et vieilles badernes
Le candidat
Zemmour vient d’annoncer ses propositions sur l’école dans le cadre de sa
candidature aux élections présidentielles.
Disons-le
simplement : ces 15 propositions ne résoudront absolument aucun des problèmes
de l’école actuellement ; au contraire, leur application creuserait encore
davantage les inégalités dans la société française et entraînerait de graves
conséquences.
L’UNSA Éducation décrypte ce
programme d’extrême droite.
Éric Zemmour s’est déclaré candidat aux
prochaines élections présidentielles le 30 novembre dernier, et il précise peu
à peu son programme.
La partie sur l’éducation arrive après des
propositions sur la justice, l’économie ou bien encore juste après celles
concernant… les automobilistes. Cela suffit à montrer que l’éducation n’est en
soi pas la priorité de ce candidat.
Que disent ses 15 propositions ? Pour
effectuer ce décryptage, nous nous basons sur les deux documents publiés, dont
le contenu diffère un peu : d’une part le communiqué de presse, et d’autre
part l’ensemble des propositions accompagnés de visuels que l’on trouve sur le
site du parti de Zemmour « Reconquête ! »
Des mesures rétrogrades
Elles concernent tout d’abord les trois niveaux
d’enseignement, primaire, collège et lycée : pour les plus jeunes, il est
nécessaire de s’arrêter sur les fondamentaux « lire, écrire,
compter », vieille lubie des plus réactionnaires qui pensent que les plus jeunes
élèves apprennent de moins en moins.
Mais surtout, il souhaite créer un certificat d’études primaires, ce qui indubitablement créera un tri parmi les élèves. Cela sera renforcé par la fin du collège unique et l’orientation dès 14 ans. Enfin, le lycée servira avant tout à créer des classes d’excellence.
On le voit donc : une grande partie des intentions de Zemmour consiste à faire le tri entre élèves à l’école et à faire la promotion d’une élite. L’application de telles mesures n’entrainerait que le creusement des inégalités et la construction d’une société à plusieurs vitesses.
Cela va à l’encontre du projet émancipateur porté
par l’école publique depuis la fin du XIXème siècle. Surtout, ces mesures
reflètent un passé mythifié, le fameux « c’était mieux avant ! »
que Zemmour, qui se prétend historien à ses heures, valorise à longueur de ses
discours rétrogrades.
L’école privée mais pas la laïcité
Enfin, le communiqué de presse qui annonce ce
programme précise que Zemmour souhaite valoriser l’école privée, sanctuaire
selon lui de la réussite, alors que l’école publique s’est effondrée. Cette
vision passéiste, qui reprend les discours pétainistes sur l’école après la
défaite de 1940, suffit à montrer que ce programme entraînerait de graves
atteintes à la laïcité. Ah oui tiens, et la laïcité ? Pas un mot à son
sujet, ce qui suffit à montrer la supercherie des idées défendues dans ce
programme qui comme le dit le spécialiste de l’éducation Claude Lelièvre est
tout simplement un « tas d’âneries ».
L‘UNSA Éducation persistera à dénoncer la
supercherie, l’inefficacité et la dangerosité des programmes de l’extrême
droite.
Là où elle est au pouvoir, et là où les idées extrémistes et nationales
populistes émergent, l’UNSA Éducation continuera d’accompagner les citoyens,
les citoyennes et les collègues pour défendre pied à pied, les valeurs et les
principes de notre République, tout particulièrement celles de fraternité et de
solidarité.
L’école que Zemmour et ses partisans
veulent est une école de ségrégation sociale, qui renforcera une élite au
service d’un ordre nouveau qu’il aspire de ses vœux. En reprenant de vieilles
idées ressassées depuis des lustres par les plus réactionnaires, il montre sa
volonté de créer une école qui s’éloigne du modèle républicain et de notre
démocratie émancipatrice : c’est en cela que les idées défendues par
Éric Zemmour sont dangereuses.
Pour aller plus loin
Le lien
vers le communiqué de presse en ligne >ICI<
Le lien vers l’article de Claude Lelièvre >ICI<