SECTION SE-Unsa de la HAUTE GARONNE - 19 BD SILVIO TRENTIN - 31200 TOULOUSE
Tél. 05 61 14 72 72 - 31@se-unsa.org - Facebook

 
Loi sur les principes de la RĂ©publique : il reste tant Ă  faire
Article publié le vendredi 26 février 2021.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

Les députés ont adopté en première lecture le projet de loi confortant le respect des principes de la République.

Ce texte se voudrait une rĂ©ponse pour renforcer le « pacte rĂ©publicain »â€¦ nous voyons de nombreux oublis pour redonner Ă  notre « RĂ©publique… sociale » cohĂ©sion et solidaritĂ©.

De larges extraits de notre analyse :

*
Il y a des apports positifs

- L’obligation de neutralité pour les salariés de droit privé investis d’une mission de service public, la formation obligatoire des fonctionnaires au principe de laïcité, et particulièrement pour les enseignants…

- Le SE-Unsa approuve aussi l’interdiction faite aux professionnels de santé d’établir des certificats de virginité
(lire notre article Si l’on parlait virginitĂ© ?)…
À cela s’ajoutent une meilleure lutte contre la polygamie, les mariages forcés et pour l’égalité dans l’héritage.

- Enfin, des éléments viennent renforcer l’arsenal judiciaire, introduits à la suite de la mort de Samuel Paty.
Pour le SE-Unsa, ces renforcements juridiques seront vraiment utiles Ă  condition que la rĂ©ponse judiciaire soit proche du temps scolaire : si de tels agissements Ă©taient jugĂ©s un an ou deux après les faits, cela perdrait en efficacitĂ©.

Des mesures inabouties

- Le nouveau régime d’instruction en famille passera du régime de déclaration à celui d’autorisation, avec des dérogations…
Ă€ ce stade et compte-tenu de l’amplitude des dĂ©rogations, il est difficile de mesurer l’impact de cette loi sur le dĂ©veloppement de l’instruction en famille ?
Ces dispositions seront effectives à la rentrée 2022 pour les nouveaux et à la rentrée 2024 pour ceux qui pratiquent déjà l’instruction en famille.

- Pour les établissements d’enseignement hors contrat, un énième renforcement des contrôles est prévu… elles demeureront insuffisantes tant que des éléments essentiels (projet pédagogique, liste des personnels) ne seront toujours pas exigibles dans le dossier d’ouverture.

*
Une mesure inacceptable.

L’article 28 de la loi relève de la faute politique.
Jusqu’à présent, le patrimoine immobilier des associations cultuelles était strictement réservé à l’exercice du culte.
Or, cet article leur permettra dĂ©sormais d’en faire une exploitation commerciale qui va se cumuler avec les avantages fiscaux qui concernent dĂ©jĂ  les dons des fidèles : double jackpot !

Outre le fait que cette loi favorisera le culte qui possède le patrimoine foncier le plus important, on peut envisager la constitution de vĂ©ritables trusts immobiliers qui pèseront, par leur dimension, sur les choix Ă©conomiques nationaux.
Pour le SE-Unsa, il s’agit d’une violation de l’esprit de la loi de 1905 : cette mesure devrait ĂŞtre tout simplement retirĂ©e.

*
La mixitĂ© scolaire ?
Un levier pour faire RĂ©publique

- L’enseignement public est insuffisamment sécurisé dans ce texte. Pourtant, les difficultés qu’il rencontre sont notamment liées à une érosion continue de la mixité scolaire qui génère des inégalités persistantes.

Cette érosion se manifeste au sein du Service public… avec ces micro-séparatismes, qui minent à leur échelle le pacte républicain.
Mais cela se manifeste surtout par la concurrence déloyale des établissements d’enseignement privés sous contrat.
Cette concurrence alimentée par l’argent public aboutit à un tri social de la jeunesse de notre pays selon le rang de leurs parents dans la société.

Pour ces raisons, le SE-Unsa accueille favorablement les avancĂ©es, modestes mais rĂ©elles, contenues dans cette loi, pour obtenir un Ă©tat des lieux de la mixitĂ© sociale : le gouvernement devra remettre un rapport sur la mixitĂ© sociale dans les Ă©tablissements privĂ©s sous contrat…

*
L’avis du SE-Unsa

Cette loi fourre-tout slalome entre des apports intéressants, des mesures scolaires inabouties et une nécessaire fermeté à l’égard de dérives qui visent, sans le nommer, l’islamisme.

Mais à travers les débats qui ont eu lieu à l’Assemblée nationale et en anticipant ceux qui se dérouleront bientôt au Sénat, le SE-Unsa observe les difficultés du législateur d’intervenir en direction d’une religion, tout en ne voulant pas bousculer les passe-droits et les accommodements déraisonnables bénéficiant à d’autres.

En effet : 
- Comment comprendre qu’en Alsace et en Moselle, des cultes soient encore financĂ©s par l’impĂ´t de tous ? Que l’enseignement religieux y soit encore dispensĂ© sur le temps scolaire ?

Qu’il persiste des prĂ©fĂ©rences Ă©galement en Guyane et dans des territoires ultramarins ?
- Comment comprendre que la loi sur le port de signes religieux des Ă©lèves ne s’adresse qu’aux Ă©lèves du public ?

Sans que les Ecoles privĂ©s (Ă  96 % catholiques) ne soient concernĂ©s ?
- Comment comprendre que l’enseignement sous l’autoritĂ© du Vatican, puisse utiliser frauduleusement le titre d’UniversitĂ© ? Et obtienne des financements publics ? (lire l’article du Cnal).

…

Pour le SE-Unsa, aucun passe-droit ne doit ĂŞtre tolĂ©rĂ©, au risque de renforcer le sentiment de « deux poids, deux mesures », d’une laĂŻcitĂ© Ă  gĂ©omĂ©trie variable.

Enfin, le SE-Unsa regrette le tri opéré dans les principes de la République, que cette loi veut pourtant conforter.
Ainsi, bien que la Constitution indique (art 1) « que la France est une RĂ©publique indivisible, laĂŻque, dĂ©mocratique et sociale » , ce dernier attribut semble ĂŞtre devenu optionnel.

*

Lire notre analyse complète > ICI <

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
Cliquez pour agrandir