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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  lundi 15 octobre 2012

Refondation : les propositions retenues et l’avis du SE-UNSA !

 

 La phase de concertation achevée, François Hollande, mardi 9 octobre, et Vincent Peillon, jeudi 11 octobre, ont présenté à la communauté éducative les propositions qu’ils retiennent pour refonder l’École.

Ils affirment la priorité de la Nation à l’Ecole pour qu’elle puisse tenir la promesse de démocratisation. Cette option politique majeure se traduira par une loi de programmation qui sera présentée en Conseil des Ministres à la fin décembre. Avec 60 000 poses supplémentaires sur la mandature, elle concrétisera l’engagement de la nation en faveur de son Ecole et sera accompagnée d’un texte d’orientation qui fixera les grands principes de la Refondation. Le Président et le ministre affichent leur détermination à combattre les inégalités qui minent l’école républicaine et à promouvoir la réussite de tous. Tous deux valident une nouvelle organisation de l’école : la scolarité obligatoire autour du socle commun redéfini, la formation diversifiée ( bac-3 /bac+3). Cette vision, nous la partageons.

Reste à concrétiser cette ambition avec l’ensemble des personnels. L’ouverture d’une phase de négociations avec les organisations syndicales représentatives le lundi 15 et mardi 16 octobre répond à notre attente. Pour le SE-Unsa, la mise en œuvre concrète des propositions devra être l’occasion d’une amélioration des conditions de travail des enseignants dans une école de la confiance et de la responsabilité.

 Formation initiale

  • Ouverture des Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education, intégrées à l’université. Elles devront rétablir une entrée progressive dans le métier et assurer une formation professionnalisante.
  • La nature et la place des épreuves du concours de recrutement feront l’objet de discussions la semaine prochaine.
  • Mise en place de pré-recrutements

Le SE-Unsa ne peut que saluer la restauration d’une formation initiale professionnalisante. Les moyens limités et l’urgence de boucler le dossier pour une ouverture en 2013 permettront-ils de mettre en place une formation à la hauteur des enjeux auxquels est confronté notre système éducatif ? Le SE-Unsa défendra une approche exigeante et ambitieuse de la formation pour l’Ecole du XXIème siècle.

Priorité à l’école primaire

  • Scolarisation des moins de 3 ans dans des conditions adaptées dans les territoires en difficulté
  • Plus de maîtres que de classes dans les écoles des territoires en difficulté en CP/CE1 dans un premier temps
  • Évolutions pédagogiques : devoirs faits à l’école, évaluation formative, redoublements réduits.

Cette priorité pédagogique et budgétaire est nécessaire. Pour peser sensiblement sur la réussite des élèves, elle doit se conjuguer avec un accompagnement des enseignants et rétablissement de la confiance. D’autre part, l’absence des aides spécialisées dans le rapport de la concertation comme dans les propos du ministre et du président est particulièrement inquiétante. On ne résoudra pas la grande difficulté scolaire sans les aides spécialisées.

Rythmes scolaires

  • Semaine de 4 jours et demi à l’école primaire.
  • Nouvelle organisation de la journée éducative de l’élève : accompagnement des élèves dans des activités péri-scolaires, développement de la pratique culturelle et sportive, accompagnement aux devoirs, mise en place de projets éducatifs territoriaux.

C’est la mesure qui suscite le plus d’inquiétudes dans la profession. Plus de jours, on a compris. Mais plus ou moins d’heures de service ? Avec ou sans contreparties ? Pour le SE-Unsa, le ministre doit dévoiler ses intentions sur l’organisation concrète et ouvrir rapidement des négociations. Les enseignants sont légitimes à exiger aussi une amélioration de leurs conditions de travail qui se sont nettement dégradées ces dernières années.

Éducation prioritaire

  • Abandon de la labellisation au profit de « l’aide personnalisée aux établissements » : différencier, dans le cadre de leur contrat d’objectifs, les moyens en fonction des spécificités territoriales, sociales et scolaires de chacun des établissements
  • Affecter dans les territoires en difficulté des enseignants expérimentés sur la base du volontariat en leur accordant de meilleures conditions de travail

Pour Vincent Peillon, le passage à la nouvelle logique devrait apporter plus de moyens aux établissements les plus sinistrés et éviter les effets de seuil. Le SE-Unsa souhaite toutefois qu’une politique particulière soit mise en place dans un cadre interministériel en lien avec la politique de la ville. Les propositions ne prennent pas en compte la logique de réseaux. Le SE-Unsa demande qu’elle soit conservée et même étendue à l’ensemble des territoires. Améliorer les conditions de travail est une bonne entrée, mais est-elle suffisante pour attirer des enseignants expérimentés ? D’autres incitations seront nécessaires et devront faire l’objet de négociations.