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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  vendredi 27 mars 2020

Boycotter une CAPD ou un CT ne sert pas l’intérêt des personnels

 

Depuis maintenant deux ans, l’ensemble des organisations syndicales s’est mobilisé et a communiqué contre le projet de loi sur la fonction publique (votée en juillet 2019) dont l'impact le plus emblématique est la perte du champ de compétences des représentants des personnels dans les instances (CAP et CT) de la fonction publique, laissant les personnels seuls face à leur employeur.

Cet état de fait, dénoncé par tous, se traduit concrètement par la suppression de certains CT ou CAP avec autant d’espace de dialogue en moins pour les organisations syndicales.

Depuis quelques semaines déjà, devant certains choix politiques ou projets de loi, l'option de boycotter les instances est à nouveau dans les sujets de conversation entre organisations syndicales. 

Boycotter des instances pour dénoncer leur suppression, dans l'intérêt des personnels ?

Au SE-Unsa, on pense que refuser d’occuper un siège pour lequel on a été élu est déjà en soi problématique.

Ensuite, se priver d’un espace de dialogue et d’échange pour faire remonter les données du terrain et les situations individuelles alors qu’il est désormais réduit à peau de chagrin, on a du mal à comprendre.

Chaque organisation syndicale est libre de ses choix et nous respectons l'avis et les modalités d'action des autres mais nous devons vous expliquer pourquoi nous avons fait le choix, nous, de siéger dans toutes les instances.

Ne pas siéger, c'est :

  • laisser les autres décider pour vous sans rien pouvoir dire;
  • retarder un calendrier global des opérations déjà reporté par les élections municipales (puisque le mouvement ne peut commencer si la carte scolaire n'est pas enterrinée, etc.);
  • reporter des décisions que vous attendez ou les annuler Vous ou quelqu'un d'autre (une ouverture de classe, un départ en formation, votre affectation, votre TD, etc.);
  • pénaliser le travail des autres agents (des services, des autres corps, des autres syndicats, ...).

Un moratoire des instances après la crise sanitaire ? De toute la chaine des opérations ? Mais à quelle date ? Qui peut savoir ?

Dans la période anxiogène que traverse le pays, et ses enseignants en première ligne, il ne paraît vraiment pas utile d’ajouter du stress en repoussant les opérations du mouvement et des mutations à une date que personne aujourd’hui n’est capable d’envisager.

Les collègues sont-ils prêts à une année sans possibilité de changer de poste ?  A travailler dans des classes surchargées si l'on n'a pas ouvert de classe dans leur école ? Et comment réserver des créneaux à la crêche quand on ne sait pas où l'on sera affecté et/ou avec quel TD ? Quid des sans postes et des PES ?

Pour le SE-Unsa, la réponse est claire : les instances doivent pouvoir se tenir même si c'est en visio-conférence et les représentants syndicats doivent pouvoir défendre les personnels qui les ont élus.

Au SE-Unsa, nous faisons le choix de siéger dans toutes les instances pour y dire ce que vous avez à dire, pour y défendre vos intérêts.