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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  vendredi 20 mars 2020

Compte-rendu de visioconférence avec le DASEN du jeudi 19 mars

 

Ecoles, collèges, lycées et DSDEN sont fermés dans le Gard depuis lundi dernier et en cette fin de première semaine d’échanges informels avec le DASEN et ses services pour organiser la gestion de la crise sanitaire, Laurent Noé a convié les organisations syndicales à se réunir en visioconférence jeudi 19 mars de 17h à 19h. Il s'agissait de faire un point sur nos questions et nos constats et d'envisager la suite de l’épisode. Une réunion informelle mais nécessaire.

Etaient présents côté DSDEN : Laurent NOE DASEN, Martine Grouthier et Cyril Lenormand ses adjoints 1er et 2nd degrés, Sylvie Taix secrétaire générale et Romain Gibert Directeur de Cabinet.

Côté Délégués des personnels : Unsa Education et SE-Unsa, Snuipp et FSU et SNALC

Lors du tour de parole, le SE-Unsa a rappelé son double objectif :

Objectif I : La fonction publique hospitalière est mise à rude épreuve en première ligne. Elle doit pouvoir compter sur ses deux autres versants (Education et territoriaux). Si la continuité scolaire est notre préoccupation quotidienne, malgré les difficultés de mise en œuvre des outils numériques, l’urgence reste de faire en sorte que les soignants et ceux qui font fonctionner l’hôpital aient les mains et l’esprit libres pour exercer pleinement leur mission.

Objectif II : Faire en sorte que les volontaires d’aujourd’hui ne soient pas les malades de demain. Ce qui ajouterait à la crise. Notre crainte serait que la situation de crise sanitaire ne fasse place à une phase de deuil national.

Pour cela, nous avons posé cinq demandes fortes. Demandes envoyées par écrit dans la foulée :

  1. Faire en sorte que les volontaires soient protégés ainsi que les enfants qu’on leur confie. Qu’on leur fournisse le matériel et les préconisations : la mise à disposition indéfectible de gants, de masques, de savons, de mouchoirs en papier et de gels hydroalcooliques et désinfection quotidienne des locaux. A minima, on doit cela à ceux qui font le choix de privilégier le collectif sur leur propre sécurité.
  2. Et si le risque zéro n’existe pas, le moins que l’on puisse faire c’est les informer avant qu’ils s’engagent sur la mission, en toute transparence. Pour qu’ils en assument la part de risque en pleine conscience. A l’UNSA, nous sommes pleinement conscients que le seul moyen de ne prendre aucun risque, c’est de rester confiné chez soi au mépris du risque inédit de voir la crise sanitaire déboucher sur une situation de deuil national. Nous nous y refusons, alors nous y prenons notre part. La part de travail mais aussi la part de risque même si l’on tente de la réduire au maximum.
  3. Enfin, nous demandons que les enseignants volontaires soient libérés de leur mission de continuité pédagogique vis-à-vis de leurs propres élèves. On ne peut pas leur demander d’être sur les deux fronts et de le faire bien.
  4. Même si le SE-Unsa se refuse à alimenter les polémiques publiquement et si le temps du retour sur expérience viendra plus tard, nous demandons que notre institution veille à équilibrer le nombre d’écoles et établissements du privé et du public d’accueil, à veiller aussi à l’équilibre du vivier 1er / 2nd degré, et de privilégier les écoles dont les directrices et directeurs n’ont pas de charge de classe (à décharge totale).
  5. Enfin, aux professeurs qui sont mobilisés à 100% sur la gestion de cette crise, nous devons de ne pas les pénaliser en envisageant de retarder voire de parasiter les opérations administratives qui les concernent (mouvement, etc., leur accès aux viviers ou aux listes d’aptitude, leur avancement et leur promotion, les départs en congé de formation…) En d’autres termes, nous vous renouvelons notre demande de tenir les instances en visioconférence, plutôt que sous forme dématérialisée en réduisant le dialogue social à la plus simple expression que des avis exprimés par mail. Notre présence aujourd’hui nous démontre que c’est possible.

Les réponses du DASEN (en résumé) :

« En préambule : sur la saturation des réseaux, des solutions provisoires ont été mises en œuvre. Bienveillance est de mise de toutes parts. La classe virtuelle, c’est avant tout pour le lien prof/élève et chacun doit veiller à optimiser la bande passante. » Une autre O.S. soulève justement le risque d’utiliser des réseaux non-sécurisés pour communiquer. « En effet. Il faut être vigilant. On avance étape par étape. Vous l'aurez compris, ma volonté n'est pas de désigner telle ou telle mauvaise pratique mais d'attirer l'attention sur la liste d'outils référencés au regard de la RGPD. Voilà pour la forme. Sur le fond, vous avez évoqué la nécessité de s'en tenir à maintenir des acquis au lieu de travailler de nouvelles notions mais selon la durée de la période, il faudra peut-être mobiliser les chaînes de télé, de radio, les médias pour continuer d'avancer. Le calendrier n'a, pour l'heure, pas été remis en question, notamment sur les dates des vacances scolaires. On ne sait pas encore, on apprend en marchant. Ce qui est certain, c'est que MA CLASSE A LA MAISON concerne bien les classes de la PS à la terminale et non seulement à partir de la GS.

  1. Matériel et préconisations : "Tout est fait au niveau de la DSDEN en lien le préfet et tous les acteurs nécessaires pour approvisionner les établissements publics désignés selon les consignes de l’ARS. Même si le risque zéro n’existe pas, nous devons aller plus loin en fournissant des gants, des masques et des gels qui peuvent également rassurer même si leur efficacité est sujette à la caution des autorités sanitaires dans une certaine mesure. Rien n’est simple. Nous veillons à limiter l'effectif des groupes en fonction de l'âge (plus proche de 5 que de 10). A adapter les lieux et respecter les déplacements des groupes."
  2. Information préalable aux volontaires : "Nous avons en effet insisté sur une information préalable plus précise des volontaires et sur l’organisation d’une première demi-heure destinée à s’approprier les gestes barrière et les protocoles de première importance (comment se laver les mains au savon et à quel rythme ?). Nous sommes très reconnaissants aux enseignants qui sont au rendez-vous. Nous avons largement l’effectif nécessaire pour fonctionner dans l’état actuel de la demande. En début de semaine, nous avions autour de 240 enfants présents dont 200 issus du premier degré et 40 collégiens. Nous aurions même assez de volontaires pour organiser l’accueil ce week-end. Mais le Gard est un peu moins touché pour l’heure même si nous devons déplorer le premier décès."
  3. Que les enseignants volontaires soient libérés de leur mission de continuité pédagogique vis-à-vis de leurs propres élèves. "Vous avez raison de préciser qu'on ne peut demander aux enseignants d'assurer à la fois l'accueil des enfants de soignants ET la continuité pédagogique avec leurs propres élèves.  C'est pourquoi, au niveau local, nous mettons en place un principe de rotation pour ne pas solliciter toujours les mêmes volontaires. Les directeurs et chefs d'établissements doivent pouvoir veiller à ce qu'un relais s'organise dans les équipes pour que ceux qui sont en télétravail soulagent ceux qui se portent volontaires. Du coup, par connexité, je réponds à votre 4ème question...
  4. Veiller à l’équilibre des viviers de volontaires : "Notre préoccupation se porte sur la durée davantage que sur le besoin immédiat. Aussi veillons-nous à répartir les lieux au plus près des besoins mais aussi en privilégiant la proximité géographique des volontaires. Nous devons combiner le nombre de volontaires dans le vivier avec la nécessité de durée. La liste publiée des lieux d'accueil n'est pas exhaustive et d'autres communes s'organisent volontairement sans attendre que nous leur demandions comme à St Gilles et ailleurs. En revanche, si vous avez des remontées sur des besoins, faites-nous savoir. Nous sollicitons en effet d'avantage le premier du fait du ratio évoqué en réponse 2 mais nous ajustons en fonction de la demande. Si les lieux choisis sont en effet, pour l'heure, des établissements et des écoles publics, nous sollicitons également des volontaires parmi les enseignants du privé d'ailleurs rémunérés par l'Etat. Mais je vous rappelle que nous devons aussi privilégier la proximité géographique pour veiller à limiter les déplacements. Nous demandons plutôt aux établissements privés pour l'heure de lever le pied et de patienter mais nous gardons la priorité de la durée et combinons les viviers de volontaires.
  5. Tenir en visioconférence les instances pour ne pas prendre de retard et pénaliser les personnels : "Vous aurez compris que cette première rencontre est un coup d'essai et dès que nous aurons la validation de Mme la Rectrice, nous irons vers la tenue des instances en visioconférence. Pour l'heure d'ailleurs, nous maintenons la date du 31 mars pour le Comité Technique de carte scolaire. Les modalités sont à l'étude. D'ailleurs le CT Académique vient également d'être confirmé le 24 mars selon des modalités dont nous nous inspirons : une première phase de consultation des commissaires paritaires par mail ; équivalent à un GT (groupe de travail) et puis une séance en visioconférence comme c'est le cas aujourd'hui. Vous devez savoir aussi qu'un CHSCTA (académique) s'est également tenu. La volonté est bien de ne pas prendre de retard dans les opérations qui intéressent les personnels et de continuer d'avancer."

Sur d'autres questions :

  • "Nous pouvons en effet réfléchir à fournir aux volontaires une "attestation employeur" qui couvre les déplacements. Personnellement, j'utilise la double justification : attestation de déplacement dérogatoire comme tout le monde en cochant la case trajet professionnel et l'attestation de Mme la rectrice.
  • "Pour les conseils d'école et les conseils d'administration, tout comme pour les instances, pas de report systématique pour l'instant mais des modalités de travail à distance."
  • "Sur l'émergence de problèmes de dépenses exceptionnelles engendrées par la situation, l'action sociale continue de fonctionner même si certaines instances n'ont pas pu siéger, les procédures demeurent. Nous avons pour l'heure reçu trois demandes d'aide exceptionnelle que nous traitons. On envisagera de traiter par téléphone faute de réunir l'instance. Nous nous engageons bien entendu à vous faire les retours nécessaires.
  • En réponse enfin à l'UNSA Education sur l'imputabilité au service au cas où un enseignant serait contaminé par le virus dans le cadre de sa mission d'accueil des enfants de soignants, personne ne souhaite bien entendu que cela se produise et croyez que tout est fait pour l'éviter mais le risque zéro n'existe pas comme nous l'avons dit et le cas échéant, nous veillerons à la production de tous les documents utiles pour assumer l'imputabilité au service comme d'habitude." 

Le DASEN nous fait part de sa volonté de nous réunir ainsi une ou deux fois par semaine pour faire le point... Dont acte.

Vos délégués du personnel UNSA Education et SE-Unsa