« Le premier objectif c’est qu’aucun enfant sans solution de scolarisation ne puisse encore exister au mois de septembre prochain »
À cette fin le président annonce le recrutement de plus de 11 000 nouveaux AESH, un module « handicap » intégré dans la formation initiale des enseignants, le renforcement des partenariats entre l’éducation nationale et le secteur médico-social, et l’extension du forfait autisme.

 

 

Recrutement et formation des AESH

 

Des AESH « mieux formés, et sécurisés dans leur statut », c’est la vision rêvée du terrain du président. Elle a du mal à passer auprès de la profession lorsqu’on sait dans quelles conditions s’est effectuée la rentrée, et l’absence de sécurité financière qui est celle des accompagnants.

 

Plus de 11 000 AESH doivent être recrutés, le président s’en félicite, son prédécesseur appréciera. Il s’agit juste ici de poursuivre le plan de transformation des contrats aidés en contrats d’AESH initiée lors de la conférence du handicap par François Hollande en 2016. Attention donc au trompe-l’œil.

Pour le SE-Unsa la tenue du comité consultatif AESH qui sera installé le 27 février sera la preuve ou pas de la traduction des bonnes intentions en matière de reconnaissance du métier (voir notre article).

 

 

Formation inititale des enseignants et partenariats

 

En décalage là encore avec le terrain, y compris le terrain de ses ministères, l’annonce sur le module handicap dans la formation initiale des enseignants laisse sceptique. Les maquettes des futurs concours externes qui nous ont été présentées quelques jours avant la conférence ne contenaient pas ce module. Quid par ailleurs en terme de formation pour les agents déjà en poste ?

 

Le renforcement des partenariats, au niveau départemental, entre l’Éducation nationale et le secteur médico-social a également été annoncé, hélas sans plus de précisions.  Espérons que le ministre de l’Éducation nationale sera en capacité d’en dévoiler rapidement le contenu et les moyens mis à disposition.

 

La détection de l’autisme, et sa prise en charge seront facilités par l’extension jusqu’au 12 ans d’un enfant du forfait diagnostic autisme. Ce principe devrait être dupliqué aux troubles dys.
Autre mesure qui impacte l’école : une enveloppe de 25 millions aux MDPH en 2020 et 2021 versée aux MDPH pour les aider dans leur fonctionnement et accélérer le traitement des dossiers.

 

 

Places supplémentaitres en établissements spécialisés

 

L’ouverture de places supplémentaires en établissements spécialisés a également été annoncée, mais difficile de dire si ces ouvertures concerneront les établissements médico-éducatifs. Il serait regrettable qu’ils soient oubliés quand on sait l’importance qu’ils jouent dans le parcours scolaire d’un enfant ou d’un jeune en situation de handicap ou à besoins éducatifs particuliers.

 

L’objectif du président est de ne plus laisser un enfant « sans solution ». S’il est acquis par les équipes éducatives et enseignantes que chaque enfant a sa place à l’école, il ne faudrait pas oublier que l’école inclusive relève de la scolarité adaptée, qui fait donc appel à des solutions multiples, qui nécessitent un investissement, financier mais aussi qualitatif. Offrir une solution c’est bien. Offrir la bonne c’est mieux.