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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  mardi 7 janvier 2020

Comité de consultation et de suivi des directeurs d’école : une première réunion positive.

 

À la demande du Ministre de l'Education nationale, pour faire suite aux réunions regroupant les directeurs et organisées par les circonscriptions, l’Inspecteur d’académie a réuni le jeudi 19 décembre un groupe de travail sur la direction d'école.
 

Il s’est donc tenu en présence du DASEN (Monsieur Noé), de l’IENA (Madame Grouthier), de la secrétaire générale (Madame Taix), de la conseillère académique adjointe pour la prévention (Madame Forcina), de deux IEN (Mesdames Langlade et Varey), de huit directeurs d’école, dont trois représentaient leur organisation syndicale (deux pour le SE-Unsa).

Le SE-Unsa a choisi de ne pas boycotter cette première réunion et de prendre ses responsabilités, afin de représenter les directeurs et de faire valoir ses mandats (en faisant part de ses propositions), plutôt que de pratiquer la politique de la chaise vide.

C'est notre conception du rôle de représentants de personnels. D'autres organisations syndicales ont préféré ne pas siéger ; c'est leur choix, nous le respectons.

Evidemment, la problématique de la direction d'école est vaste, complexe et ne pourra pas être complètement réglée à l'échelle locale. Ainsi, l'organisation de l'école (son statut), le temps de décharge hebdomadaire, la reconnaissance du métier du directeur, sont par exemple des sujets, qui se traitent au niveau national.

Les échanges se sont donc articulés autour de trois thématiques principales : les tâches administratives, le pilotage pédagogique de l’école et les relations avec les partenaires.

Les directeurs présents ont sans surprise fait part de leur ressenti inquiétant.

Les tâches administratives prennent beaucoup de temps et empêchent de se consacrer à la mission première de pilotage. Nous le savions déjà, mais tous ont relevé la lourdeur et la chronophagie engendrées.

L’apparition de missions, relativement récentes, liées à la sécurité ou à la santé (PPMS, PAI…) a également fait l’objet d’échanges.

La multiplication des interlocuteurs et des réunions est mal vécue, et contrarie souvent le respect des agendas.

Les applications sur l’Intranet se sont beaucoup développées (ONDE, AFFELNET, DECLAM, DUER…) sans toujours répondre aux besoins du terrain, et sans alléger ou simplifier les tâches.

L’accumulation des missions, souvent à réaliser dans l’urgence ou en doublon (ONDE/registre matricule) au détriment de la gestion quotidienne (voire de la classe), amène de la frustration et de la culpabilité.

De même, la présence exponentielle d’élèves en situation de handicap, à besoins particuliers, à comportement perturbateur… conduit à une chronophagie importante et à des tensions parfois difficiles à gérer au sein des équipes.

Les directeurs ont exprimé leur besoin de formation, et leur grande solitude, face à des tâches complexes, mal définies et parfois anxiogènes, quel que soit le profil de leur école.

L’attachement à la fonction reste néanmoins fort, car les directeurs sont reconnus par leurs collègues, par les usagers de l’école et les partenaires.

La question du statut de l’école (et concomitamment de celui du directeur) n’a pas été évoquée. Aujourd’hui, l’école n’a pas de statut défini ; elle n’est qu’un ensemble de bâtiments municipaux mis à disposition de l’État, qui y positionne ses agents. Rien de plus.

Il n’y a pas de notion d’établissement, peu d’autonomie alors que les directeurs sont les « clés de voûte » et les « courroies de transmission » du système.

 

 

 

 

 

L’avis du SE-Unsa :

Pour l’Unsa-Education, la structuration de l’école doit évoluer.

Face à l’absence de statut juridique de l’école primaire, il faut construire un statut d’établissement spécifique dans lequel les responsabilités seraient clairement identifiées.

La création d’une fonction de directeur d’établissement en découlerait, avec un temps de décharge revu à la hausse, une aide administrative formée et pérenne, une formation continue régulière et une reconnaissance financière (augmentations de la BI et de l’ISS).

Pour autant, nous le répétons, cette transformation nécessaire de l’école ne doit pas se faire à marche forcée et de façon uniforme. Nous prônons l’expérimentation, sur la base du volontariat conjoint des équipes et des collectivités.

Beaucoup de collègues y sont prêts et n’y voient pas de risque, de contrainte ou de dérive. Au contraire, le positionnement du directeur en interlocuteur reconnu, au sein d’un établissement public d’enseignement du 1er degré, structurerait les écoles et poserait un cadre qui fait défaut, sans nier le collectif de travail ou la nature même de l’école.

 

Alors, que penser de ce premier rendez-vous ?

Ce groupe de suivi s’est déroulé dans la bienveillance, l’écoute et la liberté d’expression.

Si on ne peut évidemment que souligner la volonté d’entendre les directeurs, nous restons vigilants et attentifs. Rien de concret n’a été acté. Les directeurs ont avant tout besoin de temps et d’appui.

Considérons la présence de l'Inspecteur d'académie, comme un signe de la prise en compte de la question de la direction d'école dans notre département. La discussion a été franche, des pistes de travail amorcées.

Tout ne se réglera pas en une seule fois ; aussi l'Inspecteur d'académie a annoncé sa volonté de réunir ce groupe de travail, régulièrement à plusieurs reprises, d'ici la fin de l'année scolaire.

Le SE-Unsa y prendra toute sa place, afin de s'assurer que les thèmes retenus soient bien traités, et que des solutions concrètes soient mises en œuvre. Après les discours volontaires, place aux actes !

 

La prochaine réunion traitera principalement :

  •  de la communication,
  • des temps et des outils de partage et de mutualisation.