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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  mardi 17 septembre 2019

Inclusion, Handiscol, AESH... Le DASEN a reçu les enseignants référents

 

Lundi 16 septembre, les enseignants référents du Gard étaient reçus en audience par Laurent Noé, Dasen du Gard avec le service Handiscol. Nous étions également reçus à leurs côté ainsi qu'un autre syndicat. Parallèlement, le SE-Unsa a saisi son conseil national pour demander des actions nationales... Parce-que nous sommes tous concernés... Parce que "lorsque les enseignants référents toussent, c’est toute la chaîne qui s’enrhume" ! Compte-rendu :

Les enseignants référents avaient fait un travail de synthèse précis et complet visant, non pas un constat amer, mais bien à rendre compte aux cadres de notre administration d’une réalité. Nous les avons accompagnés. 

Il faut dire que l’inclusion est un sujet d’actualité. Et sur l’Ecole Inclusive comme sur d’autres sujets, il est de notre responsabilité de confronter les discours de notre ministre aux réalités de terrain.

Et comme pour les PIALs, on ne saurait attendre leur mise en œuvre dès la rentrée sur simple publication de circulaires ministérielles envoyées très tard, avant l’été ». Et hop ! Les PIALs, c’est réglé ! Affaire suivante. Soyons sérieux ! Nous parlons de handicap d'enfants à l'école.

Pour viser l’inclusion, il faut donner des moyens aux personnels et avant tout, à ceux qui sont à la barre des équipes de suivi de scolarisation : les enseignants référents. Mais il ne s’agit pas de faire de cette question une revendication corporatiste.

Car comme pour les PsyEN, si ces personnels n’ont pas les moyens de mener la barque, c’est toute la chaîne qui est impactée, jusqu'à l'élève dans sa classe.

En d’autres termes, des référents saturés de travail et privés de moyens cela se traduit dans les écoles par des directeurs et des enseignants seuls pour gérer des élèves en situation de handicap. Seuls et contraints de bricoler des solutions provisoires qui fatalement, deviennent pérennes. Apportant de l’eau au moulin d'une partie de la population tentée de revisiter la loi sur le handicap de 2005.

Pour aller à l’essentiel de ce qui a été exposé au DASEN, les  enseignants référents du Gard ont présenté un constat qui s’articule autour des domaines suivants :

  1. La charge de travail estimée entre 45 et 55h par E.R. et par semaine, voire davantage sur certaines périodes.
  2. le nombre de situations à suivre : la moyenne par enseignant référent est de 280 situations d’enfants et de jeunes scolarisés, de 3 à 22 ans
  3. Les secteurs d’intervention : la diversité géographique des secteurs se traduit sur le terrain par des défraiements très disparates => des zones rurales qui amènent à couvrir de longues distances et des zones urbanisées où les frais de stationnement mal ou non pris en compte dans les dépenses de fonctionnement.
  4. Les travaux réalisés au-delà des missions des enseignants référents : commissions chronophages comme les CDOEA, le recrutement des AESH (là aussi, ce n’est pas le cas dans tous les départements) ; enquête de rentrée pour la DGESCO
  5. Les difficultés d’ordre matériel : Beaucoup utilisent leur propre matériel informatique et téléphonique à la place de celui fourni, ce dernier étant souvent obsolète (téléphones sans accès à internet et des ordinateurs dont la charge ne tient pas une demi-journée. Et pourtant, personnel itinérant = nécessité d’accéder aux courriels en tout lieu et à tout moment. Tous n’ont pas de bureau à temps complet dans leur collège, devant le partager avec l’assistante sociale ou le PsyEN (accès restreint aux dossiers, nécessité de programmer les réunions en fonction des temps d’accès à leur bureau, travail en mobilité…)
  1. La gestion des AESH de plus en plus prenante Pour information, dans le Gard, on est passés de 762 élèves à accompagner en 2013, à 1596 en 2019 : le nombre de personnels AESH a naturellement plus que doublé dans le même temps. 

Au-delà de l'écoute respectueuse réservée par le DASEN du Gard à la délégation, nous vous tiendrons informés des suites concrètes données au niveau local.

Parallèlement, le SE-Unsa du Gard considère qu'il y a une dimension nationale à cette problématique.

C'est bien de cette manière que nous avons obtenu en 2018 que l'IMP des enseignants référents passe de 1250 à 2500€/an pour compenser l'absence d'ISAE ou que les enfants d'ULIS soient comptabilisés dans les effectifs.

Une chose est sûre, il y a une grande disparité dans les missions et les moyens confiés aux enseignants référents par les DSDEN en France et il faut viser une harmonisation, par le haut ça va sans dire.

Nous avions déjà évoqué cet état de fait pour obtenir la création progressive de 5 postes d'enseignants référents dans le Gard sur 3 cartes scolaires. Mais on voit bien que le nombre d'enfants notifiés continue d'augmenter.

Aussi avons-nous décidé de saisir notre Conseil National réuni à Paris les 17 et 18 septembre pour interroger les pratiques dans les autres départements et engager des actions nationales autour de propositions fortes :

  1. Demander aux DASEN de recentrer la mission des enseignants référents sur ce et seulement sur ce que prévoient les textes.
  2. Harmoniser le nombre d’élèves suivis par enseignant référent prenant en compte pourquoi pas une pondération selon la zone à couvrir. Ceci devrait tendre à définir un seuil d'ouverture pour les postes d'enseignant référent. A partir de XXX élèves par E.R., on crée un poste.
  3. Optimiser leurs outils de travail avec a minima : un ordinateur à niveau, une connexion internet mobile, un bureau.

Nous vous tiendrons informés des suites de ce dossier...