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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  mercredi 10 avril 2019

Réforme des retraites : Le SE du Gard est allé questionner Jean-Paul Delevoye à Montpellier

 

Julie REDLER et Olivier DUSSERRE-TELMONT étaient invités à la rencontre avec le HCRR au Corum de Montpellier ce mardi 9 avril 2019. Julie a pu questionner directement Jean-Paul DELEVOYE, Haut Commissaire à la Réforme des Retraites (HCRR nommé par Emmanuel Macron) : "Je suis maîtresse de maternelle et je suis née en novembre. Pourquoi devrais-je attendre le 31 août suivant pour partir en retraite ? C'est injuste en regard de quelqu'un qui aurait la chance d'être né le 30 juin ?" mais encore : "Les 40 simulations que les organisations syndicales ont demandées sont toujours sans réponse ? Est-ce parce que la réponse révèlerait des pensions de retraites nettement inférieures ? ; Est-ce pour cela que le gouvernement évoque la piste d'éloigner encore l'âge légal ?

AU Corum de Montpellier, mardi 9 avril 2019 à 18h30, la mise en garde a d'abord été faite dans son préambule par Dominique CORONA, secrétaire national de l’UNSA, présent à la table ronde aux côtés de JP Delevoye : «Soit le gouvernement nous assure une concertation loyale, soit on nous reçoit pour amuser la galerie et, dans ce cas, on reprend nos billes et on s’en va». Il redit ce qu'il a déclaré il y a quelques jours, relayé par plusieurs médias, notamment "Capital" et "Libération" : 

Dominique a également insisté sur le fait que cette réforme est bien la seule à être menée sous l'égide d'un comité indépendant piloté par Jean-Paul Delevoye, lequel a su établir un rapport de confiance avec les partenaires sociaux (dont l'UNSA). Il a souligné l'honnêteté intellectuelle qui préside aux réunions de travail.

"Ce travail de concertation aurait du plomb dans l’aile si la cacophonie gouvernementale persistait. Nous sommes agacés car nous avons l’impression que tout cela n’est qu’une bataille politique et que nous sommes au milieu. Ce n’est pas sérieux, nous voulons savoir qui tranche”, tacle Dominique Corona de l’Unsa. Il précise cependant que, tant qu’il n’y a pas d’annonces claires sur le report de l’âge de départ, notre organisation syndicale continue la concertation. “Mais c’est l’une de nos lignes rouges. Si l’on touche à l’âge légal, nous partons”.

Lui-même irrité par les différentes sorties des ministres en faveur d’un report de l’âge de départ à la retraite, Jean-Paul Delevoye, a prévenu que si l’on revenait sur les 62 ans il préférerait “plutôt partir que faire ça”. Et de répondre à Julie REDLER qui le questionne : "Je suis maîtresse de maternelle et je suis née en novembre. Pourquoi devrais-je attendre le 31 août suivant pour partir en retraite ? C'est injuste en regard de quelqu'un qui aurait la chance d'être né le 30 juin ?" mais encore : "Les 40 simulations que les organisations syndicales ont demandées sont toujours sans réponse ? Est-ce parce que la réponse révèlerait des pensions de retraites nettement inférieures ? ; Est-ce pour cela que le gouvernement évoque la piste d'éloigner encore l'âge légal ?"

JPD : "Mais vous avez raison, c'est tout à fait injuste que les enseignants de primaire ne soient pas logés à la même enseigne. QUant aux simulations, elles sont encore à l'étude et il serait hasardeux de donner des réponses aujourd'hui car nous attendons des arbitrages politiques du gouvernement. Le HCRR a encore deux mois de réunions de concertation et nous devons mener sereinement ces discussions."

Dominique Corona a également rappelé que nos régimes de retraites ne sont absolûment pas déficitaires, qu'il n'y a pas de menace budgétaire, de risque pour les générations futures de ne pas avoir de retraite : "Dire cela serait un mensonge, car nous avons des statistiques et des travaux qui démontrent le contraire.

Il y a ceux pour qui le système actuel est injuste (à commencer par les femmes),  et une nécessité louable d'équité sociale. L'UNSA apporte ses propositions pour contribuer à un système universel plus juste mais une réforme qui ferait baisser les pensions, pour l'UNSA, c'est NON !

le financement de notre système provient pour 80 % des cotisations sociales (255 milliards d’euros), dont 39 milliards d’euros de cotisations de l’État employeur, s’y ajoute 11% (36 Milliards d’euros) provenant des impôts et taxes affectées. Concernant les prestations, le système de retraite reverse 315 Md€ au titre des pensions.

Les éléments de solidarités représentent, quant à eux, 20 % du montant global de ces prestations.

Pour l’UNSA, aujourd’hui, comme dans une hypothétique réforme, il est indispensable que les sources de financement soient identifiées. Ainsi, les prestations versées au titre de la solidarité doivent être financées par le budget de l’État, à savoir les impôts ou les taxes affectés. C’est le cas, notamment, pour le minimum vieillesse, les départs pour invalidité, etc. Les pensions, (pensions de réversion comprises) quant à elles, doivent être financées par les cotisations sociales.

Au-delà du financement, la gouvernance du système aura une importance capitale. Il faudra que les partenaires sociaux soient en capacité de suivre les circuits de financement et ainsi de s’assurer que la solidarité relève bien de la solidarité nationale.

D'autres formes d'actions et d'autres informations à venir dans nos publications...