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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  jeudi 26 avril 2018

AESH : Des conditions de recrutement élargies pour une meilleure attractivité ?

 
Les AESH/AVS sont des personnels à part entière au sein de nos équipes. Le Se-UNSA fait feu de tout bois aux niveaux local et national, pour tenter d'améliorer vos conditions de recrutement et d'exercice.

Au niveau local, notre action "AESH, Tou.te.s à 24 heures hebdo, pour plus d'équité" vient de faire petit pas vers l'avant à la dernière CAPD.

Au niveau national,  une réunion de concertation s’est tenue au ministère ce vendredi afin d’étudier des propositions de modifications de l’article 2 du décret 2014-724 du 27 juin 2014. Nous y étions !

Les conditions de recrutement des AESH devraient être élargies à partir de la mi-mai.

L’article 2 définit les conditions de diplôme et d’expérience requises pour postuler sur un poste d’AESH
Actuellement elles sont au nombre de deux : détenir un diplôme dans le domaine de l’aide de la personne, ou une expérience de 24 mois dans l’accompagnement d’un enfant en situation de handicap. Le ministère propose de réduire l’exigence d’expérience de 24 à 9 mois, et d’étendre celle-ci à l’accompagnement d’une personne, et non spécifiquement d’un enfant handicapé. Il souhaite également étendre les conditions de diplôme : les lauréats d’un diplôme de niveau IV (niveau bac) pourraient désormais postuler.
 
Pourquoi cette modification ?
Elle a pour principal but de répondre à l’urgence de la rentrée 2018, et des besoins qui ne cessent d’augmenter.
En élargissant les conditions de recrutement, le ministère espère pouvoir augmenter le nombre de recrutements, pour une mission dont il reconnaît la faible attractivité.
 
Rendre le métier plus attractif
Cette réunion avait donc également pour objet de consulter les organisations syndicales sur les autres possibilités de rendre la profession attractive, et de recueillir leurs retours de terrain sur la réalité et l’efficacité de la formation proposée aux AESH. 
Il est prévu d'autres réunions de consultation, voire d’autres modifications du décret. Le ministère a en tout cas présenté cette réunion et cette modification, comme un préalable au chantier de professionnalisation annoncée par le ministre en décembre 2017 (lire nos précédents articles : Accompagnement du handicap : des annonces à concrétiser d'urgence ! et L'attractivité du métier d'AESH, on en parle ? ) 
 
L’avis du SE-Unsa
Nous avons été satisfaits d’entendre que le ministère reconnaissait que, 4 ans après sa création, le métier d’AESH n’avait rien d’attractif. C’est pourquoi nous portons une appréciation positive de ces modifications, en particulier l’abaissement de la durée exigible pour un contrat aidé souhaitant postuler sur un poste d’AESH.
 
Le SE-Unsa a néanmoins affirmé que cela ne répondait en rien aux conditions d’emploi précaires des collègues, et que seules des réponses rapides et concrètes à cette précarité du métier en amélioreraient l’attractivité.
 
Nous avons ainsi rappelé qu’il était inacceptable que depuis 2014, aucun AESH n’ait pu bénéficier du réexamen triennal de la rémunération, pourtant prévue par la loi. Idem pour l’entretien professionnel (Télécharger le modèle de lettre pour  demander le réexamen de votre rémunération et la tenue de votre entretien professionnel sur notre site : AESH, ma revalo, mon entretien pro : j'y ai droit !)
 
Sur la formation : le SE-Unsa a répondu que le compte n’y était pas, et pour cause !
Aucune durée minimale de formation n’est prévue par les textes, seule une formation d’adaptation à l’emploi est envisagée et elle est plus qu’inégale sur le territoire. Par ailleurs, le crédit heure formation de 200h a disparu, avec en plus pour effet de faire davantage travailler les AESH, pour un salaire équivalent ! 
 
Enfin, il est urgent que le ministère revoie sa copie sur l’annualisation du temps de travail, et ses conséquences sur la rémunération :
Si la règle d’une répartition sur 36 semaines effectives, au lieu des 39 prévues réglementairement au contrat, n’est pas contestable, elle ne doit pas se faire au détriment du salaire des collègues. Là encore, ce ne sont pas des économies de bouts de chandelle qui rendront attractive une profession déjà largement précarisée du fait de la majorité de contrats à temps incomplet.
 
Comme nous l'avons fait à travers notre action de demande de revalorisation et de tenue de l'entretien professionnel, nous ne manquerons pas de continuer à interpeler le ministère si les constats et annonces de vendredi restent lettre morte. A vos côtés, le SE-Unsa continue de militer pour une école réellement inclusive et la reconnaissance des personnels qui y contribuent!