La version papier de l'Enseignant du Gard sera dans les écoles et dans les boites aux lettres des adhérents d'ici quelques jours... Avant d'en découvrir le contenu, en voici l'Edito :

Depuis son arrivée au pouvoir, notre jeune Président et notre nouveau ministre ne ratent pas une occasion de mettre à l’épreuve notre sacro-saint devoir de réserve. « Mangez votre chapeau, rongez votre frein, vous avez le choix, mais surtout faites bonne figure, face aux élèves et leurs parents ». Comme on lit dans les réseaux sociaux : « Quand ce sont les parents qui t’apprennent les nouvelles directives entendues au JT du 20h ou à la radio ! ça c’est fait ! »

Depuis mai dernier, c’est un véritable florilège d’annonces non concertées, d’ordres et contre-ordres, de mesures à effet immédiat mais sans les moyens pour les mettre en place, etc. Les maladresses de départ tournent à la « méthode de travail ».

Nouveau gel du point d’indice, annulation de l’augmentation PPCR, retour du jour de carence laissant entendre que nous pourrions en abuser, suppression des contrats aidés sans proposer d’alternative et renvoyant au chômage des personnels de nos écoles qui avaient pourtant signé leur demande de renouvellement fin juin.

Pour lier ces ingrédients, notre propre ministre de tutelle a ressorti de la naphtaline quelques bonnes vieilles polémiques visant les méthodes de lecture utilisées à l’école, le supposé « égalitarisme » ou le « pédagogisme » de notre profession.

Pour le Se-Unsa, cette vision, ces méthodes rappellent sans équivoque le trio Sarkozy-Darcos-Chatel. On retrouve chez le trio Blanquer-Philippe-Macron le même souci d’aller vite en faisant l’économie du dialogue social. On a ainsi remis en cause, en quelques jours et quelques ordonnances, des dispositifs qui n’avaient toujours pas passé le cap de l’évaluation pour juger de leur légitimité. Des réformes qui pendant 5 années de refondation, avaient exigé de nombreux efforts d’adaptation de nos outils de travail, de nos méthodes, de notre organisation.

Dernière contradiction en date, Jean-Michel BLANQUER annonce dans tous les médias une série de bouleversements dans les enseignements du primaire au collège. Lui qui prétendait il y a quelques jours encore ne pas vouloir toucher aux nouveaux programmes, parle de dissoudre le conseil supérieur des programmes.

On ne peut pas taxer les enseignants de l’UNSA d’être dans l’opposition compulsive ou la sédition de principe. Mais il faut avouer que la tentation est grande, ces derniers temps, de clouer le bec de tous les médias pour retourner s’occuper de ses élèves puisque vraisemblablement, « À quoi bon s’approprier la refondation de l’Ecole et ses nouveaux programmes, puisque dans quelques mois, ils seront tombés en désuétude ? »

Que dire de la carte scolaire de rentrée. Dans le Gard, depuis le comité technique de mars 2017, on est passé au rouge. Pour mettre en œuvre à la hâte le dispositif de CP à 12 en REP+, la DSDEN a dû faire preuve d’imagination et d’inventivité. En effet, en janvier 2017, avec une dotation de 77 postes, le Dasen du Gard créait une vingtaine de postes de remplaçants, des postes de PDMQDC hors REP, les écoles nous appelaient en s’étonnant qu’au vu de leur moyenne, on ne ferme pas chez eux… Car en France, quand on travaille avec des effectifs acceptables, on attend forcément la fermeture. Nous étions dans une situation où « on a fait du qualitatif » en gardant pour autant une réserve de 14 postes pour les ajustements de rentrée. Mais comme on dit : « ça, c’était avant ! » De 14, cette réserve est passée à 5 et il a fallu renouer avec une pratique oubliée depuis quelques années, on a fermé des classes même après la rentrée !!! C’est révoltant !

Une chose est certaine, le Se-Unsa va, plus que jamais, se battre pour AGIR et OBTENIR, même si à l’évidence, depuis quelques mois, de notre point de vue, on ne joue plus dans la même cour !

Olivier Dusserre-Telmont

Secrétaire départemental du Se-UNSA 30