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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  mardi 17 janvier 2017

Devenir enseignant ou CPE : zoom sur le Master 1 en alternance !

 
Pour répondre aux enjeux de recrutement des enseignants et personnels d’éducation dans certaines académies ou certaines disciplines, et dans la continuité du dispositif Étudiants Apprentis Professeurs (EAP2), des contrats en alternance dès la 1ère année de Master des Métiers de l’Enseignement de l’Éducation et de la Formation (M1 MEEF) sont proposés dans certaines académies.
 
Les étudiants ont ainsi un double statut : étudiant en formation initiale à l'Espé et contractuel à tiers temps rémunéré par le rectorat. Ce tiers temps est composé d’un temps d’observation puis de pratique accompagnée et de responsabilité face aux élèves.
L'étudiant s'engage en contrepartie à se présenter aux épreuves des concours enseignants et personnels d’éducation en fin de M1.
 
Expérimenté à la rentrée 2015 dans les académies de Créteil et de Guyane (300 postes proposés au total), ce dispositif de formation alternée a été reconduit dans ces deux académies à la rentrée 2016 mais également élargi aux académies d’Amiens, Reims et Versailles.
Pour 2016-2017, les contrats offerts sont au nombre de 150 sur Créteil (113 en 2015-2016), de 200 sur la Guyane (187 en 2015-2016) et de 20 sur Reims.
Créteil et Reims se limitent au 1er degré tandis que la Guyane offre des contrats de M1 en alternance dans le 1er comme dans le 2nd degré et ce, sur les parcours d’anglais, de CPE, de lettres modernes et de mathématiques.
 
Comme pour le dispositif EAP2, le manque de communication du dispositif (seuls 3 portails académiques sur 5 - Rectorat ou Espé - informent la profession) et l’hétérogénéité des mises en place (notamment des critères de recrutement) ne facilitent pas la lisibilité… Cadrage ministériel trop flou ou choix volontaire de laisser la main à ceux qui emploient ?
 
Mais au-delà de ces quelques écueils, on note surtout de premiers retours aussi positifs que prometteurs des différents acteurs de ce dispositif.
 
Pour Antoine Primerose, directeur de l’Espé de Guyane, la mise en place du M1 en alternance sur tous les parcours du 1er et du 2nd degré ainsi que sur le parcours CPE qui visait à pallier le déficit de titulaires dans le secondaire dont souffre la Guyane (30 % de contractuels) a permis d’attirer plus de candidats dans les parcours de Master MEEF. Ainsi l’Espé a eu une croissance de ses effectifs de plus de 50 % sur ces parcours !
 
Côté étudiants, ces derniers semblent très impliqués dans leur formation alternante et enregistrent de bons résultats. Par exemple, sur Créteil, on note que le taux de réussite aux concours des étudiants en alternance s’élève à 80,5 % alors que celui des étudiants en cursus classique s’établit à 71,9 %.
 
Quant aux tuteurs, ils sont unanimement favorables à la poursuite de cette expérience du contrat d’alternance jusqu’au concours. Alors après la L3, contrat d’apprentissage ou alternance ? La réflexion est en cours mais une chose est déjà certaine, le dispositif d’observation et de pratique accompagnée en M1 devra être adapté pour des étudiants ayant déjà vécu l’alternance.
 
Enfin, la DGRH, elle, souhaite pouvoir intégrer dans la réglementation du troisième concours une disposition spécifique aux candidats ayant vécu cette alternance afin de leur permettre de se présenter à ce dernier (actuellement réservé aux  candidats ayant une expérience professionnelle d’au moins 5 années dans le secteur privé).
 
Pour le SE-Unsa, en plus de permettre une meilleure préparation au concours et au métier, ce dispositif du Master 1 en alternance est un moyen de traiter de façon très concrète les inégalités qui peuvent exister entre les académies quant au vivier de candidats et ainsi s’adapter aux besoins des territoires. Le SE-Unsa souhaite voir cette expérience élargie à d’autres académies que ce soit dans le 1er ou le 2nd degré.