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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  mardi 8 mars 2016

Le Se-Unsa invité de France Bleu Gard Lozère sur la suppression de la note chiffrée

 

Le CNRS vient de publier une étude qui relance le débat sur la suppression de la note chiffrée... Le Se-Unsa était l'invité de France Bleu Gard Lozère mardi 8 mars à 7h50 pour répondre aux questions... CLIQUEZ ICI !

Enfin une étude sérieuse qui démontre, pour la première fois, que la suppression de la note chiffrée permet de réduire l'écart entre élèves de différentes classes sociales...

Au Se-Unsa, nous demandons de longue date, la suppression de la note chiffrée mais surtout des moyennes au profit de livrets de suivi des compétences tout au long de la scolarité obligatoire... un outil numérique, mais surtout un pilotage local pour harmoniser les pratiques et… du temps de formation pour accompagner cela. 

Nous publions régulièrement des dossiers sur ce thème sur notre blog ECOLEDEDEMAIN.

Car, nous en sommes convaincus, "il faut habituer l'élève, mais aussi ses parents, à mesurer ses progrès par comparaison, non avec les autres, mais avec lui-même."
 
Depuis plus de cent ans, les idéologies élitistes et les conservatismes de tous poils ont pris le pas sur la volonté des enseignants de tourner le dos à la hiérarchisation des élèves par la note. Le discours est toujours le même, prétextant que notre système éducatif veut niveler par le bas ou balayer la poussière sous le tapis en masquant une prétendue baisse de niveau. C'est un faux procès qui se fait au détriment de l'intérêt des enfants.
 
Ce que révèlent les enquêtes PISA, c’est que notre système éducatif reproduit les écarts entre les élèves de différentes classes sociales. Pas une chute du niveau comme le prétendent les "déclinologues partisans d’un retour à la blouse grise et à la baguette… Et des centres de redressement pour les défaillants !"
 
Cette nouvelle étude du CNRS sur l’académie de d’Orléans-Tours ne fait que confirmer que « Supprimer la note est un véritable ascenseur social ». Dans 84 établissements, les enseignants ont privilégié l’évaluation par compétences et fortement limité le rôle des notes dans l’appréciation des élèves. L’écart entre élèves issus de classes sociales favorisées et défavorisées est divisé par deux en mathématiques.
 
Ces résultats s’expliquent notamment par la modification du comportement des élèves par rapport aux apprentissages. « Ils ne sont plus tournés vers la note mais vers l’acquisition des connaissances ».
Autre enseignement positif de l’étude, les meilleurs élèves ont eux aussi vu leurs résultats s’améliorer. « Il y a un entraînement vers le haut : un vrai ascenseur social ».
 
Il faut bien entendu une évaluation diagnostique, puis formative et enfin sommative pour contrôler nécessairement les progrès. Mais ce doit être des outils de suivi des acquis par niveau de progression (Non acquis, En cours d'acquisition, A consolider, Acquis, etc.) destinés à informer l'élève, ses parents mais surtout les enseignants d'une année sur l'autre au long des cycles d'apprentissage.
 
Alors, que faire de cette étude ?
 
Sur le plan pédagogique, trop de réformes ont été engagées à la fois, sans prévoir l’indispensable pilotage des enseignants, par les inspecteurs, les conseillers pédagogiques et les formateurs ! Ces derniers n’ont absolument pas les moyens de mener à bien leur mission d’’accompagnement. La réforme du collège en est la parfaite illustration.
 
Le ministère s’est attaqué à trop de choses à la fois : les rythmes, les programmes, les socles, les cycles, etc. Nous souhaiterions que cette énergie soit d’un niveau identique sur la revalorisation du métier et la mise en œuvre de moyens de formation, de lutte contre le décrochage scolaire, le nombre d’élèves par classe…
 
Du coup, chacun se tient à ce qu’il sait faire et ne se risque pas à expérimenter, en plus, de nouvelles modalités d’évaluation collective harmonisée sur les cycles, les écoles et les établissements. Nous attendons toujours le livret personnel de compétences en ligne annoncé, il y a déjà plusieurs mois.
Il faut être patient. Viendra peut-être un temps où les classes sans notes n’auront plus besoin de justifier leur légitimité...

Car il y a, dans cette perspective, un autre modèle d'école que nous défendons...

 
Olivier Dusserre-Telmont
Secrétaire départemental du Se-UNSA du Gard