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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  samedi 21 juin 2014

Nîmes : quand la politique prend le pas sur les rythmes de vie de l’enfant...

 

L'essentiel → Nîmes s'engouffre dans la brèche du décret - rappel réglementaire – Est-ce la réforme qui est en cause ou ce qu'en ont fait ses détracteurs ?

Que se passe-t-il réellement sur Nîmes depuis mercredi ? Où finit l'information, où commence la rumeur ? La presse locale annonce que le choix est arrêté depuis mercredi 18 juin : "Ce sera finalement un regroupement des TAPs sur une demi-journée libérée". Le vendredi après-midi !

C'est consternant ! Pas un spécialiste des rythmes de l’enfant ne défend la légitimité d’un week-end de 2 jours et demi qui désynchronise les enfants...

Et c’est le grand retour à 3 journées de 6 heures de classe ! Ca valait bien la peine qu’on se donne tout ce mal !

L'équipe du maire UMP Jean Paul Fournier aurait voulu créer le buzz-politique qu'elle ne s'y serait pas pris différemment… dans le sillon de Xavier Bertrand qui vient de faire des annonces similaires sur Saint-Quentin. On est bien loin de l’intérêt des enfants.

Dans le même temps, certains directeurs d’écoles ont encore reçu des consignes pour rassembler des conseils d’écoles avant lundi 23 juin. Cherchez l’erreur !

Une réunion de concertation de plus pour discuter de quelque chose qui est déjà décidé !!! Les plus hauts représentants de notre administration font des moues dubitatives. C’est dans une ambiance surréaliste que nous siégeons en CAPD. Vivement le CDEN.

On pourrait en rire s’il ne s’agissait pas de l’Ecole de la République et du rythme de vie de nos élèves, des conditions de service des enseignants.

A deux semaines de la fin des classes, après avoir laissé les rumeurs filer bon train depuis plusieurs semaines, la nouvelle direction des affaires scolaires nîmoises, a donc annoncé qu'elle envisage d'annuler d’un trait de plume 2 ans de travaux de concertation menés avec l’indispensable esprit de dialogue par le précédent directeur des affaires scolaires Jacky Raymond, anciennement Inspecteur académique du Gard.

Le SE-Unsa, comme tous les acteurs concernés, était alors consulté lorsque des décisions aussi importantes étaient à l’ordre du jour… Et même invité aux réunions publiques tout comme plus de 300 autres participants, en décembre 2013 au lycée Daudet. On entendait à nouveau parler d’argent, non plus en termes d’économies à réaliser mais en termes d’investissements pour que « tous les enfants de Nîmes aient accès à des activités d’éveil riches et variées indépendamment de leurs origines socio-culturelles ou de leurs moyens financiers » !

Après une élection municipale, quelques manoeuvres politiques et un ministre de l’éducation plus tard, la page est tournée… arrachée, plutôt !

Les détracteurs de la réforme des rythmes avec à leur tête les maires d’opposition ont arraché un décret d’assouplissement… Seule avancée pour le SE-Unsa, l’obligation pour les maires de consulter les conseils d’écoles.

Pour le reste, la mesure d’assouplissement est là et bien là, avec les conséquences que chacun mesure aujourd'hui.

Et dire que tout le monde jurait la main sur le cœur de mettre de côté ses intérêts partisans pour tenter d’adapter les rythmes scolaires aux rythmes de vie de l’enfant.

Rappels réglementaires :

•        Un conseil d'école peut être convoqué par un(e) directeur/trice d'école, le maire ou la majorité des membres titulaires mais IL N'Y A AUCUNE OBLIGATION REGLEMENTAIRE DE DELAI ! (Les membres des conseils d'écoles ne se réunissent pas en un claquement de doigt).

•        Pour autant, ne pas réunir son conseil d’école, c’est laisser les choses se faire sans vous ! Car, on imagine mal que Madame la Rectrice ait pris l'initiative d'accéder à la demande du maire sans l'aval de sa hiérarchie. C'est donc au plus haut niveau de l'Etat que sera accordé le passe-droit.

•        La seule règle incontournable que pose le décret, nous vous la rappelons, c’est que ce sont les conseils d’écoles qui votent "pour ou contre" les options présentées par la mairie.

•        Autre contravention à la règle : Comment les horaires peuvent-ils apparaître le 26 juin sur le site internet du ministère s’ils n’ont pas été votés en CDEN le 3 juillet ? Alors à quoi sert un CDEN ?!

•        Pour le SE-Unsa, la mairie de Nîmes n’a pas remis sa demande de dérogation avant le 6 juin, la seule proposition horaire qui soit admissible est celle qui nous a été annoncée au CDEN d’avril... Nous voterons contre toute alternative !

Comment la loi s’imposerait à certaines communes et pas à d’autres !

A ce rythme, nous n’avons pas commencé le travail sur les couplages de TD !!!

On est tout de même bien loin des rythmes de vie de l’enfant !

 

Olivier Dusserre-Telmont