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SE-UNSA 30


 Par SE-UNSA 30
 Le  mardi 22 avril 2014

Professionnalisation des AVS : des propositions décevantes

 

En août dernier, le premier ministre avait soulevé beaucoup d’espoir en annonçant la professionnalisation et la pérennisation du métier d’accompagnant de jeune handicapé. Pour le SE-Unsa l’avant-projet que vient de présenter le ministère le 11avril, est très en deçà des attentes. Le vrai métier est encore loin et la précarité toujours trop présente.

Le SE-Unsa a ainsi pointé plusieurs problèmes :

  • Le statut proposé : le projet de décret acte le recrutement de nouveaux contractuels précaires au sein de l’Éducation Nationale. Six années de CDD avant de pouvoir prétendre à une Cdisation, une grille de rémunération avec  pour indice minimal le plus faible indice de la fonction publique (297) : on est très loin d’une professionnalisation digne de ce nom. Le SE-Unsa demande à minima des contrats de  trois fois deux ans.
  • Le décret ne prévoit pas explicitement de prise en charge lors du temps périscolaire ; le glissement d’accompagnement de « jeune » à « élève » n’est pas que sémantique ; il circonscrit le champ d’intervention de ces personnels à l’école, là où la commission Komitès préconisait une prise en charge globale, dans et hors l’école, de l’enfant.

Quelques propositions vont dans le bon sens :

Nous portons un regard positif sur les propositions du MEN d’étendre la professionnalisation à toute une catégorie de personnels jusqu’ici écartés du dispositif, en particulier les candidats ayant exercé sous contrat CUI.  Ainsi, pourront prétendre à un contrat d’AESH (Accompagnant d’Élève en situation de Handicap) :

  • Les candidats titulaires d’un diplôme dans le domaine de l’aide à la personne (EJE, Auxiliaire de vie sociale, Aide Médico-Psychologique, …).

Un nouveau diplôme, spécifique aux fonctions d’AESH, dont le pilotage incombe au ministère des affaires sociales est en cours d’élaboration, et devrait reprendre le référentiel de compétences du rapport Komitès.

  • Les candidats qui justifient d’une expérience professionnelle de deux ans dans le domaine de l’aide à l’inclusion scolaire (donc les CUI).

Dès publication des textes officiels, ces candidats se verront ainsi proposer un contrat à durée déterminée, d’une durée minimale de 12 mois, renouvelable six ans, avec proposition d’un CDI au terme des six années.

Le décret prévoit également dès sa parution des recrutements en CDI pour les candidats :

  • ayant exercé 6 ans en tant qu’AED-AVS depuis le 1er janvier 2013, et élargit le dispositif à ceux d’entre eux ayant exercé 6 ans antérieurement à cette date : ainsi, une personne ayant exercé ces fonctions de 2005 à 2011, sous réserve de n’avoir pas connu d’interruption de plus de  4 mois,  pourra candidater, y compris si ces services ont été accompli à temps partiels.
  • Par ailleurs, les AED-AVS actuellement en poste basculeront dans cette nouvelle fonction avec une reprise d’ancienneté

Cette reconnaissance des services accomplis, tant pour les « ex » CUI qu’AED-AVS est une bonne nouvelle.

Pour autant, dans son ensemble, ce projet est loin de traduire les espoirs suscités par le rapport Komitès. Le SE-Unsa portera ses exigences lors du CTM qui devrait valider ce décret le 13 mai prochain.