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Pour un renouveau du service public d’Education : enseignants, associations, collectivité… A Brest, tous mobilisĂ©s !
Article publié le mardi 9 juin 2020.
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ART 28 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant :

« Les États parties reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation, et en particulier, en vue d’assurer l’exercice de ce droit progressivement et sur la base de l’égalité des chances

- ils rendent l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous

 

– ils encouragent l’organisation de différentes formes d’enseignement secondaire, tant général que professionnel, les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des mesures appropriées, telles que l’instauration de la gratuité de l’enseignement et l’offre d’une aide financière en cas de besoin ;… »

 

 

 

La crise sanitaire a d’abord Ă©tĂ© marquĂ©e par la pĂ©riode du confinement oĂą les acteurs de terrain ont tentĂ© d’inventer une continuitĂ© pĂ©dagogique Ă  distance la plus efficace possible, sans pour autant Ă©viter le dĂ©crochage logique d’une partie des Ă©lèves. Le retour Ă  l’école se fait dans le cadre d’un protocole sanitaire très strict qui impose de prioriser l’accueil des Ă©lèves mais selon des critères qui sont facteurs de confusion : d’une part le volontariat affichĂ© des familles et d’autre part la dĂ©finition de publics de natures très diffĂ©rentes, telles que l’activitĂ© professionnelle des parents et la situation de dĂ©crochage des Ă©lèves. La situation est d’autant plus complexe que les Ă©quipes pĂ©dagogiques doivent articuler collectivement et dans l’urgence un enseignement Ă  la fois en prĂ©sentiel et en distanciel. 

Dans le mĂŞme temps, le ministre de l’Éducation nationale dĂ©clare vouloir promouvoir le dĂ©veloppement dans le temps scolaire d’activitĂ©s 2S2C (sport, santĂ©, culture, citoyennetĂ©) en ouvrant largement les portes de l’école Ă  des intervenants de toute nature : clubs sportifs, artistes mais aussi organismes marchands bien au-delĂ  des associations complĂ©mentaires de l’école traditionnellement agrĂ©es pour ce faire. L’Education nationale souhaite par ailleurs dĂ©lĂ©guer l’organisation de cette partie du temps scolaire aux collectivitĂ©s territoriales, pour assurer ces activitĂ©s 2S2C. Les collectivitĂ©s peuvent Ă  leur tour, les dĂ©lĂ©guer aux intervenants Ă©voquĂ©s ci-dessus.

À l’heure des remises en question du système politique, économique, social et éducatif, les choix qui seront faits pour remettre liant et sens dans le projet éducatif, préfigureront la société qui en émergera.

A ce stade, se posent trois types de problèmes prĂ©occupants :

·         L’externalisation d’activitĂ©s (sport, culture, citoyennetĂ©) qui doivent rester au cĹ“ur des pratiques pĂ©dagogiques de l’école et des enseignants et qui participent du socle des savoirs fondamentaux, en complĂ©mentaritĂ© de ce qui peut se faire en dehors de l’école

·         L’irruption dans le temps scolaire d’intervenants sans aucune garantie pĂ©dagogique, ni conditions d’agrĂ©ment qu’offrent depuis plusieurs dĂ©cennies les rĂ©seaux d’éducation populaire, partenaires de l’école publique

·         Le risque d’être source d’immenses inĂ©galitĂ©s tant les moyens dont disposent les villes sont disparates. Aux situations financières qui sont antĂ©rieures Ă  la crise sanitaire, il faut en effet ajouter l’évolution diffĂ©renciĂ©e de l’épidĂ©mie sur le territoire. Ca n’est pas la compensation financière annoncĂ©e par le ministre, qui est de l’ordre de 110€ par jour et par groupe de 15 enfants, qui rattrapera ces inĂ©galitĂ©s. Les coĂ»ts rĂ©els sont en effet de plus du double de cette somme.

Plus grave, lors de son intervention au Sénat le 19 mai dernier, Jean-Michel Blanquer indique que cette organisation devrait préfigurer la rentrée de septembre 2020. Ces déclarations soulèvent une vive inquiétude parmi les représentants de collectivités territoriales, les syndicats enseignants, les associations d’éducation populaires, les représentants de parents d’élèves,...

Si la crise sanitaire a de fait obligĂ© Ă  modifier le fonctionnement de l’Ecole, l’institutionnalisation de mesures conjoncturelles prises en urgence, remettrait en cause les principes fondateurs de notre Ă©cole rĂ©publicaine. Nous savons depuis longtemps que l’externalisation d’une partie du travail scolaire dans les familles est une source d’inĂ©galitĂ©s, ce que la crise, Ă  travers l’école Ă  distance, n’a fait que confirmer en amplifiant ces fractures. 

Nous croyons fermement Ă  une approche globale de l’Education qui s’appuie sur la complĂ©mentaritĂ© Ă©ducative entre l’Ecole et ses partenaires. Nous pensons  que l’abandon de l’école obligatoire, la rĂ©duction des temps scolaires, et la dĂ©lĂ©gation d’une partie de ses missions ne rĂ©pondent nullement Ă  cette complĂ©mentaritĂ© et font courir un grave danger au service public de l’éducation.

 Les choix effectuĂ©s Ă  Brest de mettre en place une organisation exceptionnelle pour accueillir de nombreux enfants sur le temps scolaire sont clairs:

-les 2S2C ne peuvent être conçus que sur la seule période située entre le confinement et les vacances scolaires d'été pour répondre à l'urgence.

-les 2S2C ne peuvent être réalisés que sous le pilotage de l'Education nationale en collaboration active avec la collectivité et les associations agréées (associations d'éducation populaire oeuvrant régulièrement aux côtés de l'Ecole publique,...)

-les 2S2C ne peuvent ĂŞtre un prĂ©texte au dĂ©mantèlement Ă  partir de la rentrĂ©e de septembre du service public d'Ă©ducation et Ă  des autorisations d'Ă©coles pilotĂ©es par le secteur marchand 

L’Ecole est l’institution ou s’articulent le commun et le particulier. Elle ne peut pas se rĂ©sumer Ă  la seule acquisition de savoirs fondamentaux conçus de façon rĂ©ductrice. 

Le pĂ©dagogue ne se confond pas avec le support pĂ©dagogique. On ne le remplace pas par un support de transmission, encore moins unique en cas de besoin, comme le numĂ©rique par exemple. 

L’Ecole est un lieu Ă©minemment social, un lieu de cohĂ©sion, un lieu de vivre-ensemble qui dĂ©veloppe la collaboration et la solidaritĂ©. Elle ne se rĂ©duit pas Ă  l’instruction, elle Ă©duque. C’est sous cette forme qu’elle doit ĂŞtre prĂ©servĂ©e et dĂ©veloppĂ©e. 

 C’est pour cela que les signataires de cet appel se mobiliseront pour dĂ©fendre, redĂ©finir et promouvoir une Ă©cole d’après, Ĺ“uvrant rĂ©ellement Ă  la rĂ©ussite de tous les enfants.

Les 20 premiers signataires : Didier Bélier, Président Ligue de l'enseignement 29 - David Bellanger, Directeur Cemea Bretagne - François Cuillandre, Maire de Brest - Olivier Cuzon, Secrétaire départemental Sud éducation - Hervé Floc'h, Délégué départemental Sgen-Cfdt - Eric Guellec, Adjoint au Maire de Brest délégué aux relations avec les associations - Yannick Hervé, Sg Ligue de l'enseignement Bretagne - Emilie Kuchel, Adjointe au Maire de Brest chargée de la politique éducative locale - Marielle Lecomte, Vice-présidente Frmjc Bretagne - Diane L'hérondelle, Présidente Francas 29 - Sabrina Manuel, Secrétaire départementale Snuipp - Jean-François Marceau, Coordinateur Dden Brest - Florent Martinie, co-secrétaire départemental Fsu - Yves Pasquet, Secrétaire départemental Snes - Gwenaëlle Pouliquen, Présidente Usep29 - Nicole Poulmarch, Présidente Dden29 - Anne Seven, Secrétaire départementale Se-Unsa - André Schleret, Président Société des patronages laïques municipaux Brest - Nelly Vivien, Directrice Francas 29

 

 
 
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