Alors qu’en cette rentrée chargée nous débattons en salle des profs de la mise en place de la réforme, des nouveaux programmes, des EPI et de l’AP, certains discours nous ramènent brutalement au sens premier de nos combats.

Lundi 12 septembre, la Vice-Présidente du Département en charge de la Culture et du Patrimoine de Seine-Maritime, Mme Charlotte Masset, a exprimé à travers une tribune sa vision de la culture et de l’éducation. Extrait : « Or depuis de nombreuses années, les bien-pensants ont engagé un lent et sournois mouvement de déconstruction de nos repères : à l’école le savoir-être sublimerait l’apprentissage ? La famille serait un carcan de déterminisme social à affaiblir et non le lieu de la transmission à soutenir ? Au nom du sacro-saint principe de laïcité, toute trace des racines chrétiennes de la France serait à effacer ? L’institution du mariage n’aurait plus de rôle à jouer dans la filiation ? Mieux vaudrait imposer une morale laïque qu’amplifier la connaissance de l’histoire des religions ? Crémation et dispersion des cendres remplaceraient le culte des morts et des ancêtres ? […] Une génération politique a réussi à transformer le sens de notre devise : Liberté est devenue hédonisme, oisiveté et insouciance. Egalité justifie nivellement par le bas. Fraternité se limite à des moments heureux ou tragiques d’émotion collective. »

Face à une telle offensive réactionnaire, que dire sinon rappeler le sens de notre combat :

Oui, nous préférons être bien-pensant que mal-pensant ! Oui, nous pensons que l’école doit être l’outil principal pour donner une égalité des chances à tous les enfants de la République, que c’est avant tout à l’école de lutter contre le déterminisme social des familles et que contrairement à ce qui est écrit plus haut nous considérons d’ailleurs qu’elle ne le fait pas suffisamment.

Oui, nous pensons que la laïcité est un des principes fondamentaux de notre République, qu’elle permet à chacun de vivre sa spiritualité sans l’imposer à ses voisins.

Oui nous pensons qu’il faut enseigner l’histoire à l’école, y compris celle des religions mais pas seulement !!!

Oui nous pensons que s’il ne faut pas nier les racines chrétiennes de la France, on ne peut pas nier ses autres racines comme celle de la Révolution Française !!! Oui on peut et on doit enseigner à la fois Jeanne d’Arc et Robespierre !!!!!

Oui, nous pensons que la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » est essentielle comme fondement de notre république.

Revendiquer la liberté à l’école c’est promouvoir l’émancipation de chacun sans y voir un hymne à la fainéantise.

Revendiquer l’égalité à l’école c’est promouvoir la réussite de chacun y compris des élèves en difficulté sans craindre la disparition des meilleurs. Revendiquer la fraternité à l’école c’est promouvoir une école du vivre ensemble quelle que soit l’origine sociale ou culturelle grâce à la morale civique et laïque. Finalement, oui, nous pensons que c’est une bonne chose que l’école dépende du ministère de l’Education Nationale et plus de celui de l’Instruction Publique … La promesse républicaine est au prix de ce changement sémantique …

Nous sommes assez surpris d’avoir à le répéter aujourd’hui !