Par ces temps un peu troublés, les amalgames vont bon train, la désinformation galope et la manipulation sévit. Il nous semble important de vous apporter notre analyse et de vous donner notre position. Alors, parlons vrai et parlons clair !

1. Pourquoi le SE-Unsa n’appelle pas à la grève le 12 ?

Plusieurs revendications se mêlent et s’emmêlent à l’occasion des appels à la grève du 12 février prochain.

Cette grève, à l’appel de la CGT, CNT, FO, Snuipp et Sud, surfe sur tous les mécontentements en amalgamant  tous les sujets. Cette position conduit au maintien du statu quo pour l’Ecole et ses enseignants.

Entre ceux qui appellent à l’abandon de la loi Peillon et ceux qui font grève pour demander son amélioration, cherchez la cohérence ?

Difficile de comprendre la position de certains qui voient dans cette réforme une « territorialisation Â» ( ?) des enseignants du 1er degré : nous avons eu beau lire et relire ce projet de loi, nulle mention de transfert de hiérarchie vers les communes, ni seulement de droit de regard sur ce que mettrions dans les APC. Quant aux 24 heures de concertation pour « les projets commandés Â» par les mairies… Alors intox ou fantasme ? A vous de choisir.

Un autre syndicat est lui est pour une « autre réforme des rythmes Â», mais encore ? Est-il aussi contre tous les changements apportés par la loi ? On peut légitimement en douter, mais alors pourquoi s’associer à ceux qui demandent le retrait de cette loi ?

Le SE-Unsa n’appellera pas à une grève « fourre-tout Â». Fidèles à notre préférence pour la cohérence et la démarche de propositions, nous agissons nationalement et localement pour que la loi de refondation et le décret des rythmes soient aussi l’affaire des enseignants.

 

Loi D’orientation et Rythmes : position du SE-Unsa

Le SE-Unsa soutient la loi d’orientation et de programmation pour l’Ecole votée très majoritairement au conseil supérieur de l’éducation. (41 voix pour, 9 voix contre et 16 abstentions). Y renoncer est suicidaire

Rejeter cette loi, c’est rester sur l’héritage de ces cinq dernières années. Après son adoption, beaucoup restera à faire pour sa déclinaison concrète, mais elle marque des avancées essentielles pour notre système éducatif.

De quoi s’agit-il ?

• reconstruction de la formation des maîtres via les ESPE (Ecoles supérieures du Professorat de l’Education) ;
• création programmée de 60 000 postes et la priorité au primaire ;
• socle commun et articulation de l’école primaire et du collège ;
• scolarisation des moins de 3 ans dans des conditions d’accueil favorables ;
• « plus de maîtres que de classes » qui permet de nouvelles approches pédagogiques ;
• élaboration de nouveaux programmes, conduite par le futur Conseil supérieur des programmes, en concertation avec les enseignants.

 

La réforme des rythmes écrase la loi d’orientation. Après des mois d’atermoiements, d’informations contradictoires, de désinformations, cette réforme cristallise l’exaspération de la profession. Ainsi, concernant les rythmes scolaires, nous avons refusé de voter ce décret au Conseil Supérieur de l’Education du 8 janvier, le volet des personnels en étant totalement absent.

Pour autant, le SE-Unsa est, là aussi, défavorable à l’immobilisme.

Après 5 années d’une semaine Darcos décriée, après 5 ans de journées surchargées qui épuisent les enseignants et leurs élèves, il est nécessaire d’avancer. Pas sans les enseignants évidemment !

Le SE-Unsa engage les enseignants à faire entendre concrètement leur voix. Ne brûlons pas les étapes. L’heure est à la discussion dans les territoires pour que chacun dise ce qu’il veut pour son école, ses élèves et ses conditions de travail.

Parce que c’est localement que tout se joue, c’est dans les communes et le département, que le SE-Unsa construira, avec les collègues, le rapport de force nécessaire chaque fois qu’il le faudra !        

Lire le 4 pages spécial du SE-Unsa : Rythmes, ne pas laisser les autres décider

 

2. Le SE-Unsa agit !

1. Le SE-Unsa est et sera au côté des collègues pour les aider à mener les projets d’organisation du temps scolaires (propositions d’organisation, demandes d’audiences auprès des maires, du DASEN pour vous aider à vous faire entendre).
2. Le SE-Unsa sollicite une audience au DASEN pour :

• Obtenir un point d’étape sur le positionnement des municipalités vis-à-vis de la rentrée 2013 ;
• Faire le point sur les informations/ directives déjà envoyées ou à envoyer aux directeurs pour organiser les discussions à l’échelle de leur école
• Exiger une concertation large : enseignants, parents, conseils d’école… (une circulaire du DASEN doit en préciser les contours)
• Demander la mise en place d’un comité de pilotage départemental ;

3. Des avancées en termes de salaire (indemnité ISOE signez et faites signer la pétition, déjà plus de 24000 signatures) et d’accès élargi à la Hors-Classe sont en discussion.

À l'initiative du SE-Unsa,  les discussions sur ces points sont engagées nationalement depuis plusieurs mois.

 

Pour le SE-Unsa 27

Stéphane DEPIERRE

Secrétaire Départemental