Déclaration préalable Comité Technique Spécial

 

Madame la Directrice académique

 

C’est une bien triste carte scolaire que nous allons étudier au Comité Technique de ce jour. La Dordogne subit une perte d’emploi inédite de 42 postes d’enseignants dans le premier degré. N’oublions pas qu’elle rendra également 23 emplois dans le second degré, nous y reviendrons lors du prochain Comité Technique de jeudi.

C’est une situation, pour nous, inacceptable et injustifiable.

Nos collègues sont en plein désarroi et très en colère. Et nous partageons ces sentiments.

 

Les conséquences de l’action idéologique de non-remplacement d’un fonctionnaire sur 2 partant à la retraite se font à nouveau sentir.

 

Chaque année depuis 5 ans il faut trouver un moyen de récupérer des postes, cette année ce sont d’abord les RASED qui en font les frais. Véritable sabordage de ces structures d’aide aux élèves en difficulté, ce choix correspond à l’abandon des élèves les plus fragiles et nous n’acceptons pas que l’on considère que l’aide personnalisée remplace les maîtres spécialisés.

 

De plus, ces suppressions de postes ont des conséquences pour les collègues qui les occupent et qui vont devoir retrouver un autre type de poste. C’est un véritable bouleversement pour tous (ceux qui venaient de s’investir pour l’obtention de la spécialisation et ceux qui doivent  d’un seul coup abandonner leurs missions spécifiques dans lesquelles ils s’étaient engagés il y a longtemps). Dans tous les cas ce sont des conséquences professionnelles, financières, personnelles non négligeables.

 

Ensuite, ce sont  17 postes classes rendus, soit disant au titre de la démographie. Par un arbitrage lié aux chiffres INSEE vous avez retenu une prévision de 402l élèves en moins à la rentrée prochaine alors que les remontées des directeurs donnaient une légère progression du nombre d’élèves .Et quand bien même au final il y aurait 402élèves de moins, cela représente moins d’1 élève par école.

 

Ce gouvernement est parvenu en 5 ans à détruire progressivement toute la richesse de notre Ecole : il n’est plus possible de continuer comme cela. Nous n’acceptons pas la dégradation des conditions d’enseignement dans notre département rural.

 

Nous avons aujourd’hui appelé nos collègues à faire grève et nous ne siégerons pas cet après –midi au CDEN.

 

En présentant 51 fermetures possibles avant ce groupe de travail, vous avez contribué à multiplier les inquiétudes ici où là sur des situations qui n’auraient même pas dû figurer dans cette liste. Nous espérons vraiment qu’elles en sortiront dès ce Comité Technique.

 

C’est en rajouter à la situation déjà difficile. Les enseignants sont méprisés : on ne leur fait plus confiance, on est dans la mise en doute systématique, la suspicion permanente. Il va falloir redonner confiance aux professionnels que sont nos collègues, leur donner à nouveau les moyens de fonctionner.

 

Nous voulons une autre politique pour l’Ecole. Il faut absolument que cela change.

 

 

Natacha ETOURNEAU

Thierry HADJADJI

Frédéric MARCHAND