Qu’apprendront les « éducateurs » à la lecture de la longue lettre que M. Sarkozy vient de leur adresser ?

Globalement, sans doute rien de très nouveau. Pour ce qui concerne les mesures concrètes, ils n’y trouveront en effet que la confirmation d’annonces déjà faites par le Président : désectorisation, autonomie des établissements, rigueur budgétaire impliquant moins d’enseignants et moins d’heures de cours, revalorisation des carrières des enseignants « au mérite », etc…

Usant largement d’un style chargé, la lettre semble avoir pour but de solenniser une pensée éducative. Le SE-UNSA déplore que ses méandres ne la rendent pas toujours très claire. Le savant dosage de l’auteur reprenant à son compte des thèses contradictoires en est la cause.

Mais le SE-UNSA déplore surtout la paradoxale ignorance du Président de la République de la loi d’orientation de 2005 sur l’Ecole, dite Loi Fillon. Les notions de scolarité obligatoire, de socle commun de connaissances et de compétences à maîtriser par tous les élèves, ne sont en effet ni citées, ni évoquées dans sa lettre.

Une formule équivoque de Monsieur Sarkozy sur les conditions de passage de l’école au collège irait ainsi totalement à l’encontre du principe de continuité éducative prévu dans la loi Fillon.

Pour le SE-UNSA, la lettre de Monsieur Sarkozy, pour ce qu’elle a de nouveau, interroge plus qu’elle n’apporte de réponses.

La question fondamentale reste posée : le gouvernement Sarkozy-Fillon appliquera-t-il la loi d’orientation Fillon ?

Paris, le 4 Septembre 2007

Luc BERILLE

Secrétaire Général du

SE-UNSA