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SE-UNSA 24


 Par SE-UNSA 24
 Le  mardi 15 juin 2010

Reconnaissance par l’État des diplômes protestants : une nouvelle atteinte à la laïcité dans l’Enseignement supérieur

 

Reconnaissance par l’État des diplômes protestants :
une nouvelle atteinte à la laïcité dans l’Enseignement supérieur

Le 27 mai 2010, lors d’un discours à la Faculté de théologie protestante de Paris, le président de la République a préconisé la reconnaissance des diplômes de théologie délivrés par l’enseignement supérieur protestant par l’État dans ces termes : "Je trouve légitime (...) de voir reconnaître les diplômes délivrés par l’enseignement supérieur protestant et fixer la liste de leurs équivalences comme cela a été fait pour l’enseignement supérieur catholique". 

La fédération UNSA Éducation dénonce une nouvelle atteinte à la laïcité de l’Etat et, en particulier, de l’Enseignement supérieur public. Il n’appartient pas à l’État de reconnaître les diplômes de nature théologique dont la pratique intellectuelle — à la différence des sciences religieuses éventuellement enseignées dans les universités publiques — suppose une référence nécessaire à des convictions non universelles. C’est cette même position que l’UNSA Éducation avait exprimée à l’égard de l’accord Vatican Kouchner sur la reconnaissance des diplômes d’établissements supérieurs catholiques. L’argumentation dans ce cas reposait aussi sur l’ambiguïté entre "l’autorité spirituelle" et "le pouvoir politique" qu’incarne l’État du Vatican. 

Un groupe de travail devrait se constituer pour faire des propositions au gouvernement en présence du ministre de l’Intérieur (en sa qualité de ministre chargé des cultes), Brice Hortefeux et de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse. En fonction des décisions prises, l’UNSA Éducation et son syndicat Sup’Recherche étudieront tous les moyens de droit pour déposer les recours qui s’avèreraient nécessaires comme c’est le cas pour le décret relatif aux facultés et établissements catholiques que nous avons déféré devant le Conseil d’Etat.

Pour l’UNSA Éducation, l’Université ne saurait renoncer à la laïcité de l’enseignement supérieur ni admettre, sous couvert de reconnaissance de diplômes émanant d’institutions religieuses quelles qu’elles soient, cautionner quelque remise en cause que ce soit du principe de libre examen et de l’autonomie du champ scientifique, indépendant par nature de toutes les religions.
Au-delà de cette situation particulière, la fédération UNSA Éducation condamne une orientation qui, sous prétexte ici de référence religieuse, contribue à aggraver l’émiettement de l’enseignement supérieur dans une logique de mise en concurrence de l’ensemble des structures.

Déclaration de l’Exécutif fédéral national de la fédération UNSA Éducation (14 juin 2010).